Le Dernier Samourai

by - septembre 13, 2018


Ce blog, que vous connaissez et que je tiens désormais en binome avec Cécile, est la troisième évolution du blog que j'avais lancer sur Allociné, il y a désormais plus de dix ans. Et à chaque changement de plateforme, c'est toujours la meme rengaine (ou presque), sur le premier j'ai du copier coller mes articles sur des documents Word (Open Office avec le temps) afin de les sortir sur le nouveau, soit en l'état (Ce qui était rare) soit réécrits (Ce qui était plus fréquent). Un exercice un poil chronophage à la longue, mais qui permet de jeter un œil nostalgique et un brin effaré sur les premières bafouilles que j'ai pu tenir sur mes différents blogs successifs.

Et de temps en temps une refonte générale est nécessaire, parfois il faut tout reprendre à zéro, comme pour ma « critique » du film « Le Dernier Samourai », car à une époque, je n'écrivais pas, j'éructais juste quelques lignes, sans queue ni tête, sur ce que je venais de découvrir, tel Nathan Algren découvrant la culture des samourais …



« En 1876, le capitaine Nathan Algren vit avec les souvenirs des batailles sanglantes menées contre les Sioux. Fort de son expérience au combat, il devient conseiller militaire pour le compte de l'empereur japonais soucieux d'ouvrir son pays aux traditions et au commerce occidentaux et d'éradiquer l'ancienne caste guerrière des samouraïs. Mais ceux-ci influent sur le capitaine Algren, qui se trouve bientôt pris entre deux feux, au coeur d'une confrontation entre deux époques et deux mondes avec, pour le guider, son sens de l'honneur. »

Moi qui ne l'avais pas revu depuis sa sortie en vidéo, je revois légèrement à la hausse « Le Dernier Samourai » de Edward Zwick. A l'époque le film ne m'avait pas plus enchanté que ça, je trouvais Tom Cruise relativement énervant et le film assez laborieux, malgré un casting japonais excellent de bout en bout. Pourtant cette fois si, le film m'a vraiment séduit, de par son histoire, ses paysages, ses costumes, ses samourais et par la sincérité qui se dégage de l'ensemble. Une redécouverte bien sympathique qui ne masque pas pourtant de nombreux défauts.


A l'écriture du scénario, on retrouve le réalisateur Edward Zwick, le scénariste et producteur Marshall Herskovitz, avec qui le réalisateur a signé récemment « Jack Reacher : Never Go Back » et enfin John Logan, le scénariste oscarisé pour « Gladiator » de Ridley Scott. Ensemble, ils écrivent une intrigue relativement simple, que l'on peut décomposer en trois parties. Nathan est d'abord du coté de l'empereur, contre la rébellion, ensuite il découvre le monde des samourais et enfin il est avec la rébellion, contre l'empereur. Une intrigue d'une limpidité sans faille, ou l'on sent le parallèle fait entre la conquête de l'ouest et la conquête de modernité du Japon que véhicule le personnage d'Algren et ses traumatismes. Instillant le doute dans le soit disant bien fondé de ces actes, souvent présentés comme juste, alors qu'ils ne font au final que sacrifier des soldats, instiller la haine, le doute et le ressentiment. Posant ainsi la question de notre humanité et du prix que l'on est prêt à payer pour la sacrifier …


Cependant, le scénario n'est pas exempt de défaut, dont le premier qui me saute aux yeux, c'est que c'est un film qui manque « d'histoire » ! Pas celle que l'on nous raconte ici, mais celle que l'on trouve dans les livres et que l'on transmet pour mieux savoir ce qu'était un pays à l'instant T. Une chose qui manque cruellement ici, car le récit condense de façon « très » romancée, la restauration de l'ère Meiji, l'ouverture du Japon aux occidentaux, la vie d'un capitaine français pendant la guerre de Boshin et la révolte de Satsuma. Et si cela sert le récit écrit par notre trio de scénariste, cela ne rend en rien justice à la complexité de cette époque charnière qui se retrouve ici résumé à un vague conflit avec des samourais. Mais il y a aussi le personnage de Nathan Algren, qui est un archétype classique de soldat traumatisé par la guerre. Puis comment ne pas souligner les différentes images d'épinals associés aux samourais ou a la culture japonaise, qui semble cocher progressivement les cases d'un bingo qui lui serait associé.

Quant à la réalisation d'Edward Zwick c'est relativement propre, même si à mon humble avis il ne semble pas à l'aise avec les scènes d'actions, qui sont pour la plupart très mal découpés et montés, notamment dès que la caméra se trouve au cœur de la mêlée. Et malheureusement cela n'aide pas à apprécier le climax final qui est une bataille assez ambitieuse, avec ce nombre imposant de figurants et ce petit frisson épique caractéristique qui vous traverse l'échine lors du final. Sinon c'est assez agréable à regarder, le film prend son temps, le rythme s'emballe quand il faut, et on profite ainsi des quelques belles compositions d'images, si le réalisateur laisse sa caméra filmer ses décors et ses personnages sans intervenir. Où on peut ainsi admirer les costumes de Ngila Dickson (Le Retour du Roi) qui sont sublimes, les différents décors signés de Lilly Kilvert ou encore la direction de la photo de John Toll qui magnifie les paysages néo-zélandais dans lequel ils ont tourné tout cela.


Si au centre du film on trouve Tom Cruise (Nathan Algren) dont l'interprétation passe mieux la deuxième fois, que la première, on trouve un casting hétéroclite. On trouve Timothy Spall dans le rôle d'un linguiste et Tony Goldwyn dans celui d'un instructeur de l'armée américaine, mais pour moi ceux qui portent réellement le film, ce sont les différents acteurs japonais que l'on trouve au générique.

Ken Watanabe est vraiment la révélation du film à mon humble avis, il respire la force, la puissance et la tranquillité si cher à son personnage, qu'il incarne avec soin ! Il nous transmet ainsi tous les doutes de sa fonction et ses états d’âme, sans jamais s'appesantir sur sa propre personne, un leader qui ne dévie de la voie du samourai. Puis on trouve Hiroyuki Sanada (Uijo) qui interprète le second de Katsumoto. Un personnage fier de sa vie et de ses valeurs qui ne voit pas d'un bon œil, l'arrivée d'un occidental parmi eux. L'autorité naturelle qui se dégage de l'acteur fait des merveilles et son changement progressif, laisse place à une part d'humanité que l'on ne faisait que soupçonner au départ. Il y a aussi Shin Koyamada, Koyuki Kato, Sosuke Ikematsu ou encore Masato Horada dans le rôle du politique et industriel Omura.

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