Jurassic World: Fallen Kingdom

by - octobre 07, 2018


Cela fait maintenant vingt-cinq ans que les dinosaures se sont échappés sur les écrans des cinémas à travers le monde, réduisant à l'état de fans des millions de spectateurs avides de dinosaures ou faisant crever de trouilles le petit gamin que j'étais lorsque je l'ai découvert. Mais voilà je ne suis pas rancunier, car désormais j'aime ce film, ces personnages et cet univers si particulier, que Hollywood a décliné sans compter ! Et surprise, qui débarque sur son vélociraptor en 2015 ? L'imposant mastodonte « Jurassic World », qui 14 ans après « Jurassic Park 3 » remet au goût du jour les dinosaures de « Isla Sorna » …

Sauf que ce film n'était pas bien ! C'était un film opportuniste, sans âme et sans idée, qui se contentait de décalquer « Jurassic Park », sans jamais en atteindre la perfection. Mais le carton financier fut énorme et très vite « Jurassic World 2 » fut mis en route. Un film qui contre toute attente m'a plu …



"Cela fait maintenant trois ans que les dinosaures se sont échappés de leurs enclos et ont détruit le parc à thème et complexe de luxe Jurassic World. Isla Nublar a été abandonnée par les humains alors que les dinosaures survivants sont livrés à eux-mêmes dans la jungle. Lorsque le volcan inactif de l'île commence à rugir, Owen et Claire s’organisent pour sauver les dinosaures restants de l’extinction.  Owen se fait un devoir de retrouver Blue, son principal raptor qui a disparu dans la nature, alors que Claire, qui a maintenant un véritable respect pour ces créatures, s’en fait une mission. Arrivant sur l'île instable alors que la lave commence à pleuvoir, leur expédition découvre une conspiration qui pourrait ramener toute notre planète à un ordre périlleux jamais vu depuis la préhistoire."

Pourtant, cela partait mal, dès les dix premières minutes le film s'enfonçait dans ses propres travers, multipliant les invraisemblances et les personnages idiots, présageant le pire ! Sauf qu'une fois ce début très laborieux, le « miracle » se met en place, avec à la manœuvre l'espagnol Juan Antonio Bayona, qui pâlit les différentes faiblesses du scénario, par un sens de la mise en scène et de l’esthétique admirable, signant peut être quelques-uns des plus beaux plans de la saga.


Au scénario on retrouve une nouvelle fois Colin Trevorrow et son acolyte Derek Connolly. Ensemble ils nous délivrent une histoire qui oscille entre « The Lost World » et « Jurassic World », avec au milieu quelques réflexions pertinentes sur la génétique, l'écologie et l'extinction des espèces. C'est ainsi qu'on dit adieu à l’île après une scène poignante pour ramener les dinosaures sur le continent et continuer d'exploiter la manne financière qu'ils sont ! Et là où je jugeais stupide d'écrire une histoire sur un nouveau parc, l'intrigue glisse sur le thème de la préservation des espèces menacées et rend légitime le fait d'exploiter leur présence, que cela soit pour les protéger ou bien alors pour les exploiter. Jusqu’à un point critique, celui qu'une phrase du professeur Grant dans « Jurassic Park » synthétise à merveille, « Dinosaurs and man, two species separated by 65 million years of evolution have just been suddenly thrown back into the mix together. How can we possibly have the slightest idea what to expect? ».

Un virage qui va enfin amener du neuf et c'est vers là que la saga tend, en initiant la grande question (je l’espère) du prochain volume, comment les hommes vont cohabiter avec les dinosaures ? Mais cela n’empêche pas que le film a son lots d'incohérences, de personnages peu travaillés, caricaturaux ou seulement de passage (Bonjour Jeff Goldblum) qui multiplient les décisions débiles. Et ajoutons à ça des scènes gênantes, inutiles ou alors tellement vues et revues que cela en devient lassant. Bon point pour moi cette fois-ci, le casting passe mieux dans ce second volet !


Toutefois et je vais paraître méchant ou injuste, on a enfin un metteur en scène, ainsi qu'un directeur de la photographie talentueux, qui en bons alchimistes, transforment « le plomb en or » (Enfin presque). Le tandem Juan Antonio Bayona/Oscar Faura magnifie un script bancal, en faisant de moments qui auraient pu être banals, de grands moments de cinéma avec son lots de scènes iconiques et je retiens deux séquences, celle sur l’île et celle dans le manoir, notamment la fin.

Sur la première, il y a deux choses qui marquent, c'est le lieu (l’île) mais aussi le temps qu'il reste pour évacuer un certain nombre de spécimens avant que le volcan sur l’île « n'explose » ! Alors certains se targueront qu'un Volcan ne va pas si vite et ils auront raison, toutefois et pour des besoins de dramaturgie, il semble essentiel d'en arriver là, pour faire de cette fuite en avant, dangereuse et chaotique, un moment puissamment symbolique. Il y a ensuite la dernière partie dans le manoir ! Un décor immense et intégralement reconstitués en studio par les équipes Andy Nicholson (Gravity), a mi chemin entre le musée, le laboratoire secret et une ambiance digne des films de la Hammer, ou la photographie de Oscar Faura nous rappelle constamment l'ambre à l'origine de toute cette entreprise. Un lieu assez unique dans cette saga qui permet de livrer un dernier acte dantesque, savamment orchestré et rythmé où l'Indoraptor (Le I-Raptor) chasse une partie du casting dans le manoir tel un personnage de slasher aussi sadique que déterminé. Avant de finir sur le toit, dans un dernier face à face !

« Jurassic World : Fallen Kingdom » est un blockbuster extrêmement divertissant, qui déploie par l'intermédiaire de son réalisateur, un savoir faire indéniable pour rendre de sa superbe au monde jurassique et faire de ce film, le jalon indispensable vers un troisième film que j’espère réussis et que j'attend cette fois-ci avec impatience !


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