Dallas Buyers Club

by - septembre 12, 2014



1986, Dallas, Texas, une histoire vraie. Ron Woodroof a 35 ans, des bottes, un Stetson, c’est un cow-boy, un vrai. Sa vie : sexe, drogue et rodéo. Tout bascule quand, diagnostiqué séropositif, il lui reste 30 jours à vivre. Révolté par l’impuissance du corps médical, il recourt à des traitements alternatifs non officiels. Au fil du temps, il rassemble d’autres malades en quête de guérison : le Dallas Buyers Club est né. Mais son succès gêne, Ron doit s’engager dans une bataille contre les laboratoires et les autorités fédérales. C’est son combat pour une nouvelle cause… et pour sa propre vie.

Dallas Buyers Club - Jean-Marc Vallée - 29 Janvier 2014


Il y a des films que l'on ne va voire que pour un acteur, lorsque l'on est comme moi, quelqu'un qui aime le ciné; mais qui ne respire pas cinéma comme le font pas mal de blogueurs. Le début 2014, ayant été marqué par Matthew McConaughey, je me suis laissée entraîner par Fred voire ce film.

Il y avait tres tres longtemps qu'un film ne m'avait pas autant émue. On y voit Matthew mcConaughey décharné, jouant un cow-boy de rodéo du dimanche, électricien a la ville. Un texan qui n'affirme son identité qu'en ayant de multiples partenaires féminines, et en crachant sur les homosexuels.
Un jour, un accident du travail le conduit a l'hosto, ou sa toux, inquiète et les examens complémentaires le condamnent, il ne lui reste qu'un mois a vivre, il est malade du sida.
Reflet d'une société des années 80 oú seul les hommes homosexuels étaient supposés pouvoir être contaminés. Il ira seul, a la recherche des informations qui expliqueront sa contamination. 


Époustouflant,  en homme au bout du rouleau, cachexique, voulant survivre en achetant de l'azt sous le manteau, ou suicidaire, hurlant seul avec son arme sa douleur, Matthew McConaughey est fabuleux. Il porte un début de film sombre et sordide avec brio. C'est au détour d'une hospitalisation, qu'apparaît Rayon.
Rayon, est solaire, c'est simple. Je n'ai reconnu Jared Leto que bien après. Cet être est d'un esthétisme incroyable dans son peignoir rose, avec un maquillage assorti. Un vrai personnage féminin: charmeuse, belle, aimante, mutine, sachant cacher ses fêlures..


Ne voulant pas spoiler,j’essaierai de ne pas trop parler de ce duo qui se forme, du cow-boy qui évolue, et de ce surprenant binôme qui est à l'origine du Dallas Buyers Club, groupe qui permettra aux texans malades de recevoir un traitement alternatif.  Une combinaison de compléments alimentaires, de vitamines ayant pour but de renforcer les défenses du séropositif. C'est aussi un combat contre les grosses sociétés de médicaments, et les institutions bien trop lourdes pour réagir autrement qu'en interdisant! Puis finalement un combat contre eux même, ce qu'ils auraient pu être, ce qu'ils sont, ce qu'ils font.
La réalisation soignée, un rythme soutenu, et la maestria  du réal de crazy, arrive a amener de l'humain, et même de l'humour dans cette histoire. 



J'avoue être sortie de la salle en larmes, c'est un film comme je n'en avais pas vu depuis longtemps.



Cécile




Critique par Frédéric:

Matthew McConaughey has-been pour certains, renaît de ses cendres depuis quelques années... il enchaîne ainsi les bonnes prestations, voir les excellentes au cinéma mais aussi à la TV depuis le début de l'année dans « True Detective » et les multiples cérémonies de récompense ne l’oubli pas (Golden Globes, Screen Actor Guild Award). Bien que Leonardo DiCaprio était mon favori pour les Oscars 2014, il fallait miser sur « Dallas Buyers Club », sur Ron Woodroof et sur ce sacré Matthew McConaughey …

Le SIDA ou Syndrome d'immunodéficience acquise est une sacrée saloperie, une maladie qui touche tout le monde, sans distinction de sexe, de couleurs ou de pratiques sexuelles. Une maladie dont ce serait passer Ron Woodroof, un pur cow-boy, stetson et bottes comprises qui croque la vie, l'alcool et les femmes à pleines dents. Un jour, alors qu'il est au travail, a parler femme avec ces collègues, on l'appelle pour régler un problème technique, manque de bol il s’électrocute et direction un bon brancard de l’hôpital. A son réveil, les médecins sont très précautionneux, trop peut être, ce qui intrigue fortement Ron et quand le verdict tombe, c'est brutal, il a le SIDA ainsi que trente jours a vivre. Furieux !!! Enragé par cette nouvelle, il vit dans le déni, car pour un cow-boy homophobe, avoir le SIDA a cette époque c'est avoir une maladie réservé aux homosexuels. Toutefois il va décider de se battre, de partir en guerre devant l'immobilisme des médecins, de l'administration et de se débrouiller pour se soigner. Ron Woodroof va s'engager dans un combat de tout les instants, qui va faire bouger les choses et faire tomber les barrières ….

Je ne savais pas a quoi en penser avant de le voir, car sans Matthew McConaughey il ne m'aurait certainement pas intéresseé, toutefois une fois pris dedans, on ne peut que constater les dégâts … C'est un sacré film !!! Un film qui ne peut laisser indifférent et cela sur bien des points car Jean-Marc Vallée ne dresse pas simplement le portrait d'un homme, il interpelle aussi sur une foule de sujet, l'homophobie, les débuts du SIDA, les clichés, l'ignorance du corps médical, la rigidité des autorités à autoriser d'autre traitements ainsi que leurs complaisance vis a vis des labos pharmaceutique, autant dire que le parcours de Ron draine un tas d’interrogations et c'est ce qui en fait la force du film de Vallée …

Car oui Jean-Marc Vallée ne signe pas un film plein de misérabilisme, ni de pathos et traite son histoire, pourtant les uns disent « Pas d'émotions gnagnagna … » les autres « C'est fait pour faire pleurer … » … Ou se situe la frontière ? Entre les deux tout simplement, car c'est la meilleure des manières de désacraliser la maladie et les malades, de montrer que subir la maladie n'est pas une fatalité, qu'on peut la combattre et avancer. C'est dans cette nuance que le film tire son meilleur, Jean-Marc Vallée réalise un film sur l'humain, porté par des acteurs fabuleux qui campent plusieurs facettes de ce combat, l'énergie de Ron, la fragilité de Rayon et l'éthique du Dr Saks, tout les trois sont admirablement écrits, avec beaucoup d'humanité, de finesse et d'authenticité et quiconque aura vécu la maladie ou le décès d'un proche, pourra se reconnaître dans ces personnages …

Si le film tire ses qualités d'une directions d'acteurs irréprochables, ainsi que d'un casting phénoménal, Jean-Marc Vallée ne peut rivaliser techniquement avec les meilleurs, sans tout jeter, le montage manque par instant de rigueur, ce qui donne un rythme irrégulier tandis que certains effets ne sont pas très réussis (cf : les maux de tête), pourtant je n'ai pas passer un mauvais moment, les défauts s’effaçant clairement devant la puissance de cette histoire et devant 2 performances de choix. Si Jared Leto et Matthew McConaughey ont respectivement eu l'oscar du meilleur second rôle et du meilleur acteur, ce n'est pas un hasard car ils se sont vraiment investis tout les deux, a la limite du raisonnable. Fort de son accent du sud, de quelques kilos en moins, Matthew McConaughey n'a aucun mal à campé son personnage de cow-boy homophobe, véritable enfoiré qui ne pense qu'a lui. Sa rédemption qui est une évidence, ne l’empêche pas d'etre déchirante, car Ron Woodroof va changer, se transformer et il va même faire preuve d'une profonde amitié envers une personne tandis que sa gouaille, son envie, son énergie et sa folie seront un moteur de sa survie mais aussi de toute une communauté.

Si le personnage de Ron incarne l'énergie du désespoir, Jared Leto insuffle au film sa dose de fragilité, de sensibilité et de douceur. « Rayon » est une personne profondément meurtrie, qui sous une identité de façade cache sa maladie, ses problèmes et ses envies, alors qu'elle ne demande simplement qu'a être aimée, par son ami, son prochain ou son père. C'est habité par son interprète, tout bonnement « méconnaissable », son interprétation toute en nuances et en délicatesse ne sont que les résultats d'un investissement sans faille, poussé a la limite de l'irrationnel. On ne peut pas dire que deux monstres comme ceux que j'ai cité, laisse suffisamment de place pour d'autre acteur, pourtant Jennifer Garner tire son épingle du jeu, doucement et sûrement, on voit son personnage prendre plus de place, d'importance, devant l'impact de la maladie elle revoit son jugement ainsi que ses pratiques pour écouter Ron et ses adeptes, transformant son cynisme en une bienveillance amicale et profonde. 


Des interprètes en état de grâce pour une histoire hors du commun ... 


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4 commentaires

  1. Pas autant emballé que toi, pour ce qui me concerne le film tient principalement grâce aux performances de Leto & McConaughey, le scénario est trop mélodramatique & bancal pour accéder au Panthéon.
    Bon film cela-dit.

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    1. Le scénario bancal ? Je veux bien meme si je l'ai trouvé bien équilibré, ceci dit il est loin d'etre mélodramatique, c'est d'ailleurs l'une de ses grandes qualités ...

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  2. Comme Ronnie, je ne suis pas non plus emballée même si le film a ses qualités. Disons que je le trouve surestimé et pas si mémorable que ça mais après ce n'est évidemment que mon avis :) . Le film doit effectivement beaucoup à McConaughey et Leto, qui n'ont pas volé l'Oscar (même si j'aurais aimé que DiCaprio et Fassbender à la place mais bon, là encore avis strictement personnel) et à son histoire forte, forcément elle-même émouvante et intéressante. Mais la réalisation est pour moi trop classique, je dirais pour être plus précise un peu trop froide et surtout pas à la hauteur d'un tel sujet.

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    1. Je comprend, ce n'est pas un film exceptionnel mais comme je le souligne c'est vraiment les deux acteurs qui m'ont plus et qui font a mon sens la force du film

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