Juste avant la nuit

by - mars 17, 2019


Avec Cécile le soir, on décide ensemble du programme, qui est souvent un film que l'on a choisi. Sauf que de temps en temps, on se laisse aussi porter par le programme tv qui s'avère parfois vide ou conséquent et quand c'est le cas on dit souvent « Merci Arte » ! C'est ce qui s'est passé quand il y a quelques semaines, lorsque la chaine a programmé deux films de Claude Chabrol. Et on s'est laissé absorber d'abord par « Le Boucher » que je vous recommande chaudement, avant de continuer sur l'autre film de la soirée « Juste avant la Nuit » …

"Charles Masson, un père de famille et chef d'entreprise, trompe sa femme Hélène avec Laura... qui est la femme de son meilleur ami François. Les deux amants se retrouvent dans un hôtel parisien, où Laura pousse Charles à des jeux pervers. Un jour, alors qu'elle lui demande de faire semblant de la tuer, il l'étrangle pour de bon. François ne tarde pas à découvrir que sa femme le trompait..."

Au fil des premières minutes, « Juste avant la nuit » m'a tout d'abord rappelés un autre film, celui de Elio Petri « Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon », l'Italie en moins, mais avec aussi une belle dose de perversion. Bref Claude Chabrol nous fait rentrer dans la bourgeoisie, la vrai, celle pour qui l'apparence compte plus que tout au monde, même la dénonciation d'un crime.

Ce film tout comme celui de Mikio Naruse quelques années auparavant qui s'intitule « L'Étranger à l'intérieur d'une femme » sont des adaptations du même roman, « Thin Line » écrit par Edward Atiyah. On suit ici la famille Masson, bien sous tout rapport vivre une vie aisée, mais les secrets rongent ce foyer, encore plus depuis que le mari, Charles a tué son amante, la femme de son ami François. Peu à peu une atmosphère de défiance se met en place, laissant planer le doute sur chacun des personnages. Et ça Claude Chabrol écrit cela à merveille, car on prend un plaisir étrange à voir ce petit monde se fissurer, se casser et s'effondrer, pendant que les personnages croient encore possible de pouvoir garder cela secret. C'est une brillante lecture, d'une classe dominante, qui n'a que faire de l'autre, si ce n'est garder sa place au chaud sur le grand échiquier de la vie.

Un long métrage vraiment bien écrit et aussi très bien réalisé par Claude Chabrol ! Si dans « Le Boucher » que j'ai découvert le même soir, il rendait à merveille l'ambiance des petits villages de France, il nous ramène cette fois ci en plein dans les années 70 avec les habits d'époques, ainsi que des intérieurs habilement composés. Ce qui rend tout de suite l'adhésion au récit bien plus facile, car on y croit et cela même si le film date de plus de quarante ans. La musique est réussie et elle apporte aussi sa pierre à l'édifice, en soulignant l'atmosphère du film, tout comme le montage qui donne ce rythme si particulier à l'ensemble. Mais « Juste avant la nuit » ne serait pas ce qu'il est sans ces acteurs, comme Michel Bouquet, François Perier ou encore la mystérieuse Stephane Audran qui irradie le film de sa présence !



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