La Colline aux Coquelicots

by - septembre 04, 2019


Le coquelicot est l'une des fleurs préférées de ma chérie et ça qu'elle soit rouge, blanche ou d'une autre couleur. C'est aussi une fleur qui essaime avec une grande facilitée, enchantant nos villes mais agaçant aussi nos agriculteurs, qui la considère de temps en temps comme une mauvaise herbe. Chez certains, notamment en grande-Bretagne, c'est un symbole de mémoire, notamment pour ceux souvenirs des victimes de la grande guerre, ou dans d'autres cas, une fleur que l'on offre après des deuils, pour consoler et réconforter comme c'est le cas dans « La Colline aux Coquelicots ».

Un nom un peu mensonger, car le coquelicot n'est pas vraiment l'un des éléments visuels du film, même si nous l'apercevons. Fort heureusement, le récit se substitue à cela, illustrant d'une certaine manière par les actes, la force symbolique de ces fleurs.

« Dans un Japon des années 60, entre tradition et modernité, à l’aube d’une nouvelle ère, Umi et Shun vont se découvrir et partager une émouvante histoire d’amitié, d’amour et d’espoir. Attirés l’un par l’autre, les deux jeunes gens vont partager de plus en plus d’activités, de la sauvegarde du vieux foyer jusqu’à la rédaction du journal. Pourtant, leur relation va prendre un tour inattendu avec la découverte d’un secret ... »


Le deuxième film de Goro Miyazaki ne m'a pas déplu, il m'a même provoqué des sentiments bien contraires à sa découverte. C'est ainsi que dans un premier temps, les personnages et le ton très mièvre de l'intrigue m'ont un peu irritée, voire légèrement ennuyé, mais la magie a pris petit à petit, jusqu'à laisser la personne qui rédige ces lignes, profondément ému …

Ce film est l'adaptation d'un shojo (manga pour jeune fille) du même nom des années 80, dessinés par Chizuru Takahashi et scénarisés par Tetsurô Sayama. L'un des grands changements opérés à l'écriture du scénario, c'est de transposer cela dans les années 60. Le Japon sort de la 2nd Guerre mondiale et de la guerre de Corée, l'économie repart fortement et les J.O de 1964 se profile à l'horizon. Un terreau propice pour installer des personnages liés à cette histoire, mais surtout pour confronter deux visions du monde.




L'occupation américaine après la guerre, à tout fait pour en quelque sorte formaté l'esprit japonais et le couper de son passé et des valeurs impérialistes, notamment en contrôlant son cinéma. C'est ainsi que pendant un temps, les jidai-geki furent interdits et que toutes évocations des deux bombes atomiques furent éludés. De plus, la reprise économique galopantes du pays à accélère cela, notamment à l'approche des Jeux Olympiques de 64 qui fut une bonne manière de montrer que tout ça était derrière eux. Faire de ce moment l'entrée du Japon dans l’ère de la modernité. Sauf que ça, cela se heurte à la tradition et aux vieilles demeures et monuments d'antan. Ce qui pose la question de la cohabitation entre ces deux époques, mais surtout l'héritage que l'on souhaite transmettre. Et c'est ce que l'on retrouve au cœur de l'intrigue de « La Colline aux Coquelicots »

Il y a le sauvetage du quartier latin, qg des étudiants masculins du coin, fiers de leur antre qu'ils doivent sauver ! Puis il y a le secret entourant nos deux personnages principaux que je ne dévoilerai pas, mais qui tourne aussi sur la notion d'héritage. Et de ça naîtra une belle romance, propice aux doutes, aux chagrins mais surtout aux bonheurs, que le film développe avec soin, unissant la destiné de nos deux héros/héroïnes dans une quête commune. Il est vrai que l'on peut trouver ça trop niais, mais une fois que l'intrigue se met en place, que le discours sur l'héritage s'enclenche, tout prend une autre tournure. C'est une interrogation légitime, les sentiments sont mis à rude épreuve et les personnages sont constamment interrogés, afin qu'ils assument aux mieux leurs propres actes. Et cela, c'est au service d'une animation de qualité (bien que perfectible), qui pâlie ses faiblesses par une belle direction artistique, de beaux d'émotions et de franche tranche de rigolade.



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