The Third Murder
THE THIRD MURDER
de Hirokazu Kore-eda
Ce
film, dans l'incroyable filmographie de Hirokazu Kore-eda, vient
juste après le sublime voire parfait «notre petite sœur», long
métrage dans lequel le réalisateur récite son cinéma. Et il
répond à La question, quel film faire quand vous avez déjà tutoyé
la perfection? Il y répond par tu fais quelque chose de différent
et tu le fais tout aussi bien.
Dans
la nuit japonaise, sur une berge, un homme en suit un autre. Il
semble aller vers un même point, quand soudain il lui éclate le
crane, et allume un feu... l'homme est arrêté, et défendu par un
as du barreau, fils du juge qui plusieurs décennies au par avant
n'avait pas condamné cet accusé à mort. Ce
film est tout ce que j'aime je suis une inconditionnelle de tout ce
qui est thriller, polar, et toute leur petite famille. Alors l'idée d'en
voir un par un prisme japonais, et réalisé par Kore-eda me fait
palpiter. Et je ne fus pas déçue.
«J'ai opté cette fois pour une esthétique de polar. J'ai accentué le contraste entre les lumières et les ombres, rompant avec l'éclairage naturaliste que je privilégie habituellement».
Et effectivement, on dit adieu les petites maisons japonaises où il fait bon vivre, où on a envie de s’attabler. On a presque un murmure de remerciement lorsque l'on pénètre dans la demeure de l'accusé. Toute petite, toute mignonne, on retrouve presque nos fondamentaux. Mais ce sera la seule que l'on verra. Ici c'est le Japon des appartements luxueux que l'on fréquente ceux des avocats, et ceux où sont situés leurs bureaux.
La
photographie, sous la houlette de Mikya Takimoto, est sublime. Et pour
en parler, je me focaliserai sur ce qui se passe dans la salle ou les
avocats retrouvent l'accusé. D'abord parce que c'est un lieu
récurent, et qu'il y a les plus belles évolutions et
compositions d'images que j'ai vu, dans un film, depuis quelques temps.
Le réalisateur parlait des lumières moins naturalistes, ici on est en plein dedans, ce ne sont que les lumières froides des néons qui nous accueillent dans les premiers temps. Mais elles évoluent et elle deviennent presque dorées au moment des dernières rencontres. Moins il y a d'avocats présents , plus la lumière se réchauffe. Se créé une intimité entre les hommes qui gomme les espaces pour les mettre cote à cote.
Le réalisateur parlait des lumières moins naturalistes, ici on est en plein dedans, ce ne sont que les lumières froides des néons qui nous accueillent dans les premiers temps. Mais elles évoluent et elle deviennent presque dorées au moment des dernières rencontres. Moins il y a d'avocats présents , plus la lumière se réchauffe. Se créé une intimité entre les hommes qui gomme les espaces pour les mettre cote à cote.
L'image
et la manière dont elles sont filmées sont pour beaucoup dans ce sentiment d'intimité. Les
images de Kore-eda sont toujours finement composées, pleines d'une
multitude de détails et de cadres dessinés; ici dans cette salle
tout est dépouillé et seuls les hommes et une énorme vitre en plexiglas ont le droit de s’arrêter, elle est dépourvue de vie.
Et c'est là que la magie du cinéma et des hommes qui le font agit.
Les angles de vues, la manière de filmer les reflets, tout est
exceptionnel. Les images qui sont créées et le crescendo du film
nous ont bluffé, peut être même hypnotisé.
Dans
la citation du réalisateur que j'ai mis en exergue de ce paragraphe
il parle des codes du polar. Alors oui il y a ceux que l'on peut
retrouver, dans ces interviews il en nome des différents. Pour m'a
part j'ai surtout retrouvé celle des films autour des procès américains, mais plutôt old school. Ceux où il n'y a pas de
surenchère autour du personnage de l'avocat. Où un scénario bien
ficelé, bien écrit, bien équilibré n'avait pas besoin d'autre
chose que d'une bonne intrigue, bien pensée, bien écrite, et pas
d'effet à deux balles pour palier la prévisibilité de l'intrigue
première. Excusez-moi fin de la digression. Je terminerai par une
petite nuance. On est habitué à voir les films qui gravitent au
sein des systèmes judiciaires de différents pays, mais très peu du Japon. Et j'ai eu une vraie curiosité à ce propos, j'ai vraiment
aimé voir le cheminement des avocats et de l'accusé, et toutes les
singularité de ce système qui permettent au scénario d'aboutir où
il le doit pour porter son message.
Une autre idée est à mettre au crédit de Kore-eda, est de filmer à nouveau en tohoscope( ce que nous on appelle avec beaucoup moins de glamour le cinémascope). Et ce format parle directement à notre mémoire de cinéphiles, moi il m'évoque bien sur les films de Kurosawa. Il donne une noblesse à cette histoire qui n'en manque pas, il nourrit son image du format tout en ne perdant jamais le coté très actuel de son film. C'est extrêmement bien maîtrisé.
Ce
film brasse différents thèmes dont ceux du film de kurosawa. Le
premier étant celui de la paternité et de ses devoirs.
Le rapport père fils n'est que peu développé mais il l'est brièvement et de manière très symbolique. En effet le père est Juge à la retraite et le fils avocat. Ils font face à différentes notions comme terminer de meilleure manière ce que son père à commencer presque réparer ses erreurs; ou le rêve d'enfant d'égaler la position de son père de faire le même métier que lui, ambition jamais accomplie. On retrouve ce postulat dans "still walking", c'est un thème cher à Kore-eda;
Les femmes et les filles ont une place importante dans ses films, là c'est la relation père-fille qui est surtout déclinée. Avec cette sensation des pères de n’être jamais à la hauteur de ce lien, surtout à cause d'une société qui évolue plus vite que les mentalités, il ne savent pas quoi faire, ni comment le faire. ils ne sont que culpabilités. Et au milieu de ces relations coexistent un père abusif, et un vengeur.
Le rapport père fils n'est que peu développé mais il l'est brièvement et de manière très symbolique. En effet le père est Juge à la retraite et le fils avocat. Ils font face à différentes notions comme terminer de meilleure manière ce que son père à commencer presque réparer ses erreurs; ou le rêve d'enfant d'égaler la position de son père de faire le même métier que lui, ambition jamais accomplie. On retrouve ce postulat dans "still walking", c'est un thème cher à Kore-eda;
Les femmes et les filles ont une place importante dans ses films, là c'est la relation père-fille qui est surtout déclinée. Avec cette sensation des pères de n’être jamais à la hauteur de ce lien, surtout à cause d'une société qui évolue plus vite que les mentalités, il ne savent pas quoi faire, ni comment le faire. ils ne sont que culpabilités. Et au milieu de ces relations coexistent un père abusif, et un vengeur.
Un
autre thème affleure dans ce film présent dans entre le ciel et
l'enfer: la place dans la société, dans la vie, de ceux qui en ont
aucune. Avec des phrases comme des coups de poings assénés dans ces
rencontres à huis clos entre avocats et accusés.
Puis
il y a une vraie importance sur ce qu'est la vérité? Est elle modulable pour être un outil? Est-elle une entité inaliénable?
Le
casting fait rêver. Mettant en scène deux acteurs qui dévorent
l'écran par leurs charismes et leurs jeux.
D'abord Koji Yakusho, c'est loin d’être le premier film que je vois avec lui, et je le trouve toujours excellent. Mais là dans le rôle de cet homme accusé, que l'on découvre petit à petit, il est fascinant, enchaînant les moments différents, faisant preuve d'une vulnérabilité touchante, ou quasi effrayant dans une scène autour de canaris. Il est la pièce maîtresse de ce film.
Et il a très peu de scènes en commun avec l'incroyablement talentueuse jeune actrice Suzu Hirose découverte dans le précédent film de Kore-eda. Ici elle interprète la fille de l'homme mort. Elle est bouleversante dans la retenue, elle sait faire passer d'un regard tant de chose à la caméra c'est éblouissant. Ma seule déception et qu'elle n'est pas eu plus de scène avec Koji Yakusho. Le risque était surement de déséquilibrer le film tant les deux capturent la lumière.
D'abord Koji Yakusho, c'est loin d’être le premier film que je vois avec lui, et je le trouve toujours excellent. Mais là dans le rôle de cet homme accusé, que l'on découvre petit à petit, il est fascinant, enchaînant les moments différents, faisant preuve d'une vulnérabilité touchante, ou quasi effrayant dans une scène autour de canaris. Il est la pièce maîtresse de ce film.
Et il a très peu de scènes en commun avec l'incroyablement talentueuse jeune actrice Suzu Hirose découverte dans le précédent film de Kore-eda. Ici elle interprète la fille de l'homme mort. Elle est bouleversante dans la retenue, elle sait faire passer d'un regard tant de chose à la caméra c'est éblouissant. Ma seule déception et qu'elle n'est pas eu plus de scène avec Koji Yakusho. Le risque était surement de déséquilibrer le film tant les deux capturent la lumière.
Du
coup le reste du casting peine à être à la hauteur de ces deux
monstres. Masaharu Fukuyama est tees bon dans le rôle de l'avocat
qui cherche à savoir la vérité, mais des qu'il se retrouve face à
l'un des deux acteurs précédemment cités, il perd de sa superbe,
tant leurs ombres est grandes, et c'est bien mon seul bémol.
Ce
film est un don du ciel pour les gens comme moi qui aiment les
thrillers intelligents, bien faits, bien pensés, et tellement bien interprétés.
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