Le Château dans le Ciel
"Retenue prisonnière par des pirates dans un dirigeable, la jeune Sheeta saute dans le vide en tentant de leur échapper. Elle est sauvée in extremis par Pazu, un jeune pilote d'avion travaillant dans une cité minière. Les pirates leur donnent la chasse. Au terme d'une course-poursuite effrénée, Sheeta se confie à Pazu, lui avouant qu'elle est la descendante des souverains de Laputa, la cité mythique située dans les airs. Elle est par conséquent la seule détentrice du secret de Laputa que le chef des armées, le cruel Muska, cherche à percer."
Lorsque j'ai découvert « Mon Voisin Totoro », puis « Porco Rosso », j'ai découvert des films d'animations magnifiques, ainsi qu'un auteur, Hayao Miyazaki. Mais je n'ai pas eu de réel et profond coup de cœur pour l'un des deux. Et ce fut longtemps le cas en ce qui concerne les films de Miyazaki, car je ne regarde que rarement des films d'animations sauf si le sujet me plait réellement. Je n'imaginais pas alors que j'allais prendre une baffe avec « Le Château dans le ciel ». Si je passe sur l'introduction fort plaisante et dynamique, le générique de « Laputa : Castle In The Sky » m'a conquis quant à lui instantanément et cela même avant que le film ne démarre réellement. On y retrouvait une certaine esthétique steampunk, la révolution industrielle, ainsi qu'un esprit de débrouillardise, règle première dans un univers peuplés de machines volantes et de cité dans les nuages. Et le reste du film est du même acabit, un émerveillement de tous les instants.
Ecrit par Hayao Miyazaki, le scénario du film conte l'histoire de Pazu, orphelin, qui travaille comme mineur et vis dans une communauté toujours soudé dans l'adversité. Ce jeune garçon à toujours un œil vers les étoiles, notamment grâce à son défunt père. Il voit un soir une jeune fille littéralement tombé du ciel, qu'il rattrape in extremis. Elle se nomme Sheeta et elle est l'héritière du royaume de Laputa, une cité flottante légendaire que des gens sans scrupules veulent retrouver, afin de s'emparer du pouvoir de celle-ci. Elle trouve auprès de Pazu, un ami et un allié indéfectible, qui rêve lui aussi de voir comme son père « Le Château dans le Ciel ». Pour écrire cela, H. Miyazaki mêle plusieurs éléments, des souvenirs d'enfance liait à un manga, Sabaku No Mao de Tetsuji Fukushima, celui d'un script d'une série qu'il découvra dans les années 70 lorsqu'il était freelance dans l'animation, mais aussi de la littérature avec les voyages de Gulliver de Johnatan Swift.
On saupoudre le tout de mythologie, d'un esthétisme influence par le steampunk et de la vie de mineurs gallois et vous avez ainsi cette histoire pleine d'actions, d'humours et de mystères ou toute l'humanité de son auteur ressort ! Miyazaki nous parles ainsi de plusieurs choses; c'est un anti-militariste convaincu par exemple. Ici il nous montre l'armée comme une entité avide de pouvoir et d'argent (pillage, recherche de la cité) toujours en recherche de plus de puissance ! Puis il met en lumière l'avidité et la perfidie de l'homme, qui devient un danger mortel pour la planète. Planète symbolisé par « Laputa », sanctuaire protégé de la main de l'homme. S'il glorifie à la fin la cité, il se méfie aussi de ce qu'elle renferme, un savoir qui peut aussi bien être une bénédiction qu'une malédiction. Comme le démontre la recherche du grand méchant (Le seul peut-être chez Miyazaki) qui ne pense qu'a cela, en usant de la cité pour asseoir par la force sa position. Puis il fait une nouvelle fois des femmes notre avenir, avec Sheeta soutenue par des femmes de caractères comme Ma Dora ; et en faisant aussi de Pazu le héros du film, il livre un hommage aux travailleurs, aux gens de la terre …
C'est une histoire très bien écrite, la narration est claire et elle permet de pauser rapidement l'intrigue , après une introduction qui pose les bases de ce que l'on va voir. Déjouant ainsi les attentes par rapport à celle ci.
Hayao Miyazaki livre un film à la direction artistique affirmée, empruntant autant au Roi et l'Oiseau de Grimault, qu'a la troisième partie du voyage de gulliver, qu'aux mythiques cités de Babel et de l'Atlantide. Le chara design des personnages, comme celui des machines est fort réussi, rappelant les différents lieux dans lesquels on les découvrent, un monde entre le ciel et l'enfer. C'est généreux, inventif et drôle ! L'action prend place aussi bien dans les airs; l'assaut des pirates en introduction donne le ton, avec son rythme soutenu et les enjeux qui se dessinent; que sur terre notamment lors de cette poursuite en train terriblement exaltante, ou lors d'une bagarre mémorable qui montre cette sympathique communauté de mineur, solidaire avec nos deux personnages principaux. La musique est une nouvelle fois composé par Joe Hisaishi qui accompagne à merveille les divers moments du film, des plus haletants aux plus tragiques.
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