2001 : l'Odyssée de l'Espace

by - avril 27, 2018



Je ne suis pas quelqu'un de sectaire, car du moment que tu aimes le cinéma, que tu aimes voir des films et que tu es curieux de tout, tu seras un cinéphile à mes yeux. Çà c'est mon avis, mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Il y a toute une frange d'amoureux du cinéma, qui distribue les bons points, qui juge en continue le goût des autres et moque parfois, voir souvent, ceux qui n'ont pas vu des « grands classiques » du 7eme art. Par exemple si j'avais écouter certains, je ne pouvais considérer « Interstellar » comme un chef d’œuvre tant que je n'avais pas vu « 2001 : l'Odyssée de l'Espace » de Stanley Kubrick.

Ce qui est assez malheureux, parce que « 2001 : l'Odyssée de l'Espace » a vécu 46 ans sans que l'on se sente obligé de le comparer à un autre film comme le dernier c... cinéphiles. Une donnée que j'ai pu enfin vérifier par moi-même, après avoir fait patienter pendant près de trois ans le blu-ray …


« A l'aube de l'Humanité, dans le désert africain, une tribu de primates subit les assauts répétés d'une bande rivale, qui lui dispute un point d'eau. La découverte d'un monolithe noir inspire au chef des singes assiégés un geste inédit et décisif. Brandissant un os, il passe à l'attaque et massacre ses adversaires. Le premier instrument est né. En 2001, quatre millions d'années plus tard, un vaisseau spatial évolue en orbite lunaire au rythme langoureux du "Beau Danube Bleu". A son bord, le Dr. Heywood Floyd enquête secrètement sur la découverte d'un monolithe noir qui émet d'étranges signaux vers Jupiter. »

Au final je n'ai pas été entièrement convaincu, a cause notamment d'une histoire assez floue, qui laisse les zones d'ombres du récit sans aucune explication. Une radicalité qui heurte et qui n'aide pas à rentrer dans le film surtout quand on connaît peu le cinéma de Stanley Kubrick.


Cependant je ne peux cacher la fascination que ce film a opéré sur moi et cela dès le début du film, ou dans un premier temps on est plongé dans le noir, suffisamment longtemps pour que je crois que mon bluray ne marche pas. Et cette peur m'a fait comprendre l'une des clefs de ce film, à savoir la complexité de l'humanité. Au début nous sommes immerger dans le noir, nous ne sommes pas nées, nous ne sommes pas éclairés par la vie, l'absence de lumière n'est pas ici n'est pas le signe des ténèbres, mais du début de la vie, une vie faites de contradictions.

Le noir est une couleur pour certains, pour d'autres non car cela signifie une absence de lumière. On peut la considérer comme la fin de toutes choses, mais aussi le début de pleins d'autres. Et c'est ce qui nous fascine, a des degrés moindres et cela depuis que nous sommes nés, on peut avoir peur du noir, comme on peut l'accepter, ou y voir les couleurs du deuil alors que c'est aussi un signe d'élégance. Je ne parlerai pas de sa place dans les autres cultures car on pourrait certainement en écrire une thèse. Ce n'est donc pas anodin que le monolithe que l'on retrouve dans les quatre arcs du film soit noir ! Il agit comme un aimant, intriguant et mystérieux qui attire les hommes autour de lui, avant d'en être révulsés par un simple contact.


L'homme découvre ainsi sa part d'ombre, matérialisé par le meurtre et la mort de l'autre. Une transformation qui s'opère à plusieurs niveau selon où l'on se trouve dans le film et qui sont consécutifs à un progrès technique ou scientifique. L’australopithèque tue avec un os après avoir touché le monolithe, l'homme plus tard fort de ses connaissances tue (métaphoriquement parlant) HAL le super-ordinateur de bord alors que sa mission est sur le chemin indiqué par un monolithe trouvé sur la Lune. Preuve que cet objet, que l'on apprend être extraterrestre et géométriquement parfait, attire irrémédiablement les humains vers lui, ambitieux, instruit et cupide.

Toutefois cette vision pessimiste de l'homme est contrebalancée par la fin, par cette vision onirique d'un purgatoire au style Louis XVI. Notre héros qui se croyait perdu, se retrouve face à la lui même et se voit décliner avant de voir une dernière fois le monolithe et mourir. La couleur noire est à nouveau là, prête à éteindre la lumière, sa vie, marquant la fin d'un cycle et ou le monolithe devient l'essence même de chaque chose, la vie, la mort et la renaissance.


Mon raisonnement est peut être décousu, ce que j’admets volontiers, mais il est à la hauteur de cette formidable expérience que Stanley Kubrick m'a fait vivre. Cette adaptation d'une nouvelle de Arthur C. Clarke est extrêmement ambitieuse, tant dans sa volonté de casser les codes des films de SF des années 60, que par celle de livrer un film crédible et scientifiquement plausible.

C'est ainsi que pour ce film, Kubrick s'entoure d'une équipe technique imposante, avec 25 spécialistes des effets spéciaux, 35 décorateurs et 70 autres techniciens, qui furent employés pour le tournage. Une démesure que l'on retrouve à l'écran, avec un résultat d'une beauté à toute épreuve ou la direction artistique est fabuleuse, crédible est totalement en adéquation avec son époque. La caméra de Kubrick est précise, ample, subtile et les cadres sont composés avec soin à chaque fois et elle capte le moindre des détails, ou les divers artifices et décors nous plonge instantanément dans la froideur glaciale des vaisseaux de ce film. Un réalisme pour l'époque qui est bluffant ou près de 60% du budget est passé dans les effets spéciaux et si moi je le sais cinquante ans après, cela ne m’empêche pas de trouver le résultat remarquable en tout point et surtout en avance sur son temps.

Quant à la musique, c'est un délice pour les oreilles et pour les yeux, tant elle rentre en résonance avec les images que l'on voient. Ici il n'y a pas de bande originale, juste plusieurs morceaux. 4 ressortent, l'ouverture de Ainsi parlait Zarathoustra par Richard Strauss ; Le Beau Danube bleu par Johann Strauss ; des extraits de Requiem, Lux Aeterna, Atmosphères et Aventures par György Ligeti et l'adagio du ballet Gayaneh par Aram Khatchatourian. Tous vous provoqueront quelques choses, une sensation ou une émotion, avant de vous laissez sans voix. Une audace que l'on doit à Stanley Kubrick alors qu'il avait un compositeur …

Il vous essayer "2001 l'Odyssée de l'Espace" ... 
"Poster crée par Matthew Woodson"
2001 L'Odyssée de l'Espace - 27 Septembre 1968 - Réalisé par Stanley Kubrick

You May Also Like

0 commentaires

Rechercher dans ce blog