Les Blancs ne savent pas sauter
J'ai
du comme beaucoup conseillé des films en disant « Regarde le,
c'est un film culte » voir meme « Quoi ! Tu ne l'as
pas vue ! ». Prouvant une fois de plus que le fan de
cinéma, le « cinéphile », coincé dans son rôle de
pseudo-expert, condescendance bien chevillée au corps, il ne
connait pas le sens du mot partage, voir du mot politesse, un comble
quand le seul argument dans ce moment la c'était « C'est
CULTE ». Eh oui, j'ai parfois été un imbécile, car désormais
c'est quelque chose que je ne comprends plus, tant ce qui est culte
pour l'un ne l'est pas pour l'autre et surtout c'est peut être le
pire argument que l'on puisse donner à quelqu'un pour qu'il découvre
un film.
Pourquoi ?
Parce qu'on se fait une idée du film avant meme de l'avoir
découvert ! Et avoir un regard biaisé quand on découvre
quelque chose qui n'est pas de notre époque, c'est forcément
mauvais. Surtout avec des films comme « White Men Can't Jump »
qui baigne dans les années 90 !
« Billy
Hoyle et Sydney Dean, s'associent pour participer à des duels de
basket-ball urbain. L'action du film débute sur les aires de jeux de
Venice Beach en Californie et continue dans les quartiers des
communautés noires de Los Angeles. Cette association leur permet de
gagner un peu d'argent en surprenant les adversaires grâce au niveau
de jeu de Billy Hoyle. Cela leur permettra de faire face chacun à
des situations plus ou moins inconfortables dans leurs vies
personnelles. »
Dès
le début du film on est mis dans l'ambiance, la musique, la
photographie, les looks des personnages et ce bon vieux feeling qui
te dit « Viens, ça va être cool et sans prise de tète » !
Et vous savez quoi ? C'est le cas, ce film de Ron Shelton est
une petite boule, où plutôt un gros ballon de basket-ball
anti-stress ou la tchatche de Wesley Snipes et la décontraction de
Woody Harrelson font des merveilles. Un film de sport comme on les
aimes où le sport est bien plus qu'un exutoire, mais le vecteur
d'interaction et d’intégrations sociales.
Le
réalisateur Ron Shelton est un ancien joueur de baseball, qui s'est
reconverti comme scénariste et réalisateur, se spécialisant en
quelques sortes dans le film de sport, avec des films ayant notamment
un rapport avec le baseball. Et c'est avec l'un d'eux « Bull
Durham » qu'il se fit connaître ! Avant d’enchaîner avec
« Blaze » et enfin « Les Blancs ne savent pas
sauter » qui voit deux gars doués pour le basket-ball
s'associer pour escroquer des gens. Si c'est le nœud des problèmes
des deux personnages que sont Hoyle et Dean, le film s'attarde bien
plus à nous faire connaître ces personnages, leurs environnements
et à nous faire rentrer dans le quotidien de gens modestes qui font
ce qu'ils peuvent pour s'en sortir. On passe ainsi de Venice Beach
aux différents quartiers noirs de Los Angeles, ou les terrains de
basket sont autant de lieux de vies et d'échanges que d'endroits ou
nos personnages se font un nom, une identité.
Sydney
Dean sous ses airs de trublion inarrêtable, est un homme qui ne veut
que le bien de sa famille. Le basket si c'est une passion, il reste
cependant son moyen le plus sur de quitter son quartier, de voir plus
grand et mieux pour sa famille. Un but qui le pousse à quelques extrémités comme celle d'escroquer des gens lors de parties
endiablées. Billy Hoyle est un gars paumé qui vit lui aussi de
petites combines comme celle de Dean, pour lui, mais avant tout pour
sa copine, avec qui il mène une vie tumultueuse, rompant et se
remettant ensemble continuellement. C'est ainsi que se duo que tout
t'oppose délivre une belle leçon de vie, ou malgré les
différences, ils ont pu s'entraider, se pousser, se motiver et aider
l'autre à faire le bon choix, pour lui, ou ses proches. Et les deux interprètes principaux que sont Wesley Snipes et Woody Harrelson
leurs donnent tout le relief et la nuance que l'on attend d'eux et
surtout de leurs personnages.
Dans
la réalisation de Ron Shelton on sent que c'est un amoureux de Los
Angeles et de sport! Premièrement on est dans un « L.A »
que l'on voit peu, ou alors pas pour les bonnes raisons, celui des
quartiers défavorisés, qui ne sont pas que des lieux ou règnent les
gangs, la drogue et la mort. Des lieux qui gravitent tous autour d'un
terrain de basket-ball, ou la photographie de Russell Boyd magnifie
l'aspect brut des quartiers, mais aussi la chaleur qui peut y régner.
Et deuxièmement, c'est d'avoir pris des acteurs qui savent jouer au
basket. Un détail pour vous mais une donnée essentielle qui montre
que le réalisateur aime son sujet et que ses interprètes devront
savoir le retransmettre à l'écran avec toute l'intensité que l'on
est en droit d'attendre pour un film de sport. Le gain de crédibilité
à l'écran est énorme, surtout que le duo Snipes/Harrelson a été
coaché par un ancien de la NBA, Bob Lanier, pour qu'ils gagnent en
assurance et en talent. Un préparation qui se voit et qui donne des
matchs dynamiques, intenses et réalistes, que le montage nous rend
encore plus palpitant. Toutefois et c'est bien la mon seul reproche
que j'aurais à faire au film, c'est que l'histoire, si efficace soit
elle, est bien trop mécanique et sans surprise pour totalement
convaincre !
Les Blancs ne savent pas sauter - 21 Octobre 1992 - Réalisé par Ron Shelton |
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