Rasen

by - septembre 23, 2018


RASEN
de Joji Lida

Dans un univers parallèle de la fin des années 90, quelque part au Japon, on a décidé d'adapter les romans ring de Koji Suzuki. Et cela devint d'un compliqué digne des pires arbres généalogique. La première bizarrerie commence des la souche. Ont été mis en route quasi simultanément, et sont sorti le même jour ring et rasen. Les deux s'appuyant sur l'oeuvre du romancier qui a pour particularité d'écrire de la science fiction avec une grosse dose de science médicale et une réflexion sur les relations humaines. Cependant ring a très très bien fonctionné et rasen pas. De cela est né ring 2 , puis ring 0 qui s'éloignent plus des romans pour y revenir. Mais avec le temps rasen a trouvé son public et sont sorti des suites, deux. Si vous avez vu ring 2 et non rasen, sachez que les deux histoires sont complètement différentes, on retrouve bien les personnages de Mai, Ryuji, Reiko et de leur fils, mais dans une optique, une narration, et avec un message tout à fait différent.


Parlons du film en lui même. Quelques heures après la fin de ring, le corps de Ryuji est amené à la morgue pour être autopsié. Et c'est un vieil ami de faculté, qui est convoqué pour l'autopsier alors qu'il est, lui même, sur le point de se suicider. En effet il ne se remet pas de la mort accidentelle de son fils. Des le début de l'autopsie des choses étranges se déroulent.

Ce qui fonctionnait formidablement bien avec ring était l’enquête quasi policière pour comprendre et lever la malédiction, alliée au kaidan eiga le film de fantôme japonais et pour être plus précise au yurei eiga celui ou c'est une femme vengeresse . Il arrivait à jouer avec les critères de l'un et les figures imposées de l'autre pour être efficace et fascinant. Et finalement les deux suites se partagent cela. Ring 2 use du filon ésotérique, et rasen plus de l’enquête. Si Sadako reste présente, si sa volonté de vengeance l'est aussi, ils palissent et c'est le coté enquête sur l'origine de la contamination et qu'est ce qui tue une fois que les cassettes ont été détruites? Tout ça sur fond médicaux légal.


Comparé à ring, ça fonctionne moins bien la Yuurei, Sadako, perd de ce qui faisait d'elle un fantôme, elle devient un truc un peu inquiétant mainstream. Et c'est mon gros bémol sur ce film, on s'éloigne du coté yurei eiga, et même plus largement du kaidan eiga. On perd ses codes, sa structure, et du coup ce qui fait l'originalité de la licence. Bien que je comprenne la volonté de l'ouverture scientifique, elle n'est jamais assez forte pour prendre la place du kaidan eiga et soutenir le récit. Peut être car elle est trop «neuve» alors que des siècles d'histoires de fantômes ont nourri notre imaginaire collectif et que du coup chaque film, pour peu qu'il soit bien fait peut l'évoquer. Ou peut être parce que ce n'est pas très bien fait.


L'image a mal vieilli. Il y a une volonté de mettre du floue par moment. Je vois où la réalisation veut en venir, je vois l'insécurité qu'elle veut stigmatiser, mais c'est mal fait. De plus Les ficelles sont grosses, le message codé et tout ce qui l’entoure en sont les exemples les plus marquants. Merci au scénariste! Pam, c'est la seule personne qui peut résoudre les énigmes de Ryuji qui le trouve, et paf il comprend que c'est un code, et pim en deux coups il le déchiffre, et badaboum il comprend ce que ça peut vouloir dire dans les circonstances où ils évoluent. Trop fort!

Tout l'aspect médical est mal pensé, il oscille entre le fait de ne pas vouloir trop en dire pour ne pas alourdir le récit, et en dire un minimum. Et pour les gens avec un esprit très analytique comme le key maker de ce blog, c'est très désagréable. Pour moi ça l'est bien moins mais je comprends son sentiment. Je pense que c'est du à deux grandes choses. D'abord car toute une partie sur ce que l'on pourrait appeler du clonage mais qui est plus complexe que ça, dans l'histoire, s'éloigne tellement de ce qui se passe dans la réalité qu'il fallait mieux avoir un discours à minima. Quant à tout ce qui peut toucher à L’ADN (the spirale est son titre anglais, et rasen pourrait se traduire par helix en français qui est aussi un forme de spirale), en vingt ans ce film date de 1998 , on nous a tellement expliqué ce que c'était , comment ça fonctionné que ce qui nous est distillé ici nous semble assez insignifiant.

Les acteurs Koichi sato est le médecin légiste dont je vous parlais, Mitsuo Ando, et il me laisse perplexe pour les besoins de son rôle, il a parfois un manque de charisme évident alors que d'autre fois il brûle l'écran. Le tout avec des périodes de sur jeu , intrigantes qui sont en opposition avec son personnage mais voulu par la réalisation...
Miki Nakatani est Mai, elle est belle. Elle joue avec une douceur et une folie très agréable. Ryuji est Hiroyuki Sanada, et il joue une carte un peu sadique, et ironique que j'apprécie hautement.

Contrairement au key maker, j'ai préféré cet opus à ring 2. il y a quelque chose de très différent en lui, qui me fascine si je trouve que c'est mal maîtrisé. Mais que cela ne vous empêche pas de voir les deux.

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