1990 - 19991993Agnes JaouiCritiqueFranceJean-Pierre BacriJean-Pierre DarroussinPhilippe MuylSam KarmannZabou
Cuisine et Dépendances
Agnes
Jaoui et Jean-Pierre Bacri c'est un duo qui marche, aussi bien dans
le théâtre, qu'au cinéma et jusqu'à il y a encore quelques
années, c'était aussi le cas dans la vie de tous les jours.
Toutefois, leur séparation n'est pas un frein à leur collaboration,
puisqu'il y a moins de mois sortait « Place Publique »,
le dernier film réalisé par Agnes Jaoui et coécrit avec
Jean-Pierre Bacri. Mais c'est avec l'adaptation de leurs pièces de
théâtre qu'ils se sont fait vraiment connaître, en 96 avec « Un
Air de Famille » et avant avec « Cuisine et
Dépendances », où comment un couple de bourgeois fait tout
pour avoir les faveurs d'un vieil ami, devenue depuis une célébrité.
« Jacques
et Martine s'apprêtent à recevoir une ribambelle d'amis à dîner.
Tous ne se sont pas revus depuis dix ans et entre temps, certains ont
réussi quand d'autres ont eu moins de succès. L'invité d'honneur
est l'ex de Martine, devenu un écrivain très prisé des médias,
accompagné de son épouse, une talentueuse journaliste »
« Cuisine
et Dependances » est un petit film vraiment sympathique qui
bénéficie de l'écriture et des dialogues du duo Jaoui/Bacri,
ainsi que de l’énergie propre a une pièce de théâtre. Si voir
les comédiens jouaient comme si ils étaient sur scène ne me
dérange pas, Philippe Muyl lui n'arrive pas à nous faire vivre
cette histoire hors de la scène d'un théâtre, car tout
malheureusement se cantonne à la surface de la cuisine et d'un petit
bout de terrasse. Dans un sens c'est logique, vu le titre, mais d'un
autre coté, cela donne quelque chose de figé, de peu dynamique et
ne parlons même pas quand la caméra s'aventure dans les couloirs,
tant le réalisateur ne semble pas savoir quoi en faire.
Ça
c'était pour le coté « Cuisine », passons à la face
« Dépendances » du récit, qui met devant leurs
contradictions les trois personnages présentés comme financièrement
aisés. Parce que ne nous leurrons pas, ceci est un film de
« gauche » et les auteurs se payent, une certaine idée
de la bourgeoisie française. Par exemple Martine (Zabou) et Jacques
(Sam Karmann) voient leurs principes moraux se brisés, quand ce
vieil ami , désormais riche et célèbre, ressurgit dans leurs vies.
Les
personnages de Frédéric (Jean-Pierre Darroussin) et de Georges
(Jean-Pierre Bacri), que le couple aide et héberge sont ensuite
traités comme des nuisibles et des moins que rien, parce qu'ils vont
les empêcher de renouer avec ce vieil ami. Parce que dépendant de
l'image qu'ils renvoient, ils ne peuvent y avoir qu'eux qui soient
légitimes auprès des yeux de ce « vieil ami » . Pour
finir avec le personnage de Charlotte (Agnes Jaoui), la compagne de
ce « vieil ami », qui se rend compte de qui il est et de
ce qu'elle à fait, a savoir que l'argent ne fait pas le bonheur, ni
la personne que l'on est.
Le
casting quant à lui le même que la pièce de théâtre ! Et
c'est certainement la plus grande force de ce film, car la complicité
est instantanée à l'écran entre les personnages, tout comme la
confiance qui les animent. Zabou dans le rôle de Martine, est
vraiment très drôle, à mi chemin entre l'outrance et la politesse;
presque comme son partenaire qui interprète Jacques, Sam Karmann
alterne entre la bonhomie la plus simple et le cynisme à l'état
brut. Ensuite il y a les deux Jean-Pierre ! Darroussin est à
son aise en frère accroc aux jeux, puis Bacri livre l'une de ces
premières fois, dans le rôle du vieux râleur et c'est jubilatoire.
Puis pour finir, Agnes Jaoui, simple et sophistiquée à la fois,
elle excelle quand il faut tenir tête au vieux râleur qu'est Bacri.
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