Les Blancs ne savent pas sauter

by - octobre 25, 2018



J'ai du comme beaucoup conseillé des films en disant « Regarde le, c'est un film culte » voir meme « Quoi ! Tu ne l'as pas vue ! ». Prouvant une fois de plus que le fan de cinéma, le « cinéphile », coincé dans son rôle de pseudo-expert, condescendance bien chevillée au corps, il ne connait pas le sens du mot partage, voir du mot politesse, un comble quand le seul argument dans ce moment la c'était « C'est CULTE ». Eh oui, j'ai parfois été un imbécile, car désormais c'est quelque chose que je ne comprends plus, tant ce qui est culte pour l'un ne l'est pas pour l'autre et surtout c'est peut être le pire argument que l'on puisse donner à quelqu'un pour qu'il découvre un film.

Pourquoi ? Parce qu'on se fait une idée du film avant meme de l'avoir découvert ! Et avoir un regard biaisé quand on découvre quelque chose qui n'est pas de notre époque, c'est forcément mauvais. Surtout avec des films comme « White Men Can't Jump » qui baigne dans les années 90 !

« Billy Hoyle et Sydney Dean, s'associent pour participer à des duels de basket-ball urbain. L'action du film débute sur les aires de jeux de Venice Beach en Californie et continue dans les quartiers des communautés noires de Los Angeles. Cette association leur permet de gagner un peu d'argent en surprenant les adversaires grâce au niveau de jeu de Billy Hoyle. Cela leur permettra de faire face chacun à des situations plus ou moins inconfortables dans leurs vies personnelles. »


Dès le début du film on est mis dans l'ambiance, la musique, la photographie, les looks des personnages et ce bon vieux feeling qui te dit « Viens, ça va être cool et sans prise de tète » ! Et vous savez quoi ? C'est le cas, ce film de Ron Shelton est une petite boule, où plutôt un gros ballon de basket-ball anti-stress ou la tchatche de Wesley Snipes et la décontraction de Woody Harrelson font des merveilles. Un film de sport comme on les aimes où le sport est bien plus qu'un exutoire, mais le vecteur d'interaction et d’intégrations sociales.

Le réalisateur Ron Shelton est un ancien joueur de baseball, qui s'est reconverti comme scénariste et réalisateur, se spécialisant en quelques sortes dans le film de sport, avec des films ayant notamment un rapport avec le baseball. Et c'est avec l'un d'eux « Bull Durham » qu'il se fit connaître ! Avant d’enchaîner avec « Blaze » et enfin « Les Blancs ne savent pas sauter » qui voit deux gars doués pour le basket-ball s'associer pour escroquer des gens. Si c'est le nœud des problèmes des deux personnages que sont Hoyle et Dean, le film s'attarde bien plus à nous faire connaître ces personnages, leurs environnements et à nous faire rentrer dans le quotidien de gens modestes qui font ce qu'ils peuvent pour s'en sortir. On passe ainsi de Venice Beach aux différents quartiers noirs de Los Angeles, ou les terrains de basket sont autant de lieux de vies et d'échanges que d'endroits ou nos personnages se font un nom, une identité.


Sydney Dean sous ses airs de trublion inarrêtable, est un homme qui ne veut que le bien de sa famille. Le basket si c'est une passion, il reste cependant son moyen le plus sur de quitter son quartier, de voir plus grand et mieux pour sa famille. Un but qui le pousse à quelques extrémités comme celle d'escroquer des gens lors de parties endiablées. Billy Hoyle est un gars paumé qui vit lui aussi de petites combines comme celle de Dean, pour lui, mais avant tout pour sa copine, avec qui il mène une vie tumultueuse, rompant et se remettant ensemble continuellement. C'est ainsi que se duo que tout t'oppose délivre une belle leçon de vie, ou malgré les différences, ils ont pu s'entraider, se pousser, se motiver et aider l'autre à faire le bon choix, pour lui, ou ses proches. Et les deux interprètes principaux que sont Wesley Snipes et Woody Harrelson leurs donnent tout le relief et la nuance que l'on attend d'eux et surtout de leurs personnages.

Dans la réalisation de Ron Shelton on sent que c'est un amoureux de Los Angeles et de sport! Premièrement on est dans un « L.A » que l'on voit peu, ou alors pas pour les bonnes raisons, celui des quartiers défavorisés, qui ne sont pas que des lieux ou règnent les gangs, la drogue et la mort. Des lieux qui gravitent tous autour d'un terrain de basket-ball, ou la photographie de Russell Boyd magnifie l'aspect brut des quartiers, mais aussi la chaleur qui peut y régner. Et deuxièmement, c'est d'avoir pris des acteurs qui savent jouer au basket. Un détail pour vous mais une donnée essentielle qui montre que le réalisateur aime son sujet et que ses interprètes devront savoir le retransmettre à l'écran avec toute l'intensité que l'on est en droit d'attendre pour un film de sport. Le gain de crédibilité à l'écran est énorme, surtout que le duo Snipes/Harrelson a été coaché par un ancien de la NBA, Bob Lanier, pour qu'ils gagnent en assurance et en talent. Un préparation qui se voit et qui donne des matchs dynamiques, intenses et réalistes, que le montage nous rend encore plus palpitant. Toutefois et c'est bien la mon seul reproche que j'aurais à faire au film, c'est que l'histoire, si efficace soit elle, est bien trop mécanique et sans surprise pour totalement convaincre !
Les Blancs ne savent pas sauter - 21 Octobre 1992 - Réalisé par Ron Shelton

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