While We're Young
WHILE
WE'RE YOUNG
de
Noah Baumbach
Il est bien vu lorsque l'on commence un billet de
gentiment introduire le film et ce que l'on en a pensé... mais là
je suis pressée de partager tout le mal que je pense de ce film,
alors je me permets d'oublier cette contextualisation.
John et Cornelia sont des quadra qui travaillent
tout les deux dans le domaine du documentaire, elle en produit, lui
en fait. Ils vivent dans une belle maison dans un quartier chic de New-York. Un jour au détour d'une conférence assez pitoyable ils
rencontrent Jamie et Darbie, lui aussi veut faire des documentaires
et elle, elle vend des glaces. Tous les deux sont jeunes et branchés.
Ils vont devenir amis.
Au début du film on ne sait pas bien, si le but est
de faire un portrait de deux générations ou une comédie. L'un des
couples va doucement vers les quarante cinq ans, et l'autre flirte
avec la trentaine, vous trouvez que c'est cliché? C'est le début
Car les personnages sont hyper stéréotypés, c'est
évident on est hype que lorsque l'on a un chapeau , des chaussures
pointues et un vélo. Rien ne nous est épargné le petit bar à la
mode, qui est le vieux QG du grand père, la coloc à moitié nue, le
gourou échappé des années 70...
Tout cela est déjà assez pénible mais il faut
ajouter le microcosme ou se passe le film. Ce sont quand même des
gens aisés, John qui est sensé faire la course aux subventions vit
avec sa femme dans un appartement que tout new-yorkais voudrait
avoir. Quant à celui des «jeunes», il fait rêver, autant en
lui même que par tout ce qu'il contient. Le concept de difficultés
à finir le mois n'est clairement pas le même que pour le commun des
mortels.Ensuite je suis assez étonnée du coté si peu cosmopolite
de ce portrait de New-yorkais. Mais dans quel endroit à new york on
ne trouve que des gens blancs. Les blacks ne sont présent que quand
il faut parler d'adoption et quand on voit les vieux reportages du
père de Cornellia ou il suit une famille dans les années 60.
C'est dérangeant. Tout autant que l'est le discours
sur la famille et la maternité.
Tout est la faute de la femme qu'on se le dise. Si
elle ne peut pas avoir d'enfant, c'est que dans le fond elle n'en
veut pas car elle est égoïste. Si elle n'a pas envie d'avoir d'enfant, si les
ateliers d'éveils musicaux pour les bébés la déprime, si ce n'est
pas son truc et qu'elle aspire à autre chose c'est qu'elle se ment
sur sa vie. Qu'elle ne doit pas être bien dans ce qu'elle vit, et
avoir des problèmes d'identités.
Les hommes sont faibles, veulent
se faire aimer. Dans ce film avoir un quelqu'un qui vous adule et qui
veut apprendre de vous est clairement mis sur le même plan que le
fait d’être père. Rajoutez à cela que lorsqu'il y a un bébé le
père subit et la femme s'épanouit... vous aurez une idée de la
vision de la parentalité et de la femme dans ce film. Non, elle peut
aussi être une merveilleuse potiche et faire valoir comme Darby, au
premier comme au second degrés dans ce film.
La réalisation, j'ai déjà commencé à en parler,
elle n'est pas fine. Les oppositions sont grossières. L'intrigue du
film est prévisible, le climax est un pétard mouillé. Et le
discours sur l’authenticité passe au mieux pour le moment de «bons
sentiments» du film.
L'humour est en général un comique de situation.
Comme tout est vu et revu dans ce film il tombe souvent à plat.
Parlons un peu des acteurs, Ben Stiller fait du Ben
Stiller, je ne suis pas fan. Je trouve que c'est toujours surjoué.
Là il n'est pas aidé par le film, mais ça ne change pas mon avis
sur lui. Quant à Naomi watts, a aucun moment j'ai ressenti de
l'empathie avec elle. Elle est fade, et assez peu convaincante.
Le bon point va au couple de jeunes qui s'en sortent
malgré la direction d'acteurs. Amanda Seyfried avec son peu de temps
à l'écran arrive à composer cette jeune femme dynamique, et
lucide. Ses rares apparitions sont toujours clés, et elle est
lumineuse et charismatique. Adam driver arrive à faire oublier les
décisions de la réalisation sensées nous donner des indications
sur le film. Sa manière de prendre les cigarettes, de mettre son
chapeau, tout semble faux mais le charisme et son jeu épuré balance
ces décisions et créé un personnage intéressant.
Ce film est à oublier. Je n'arrive pas à trouver
quelque chose qui pourrait tempérer mon propos.
0 commentaires