La Momie (1932)
Dans l'Egypte ancienne, le grand prêtre Imhotep a été enseveli vivant pour avoir volé un manuscrit qui devait ressusciter sa belle. Découvert sous forme de momie par un archéologue, rendu à la vie, il monte une expédition pour retrouver la tombe de sa bien-aimée. Mais celle-ci s'est réincarnée en jeune femme moderne, et il lui faut la conquérir.
La Momie – 22 Décembre 1932 (U.S.A) – Réalisé par Karl Freund
Tout comme Dracula, l'Homme Invisible, Frankenstein, La créature du Lac Noir ou encore le Loup-Garou, la Momie fait partie des « Universal Monster » de chez … « Universal » ! Ils exploitent ainsi depuis presque cent ans, l'image de ces monstres pour en faire des films d'épouvantes. Mais pour ma part j'ai découvert cela avec la trilogie au combien inégale inaugurée en 1999 par Stephen Sommers que j'apprécie beaucoup. Et dans son style, il se révèle être une relecture fort honnête du mythe.
Un mythe qui va connaître une nouvelle version en 2017, avec Tom Cruise et cela dans le cadre d'un futur univers partagés ou tous les monstres d'Universal seraient là. Il était temps de se pencher sur le premier film qui met à l'honneur « La Momie », la version de Karl Freund avec Boris Karloff.
La Princesse Ank-Souh-Namun est à l'agonie et elle attend patiemment la fin. Autour d'elle on s'affaire pour préparer sa momification, pendant qu'elle reçoit la visite du grand prêtre Imhotep. Tout deux s'aiment en secret et leur future séparation est une tragédie qu'Imhotep ne peut supporter. Il tente ainsi de la ressusciter, mais c'est une pratique interdite qui lui vaut d’être maudit et momifier vivant. Bien des années plus tard, à Thèbes, un archéologue et son assistant découvrent le sarcophage d'Imhotep. Ils découvrent aussi un coffret ou une malédiction est apposée. Une menace que le médecin et l'archéologue ne prennent pas pareil, le premier ne veut pas l'ouvrir quand l'autre se laisse la réflexion de le faire.
Sauf que l'assistant lui passe outre l'interdiction et l'ouvre. Et il découvre le parchemin de Thot qui permet de ressusciter les morts. Hélas trop excité par cette découverte, il lit le parchemin et la créature s'éveilla …
Le résultat final est assez inattendu ! « La Momie » est un bon film, mais pas vraiment la ou on l'attendait, car il a perdu pour moi l'aspect « frisson » la ou le romantisme suranné de l'histoire fonctionne encore admirablement bien. Et on doit la création de ce nouveau monstre a Carl Laemmle Jr qui vit dans la découverte du tombeau de Toutankhamon en 1922 une opportunité de compléter sa galerie aux monstres. Ce qui ne posa aucun problème au scénariste John L. Balderston qui est en plus un passionné d'histoire.
Il nous concocte ainsi l'histoire d'un amour éternel entre une momie et la réincarnation de l’être cher. C'est simple, mais tellement efficace dans le fond, car ou l'on croit qu'il va être un instrument de mort, il ne cherche qu'a retrouver celle qu'il aime. En témoigne la séquence de sa résurrection ou lors d'un habile montage, on suit alternativement l'archéologue et le docteur débattre sur l'avertissement qu'il y a sur le coffret (malédiction) puis son assistant qui est irrémédiablement attiré par le contenu du coffre jusqu'à la résurrection de la Momie d'Imhotep ! Une fois en vie, on ne la voit pas, on la devine et le stress n'en est que plus grand, pourtant son seul but, c'est le parchemin de Thot qui donne la vie et non ceux qui ont ouvert le coffre …
Karl Freund se défait ainsi en une séquence du sacro-saint mythe de la malédiction pour mieux lui tordre le cou et affirmer la direction de son histoire. C'est -à-dire le récit d'un amour impossible, malgré les sacrifices (la mort de certains personnages) de Imhotep/Ardeth Bay qui a vaincu la mort, le temps, mais pas le cœur de celle qu'il aimait ! Un amour contrarié qui en devient presque touchant de par l'abnégation d'Ardeth a vouloir qu'il se concrétise, un travail de deuil nécessaire pour la créature qui retourne au final à l'état de poussière.
Ceci dit cela reste un long-métrage assez inégal sur la durée pourtant courte de soixante-dix minutes. Certains choix fait par le réalisateur laisse perplexe et l'ellipse du début du film ne semble être qu'un vulgaire cache misère sur les limitations techniques de l'époque, comme le maquillage de la momie qui empêchait Boris Karloff de pouvoir jouer convenablement. Mais il soigne quand même sa mise en scène, qui suggère plus qu'elle ne montre en jouant subtilement sur la lumière, qui n'est pas sans rappeler ses illustres aînés (Fritz Lang, Murnau) avec qui il a travailler en tant que chef opérateur. Si le film se repose sur son réalisateur, il doit aussi beaucoup à l'impeccable prestation de Boris Karloff en tant que « Momie » ou sa voix et son corps sont au service de ce personnage si particulier.
Pas mal pour une momie !
2 commentaires
Un classique du fantastique, valant pour des maquillages superbes, un sens de l'aventure de qualité et un Boris Karloff génial dans un rôle le changeant de Franky.
RépondreSupprimerC'est un beau classique
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