My Fair Lady

by - novembre 01, 2013


On a qu'une envie après avoir vu un film avec Audrey Hepburn, c'est d'en voir un autre, se replonger instantanément au coté de cette pétillante actrice, aussi simple que douée. C'est pour cela qu'une fois « Diamants sur Canapé » finit, j'ai chercher un autre de ses films et mon choix s'est porté sur l'élégant « My Fair Lady » de George Cukor.

Alors que les gens respectables et de bonnes familles sortent du théâtre, des vendeurs ambulants traînent autour du théâtre, dont une certaine Eliza Dolittle, vendeuse de fleurs à la sauvette, au phraser exécrable, à l'accent impayable et à la phonétique horrible. Elle se fait remarquer à cause de sa voix et de ses manières, ce que Henry Higgins, imminent professeur de phonétique lui fait remarquer, avec une bonne pointe de condescendance. Furieuse, elle est toutefois à l'écoute quand Henry Higgins et son ami Pickering font le pari de la transformer en «Lady » à la seule condition que Eliza se plie a sa volonté et fasse tout ce qu'il lui dit !!! Higgins n'est pas convaincu, pourtant la magie va opérer ….

« My Fair Lady » a connu un très joli parcours. A l'origine, c'est une pièce de théâtre du dramaturge et compositeur irlandais George Bernard Show qui se nomme « Pygmalion », représenté la première fois en 1914, elle fera par la suite l'objet d'une adaptation en comédie musicale. Ses premiers pas sur Broadway seront couronnés de succès de 1956 à 1962, la comédie de Alan Jay Lerner, Frederick Loewe et de Moss Hart comptera jusqu'à 2717 représentations, un record à l'époque qui ne s’arrêtera que deux ans avant le film de George Cukor. Un succès qui révèle la future Mary Poppins, la talentueuse Julie Andrews qui ne reprendra pas son rôle de Eliza au profit de Audrey Hepburn en 1964.

Déjà adapté en 1938 sous le nom de « Pygmalion », on retrouve les personnages de Higgins et de Dolittle en 64 pour un film d'une immense ampleur, « My Fair Lady » sera Audrey Hepburn ou ne sera pas. Fidel à la chanson près, munit d'un budget conséquent, le film de George Cukor est une réussite malgré les deux heures cinquante que dure le film, ce qui peut faire décrocher les moins réceptifs. Malgré une V.F déplorable, le film est plus que plaisant, drôle, caustique, romantique, George Cukor mène son film à un bon rythme, entrecoupé par des chansons réussies, il dépeint une société londonienne particulièrement inégale. L’ambiguïté du couple Higgins/Dolittle, professeur et élève ou tout simplement un vieillard qui veut de la compagnie ? Le cynisme de leur relation entre remarques assassines sur son physique, son éducation et sur le fait de n’être qu'un sous habitant où encore l’impayable machisme de Higgins qui ne tient en aucune rigueur de son avis.

George Cukor ne tombe pas dans le simple déballage, la simple dénonciation, c'est un film bourré d'humour, notamment grâce à son duo Hepburn/Harrison qui en plus d’être évidemment complice, chacun se délecte de la différence de l'autre et c'est savoureux à voir. C'est fin, délicat et très drôle, ne serait ce que la scène de l'hippodrome ou celle du bal, deux scènes ou seule l'apparence compte, car si Eliza possède les manières de la haute société, elle n'a pas l'argent ou les armes pour être la dedans, une finalité juste suggérer, esquisser pour laisser place à une fin plus romantique.

Ce qui fait aussi la réputation de ce film, c'est son casting talentueux entre deux anciens de la comédie musicale et des petits nouveaux, le mélange est parfait. Pour des raisons de notoriété, Julie Andrews est remplacée par Audrey Hepburn, même si elle ne chante pas. Ce qui n'est pas gênant vu qu'elle est doublée par Marni Nixon. Si Audrey Hepburn incarne une certaine idée de l'élégance, d'ailleurs comment ne pas tomber sous son emprise (cf:freddy) devant la beauté de ses robes et de cette grace naturelle. Elle est tout aussi à l'aise dans le registre du comique et ceci malgré son air débraillé, son accent cockney et des manières inélégantes. Le duo qu'elle forme avec Rex Harrison est juste excellent, lui aussi fier que misogyne, il se régale de sa position dominante tout en se plaignant de la supporter, un rôle plein de mystère qui laisse planer longuement le doute sur ses intentions envers Eliza et la scène de fin est assez significative. On trouve à leurs cotés le surprenant Stanley Holloway, père aimant mais surtout alcoolique; Wilfrid Hyde-White en gentilhomme bien élevé ainsi que Gladys Cooper dans le rôle de madame Higgins ...

Une comédie savoureuse, drôle et cynique ... 


MY FAIR LADY
Réalisé par George Cukor
Sortie en salle le 23 Décembre 1964 

Un éminent professeur de phonétique rencontre en 1912, près de Covent Garden à Londres, une fort jolie petite marchande de fleurs. Il décide d'en faire une grande dame. 

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