Little Odessa
"Joshua Shapira est un tueur à gages. Il exécute son boulot sans états d'âme. Jusqu'au jour où son commanditaire exige un contrat à Brighton Beach, quartier des Juifs russes appelé Little Odessa, où Joshua a passé son enfance."
Ad Astra est le dernier film de James Gray. Un film bien reçue par la presse et qui est en passe de devenir le plus gros succès du cinéaste en France. Malgré tout le film ne m'a pas intéressait, prolongeant le peu d’Intérêt que James Gray m'a toujours procurer. Toutefois, quand le festival de Bordeaux fait de lui l'un de ses invités d'honneurs et que de surcroît programme une rétrospective de son oeuvre, c'était l'occasion idéale de découvrir la filmographie de cet homme. Alors on aura vu "La Nuit nous appartient", "Two Lovers", ainsi que son premier film, le magnétique "Little Odessa" et cela des le début du festival. Passer l'instant légèrement déstabilisant de voir un film en copie 35 mm, avec ce que cela implique visuellement, "Little Odessa" de James Gray fut une très belle baffe et une rencontre réussie avec son cinéma. Il nous entraîne dans le quartier historique des immigrés russes et ukrainien, majoritairement juif ou chrétien orthodoxe, à New-York, qu'on nomme Brighton Beach ou plus communément "Little Odessa". Un terrain fertile auquel Gray mêle une partie de sa vie, pour signer une histoire tragique et poignante, sur une famille au bord du gouffre déchiré par le conflit qui habite ses membres. Il nous parle de fatalité, de rupture, de la relation au père et surtout de choix. Des choix souvent cruciaux, qui définissent ce que nous sommes, comme ceux fait par nos personnages, notamment Joshua Shapira (Tim Roth) et Reuben Shapira (Edward Furlong) nos deux frères, qui se sont éloigné, mais l'amour qu'ils se portent malgré tout est plus fort, les amenant à faire des choix, qui parfois n'en sont pas réellement. C'est un film sans concession, porté par un tout jeune cinéaste à l'époque qui fait déjà preuve d'un réel savoir faire et d'une vision affirmé, ou la violence est loin d’être gratuite, elle répond toujours à quelques choses et James Gray vous scotchera à votre siège au moment ou vous vous attendez le moins. Des éclats de violence déchirant et perturbant qu'il alterne avec des moments familiaux, plus doux, mais néanmoins amer, visuellement toujours travaillé, notamment avec de jolies clairs-obscurs, des décors industriels rappelant l'esthétique soviétique, ainsi qu'une bande originale particulièrement réussie. Quant au casting il est savoureux et talentueux ...
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