Need for Speed

by - décembre 16, 2018


C'est en 1994 que Electronic Arts initie l'une des plus célèbres franchises dans le monde du jeu vidéo, consacrées aux véhicules motorisés que sont les voitures, avec « The Need for Speed ». Un jeu résolument arcade, qui est sorti sur 3DO, avant d'arriver sur la Sega Saturn et sur la Playstation. Depuis cette sortie, c'est 24 ans d'existence, 25 jeux, 100 millions d'exemplaires vendus ainsi qu'un film ! Ce dernier est en quelque sorte, le dernier trophée que vous pouvez débloquer sur votre jeu vidéo préféré, un achèvement personnel, qui couronne une carrière bien remplie. Hélas, il faut encore que le film soit bon, ce qui n'est jamais gagné dès que l'on parle d'une adaptation d'un jeu vidéo.

Tobey Marshall et Dino Brewster partagent la passion des bolides et des courses, mais pas de la même façon… Parce qu’il a fait confiance à Dino, Tobey s’est retrouvé derrière les barreaux. Lorsqu’il sort enfin, il ne rêve que de vengeance. La course des courses, la De Leon «  légendaire épreuve automobile clandestine » va lui en donner l’occasion. Mais pour courir, Tobey va devoir échapper aux flics qui lui collent aux roues, tout en évitant les chasseurs de primes que Dino a lancé à ses trousses. Pas question de freiner…

Lorsque la première bande-annonce fut relâchée sur Internet, j'ai été plus que sceptique tant le film semblait être un calque idiot de la saga « Fast and Furious » ! Cependant j'admets sans mal m’être trompé et avoir mal jugé ce film. Si comme moi vous l'avez évité jusqu'à présent, tentez l’expérience car vous ne le regretterez pas.



Au scénario, on trouve deux personnes, les scénaristes George Nolfi (l'Agence, Ocean's 12 et La Vengeance dans la Peau) et John Gatins (Hardball, Real Steel et Flight). Deux scénaristes relativement à l'aise dans des œuvres tout public, capable de porter des histoires avec un vrai fond. Sauf que dans le premier quart d'heure on est très loin de ça ! C'est basique, simple et profondément caricatural, où la seule chose qui semble compter c'est le taux de testostérone des personnages masculins. Autant dire qu'a ce stade, Vin Diesel dans Fast and Furious est un homme posé et réfléchi. Mais une fois l'introduction passée, l'intrigue se met enfin sur les bons rails. On passe ainsi de la pantalonnade débile, à une vengeance sous fond de lutte des classes.



Même si l'action du film ne se déroule pas dans l’Amérique profonde, ou dans un état du sud, on est au cœur de l’Amérique rurale, celle qui sa terre, sa famille, son patrimoine et les plaisirs simples que lui offre la vie. Ce qu'incarne le personnage de Tobey Marshall. Tobey est ce que l'on appelle un col bleu, c'est un ouvrier qui tente tant bien que mal de maintenir à flot l'ancien garage de son père, quand Dino Brewster est le richissime propriétaire d'une entreprise automobile, qui engage Tobey pour un contrat juteux et qui enrage contre lui lorsqu'il s'avère plus malin que lui, au point de tuer son ami et de le laisser allez en prison. Le personnage qu'incarne Aaron Paul va passer le film à prouver son innocence et à revendiquer sa place dans ce milieu, en gagnant une course illégale ultra-select, pour prouver que sa « classe sociale » à toute sa place dans un monde toujours et encore dominé par le pouvoir de l'argent.

Un récit porté et appuyé par le road movie ! Cette forme d'histoire, c'est le symbole ultime de liberté et de laisser aller maintes fois employé dans le cinéma US friand des grands espaces, comme avec des films comme « Point Limite Zéro » ou « Easy Rider » pour ne citer qu'eux. Need for Speed se fait alors l'écho de récit souvent contés, peut être plus intelligemment (ce que je conçois), mais pas sans hargne , rappelant les inégalités toujours fortes et croissantes de notre monde moderne. Si pour moi c'est ce que le film véhicule, la trame est-on peut plus linéaire (Road Movie). On va d'un point A à un point B, en poursuivant le but du héros. C'est clair, simple et limpide. Ils arrivent meme à nous évités quelques clichés, comme celui de mettre le héros dans le lit de l’héroïne lors du fameux moment de faiblesse.


Donc à part les quinze premières minutes, le film réalisé par Scott Waugh est de très bonne facture ! C'est articulé autour de trois actes, séparé à chaque fois par une ellipse. Le cœur du film est un crescendo automobile qui nous mène par le bout du nez vers l'instant déterminant, la course finale. C'est le cœur du film et c'est une grande réussite ! Les poursuites qui sont nombreuses, sont intenses, haletantes et réalistes. Le réalisateur retranscrit ça avec intelligence, il ne dénature pas les courses lors du montage, en les surdécoupant. Il laisse ainsi les cascadeurs qui font leurs shows à bords de bolides hors de prix, défiant parfois les lois de la physique, comme la gravité ou encore celle de la nature, comme la mort. A cela on ajoute un casting réussis, capable de nous faire rire comme le contraire ou l'alchimie entre les différents acteurs arrive à effacer la faiblesse de leurs caractérisations. Au top de sa forme on trouve Aaron Paul, Michael Keaton ou encore la lumineuse Imogen Poots, qui évite avec brio d’être la potiche de service en étant plus qu'un simple faire valoir. Tout le contraire de Dakota Johnson, ou encore celui de Dominic Cooper, qui est extrêmement agaçant (ce n'est pas un compliment) dans sa caricature du beau gosse arrogant ! Et pour finir, coup de cœur pour le crew de T. Marshall qui respire la sympathie, composé par Ramon Rodriguez, Scott Mescudi et Rami Malek.

J'ai qu'une chose à dire 


"Speed, Give me what I need, Yeah, White lightning, Let's speed, on speed On wheels, on wheels"

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