2001 : l'Odyssée de l'Espace
Je
ne suis pas quelqu'un de sectaire, car du moment que tu aimes le
cinéma, que tu aimes voir des films et que tu es curieux de tout, tu
seras un cinéphile à mes yeux. Çà c'est mon avis, mais ce n'est
pas le cas de tout le monde. Il y a toute une frange d'amoureux du
cinéma, qui distribue les bons points, qui juge en continue le goût
des autres et moque parfois, voir souvent, ceux qui n'ont pas vu des
« grands classiques » du 7eme art. Par exemple si j'avais
écouter certains, je ne pouvais considérer « Interstellar »
comme un chef d’œuvre tant que je n'avais pas vu « 2001 :
l'Odyssée de l'Espace » de Stanley Kubrick.
Ce
qui est assez malheureux, parce que « 2001 : l'Odyssée de
l'Espace » a vécu 46 ans sans que l'on se sente obligé de le
comparer à un autre film comme le dernier c... cinéphiles. Une
donnée que j'ai pu enfin vérifier par moi-même, après avoir fait
patienter pendant près de trois ans le blu-ray …
« A
l'aube de l'Humanité, dans le désert africain, une tribu de
primates subit les assauts répétés d'une bande rivale, qui lui
dispute un point d'eau. La découverte d'un monolithe noir inspire au
chef des singes assiégés un geste inédit et décisif. Brandissant
un os, il passe à l'attaque et massacre ses adversaires. Le premier
instrument est né. En 2001, quatre millions d'années plus tard, un
vaisseau spatial évolue en orbite lunaire au rythme langoureux du
"Beau Danube Bleu". A son bord, le Dr. Heywood Floyd
enquête secrètement sur la découverte d'un monolithe noir qui émet
d'étranges signaux vers Jupiter. »
Au
final je n'ai pas été entièrement convaincu, a cause notamment
d'une histoire assez floue, qui laisse les zones d'ombres du récit
sans aucune explication. Une radicalité qui heurte et qui n'aide pas
à rentrer dans le film surtout quand on connaît peu le cinéma de
Stanley Kubrick.
Cependant
je ne peux cacher la fascination que ce film a opéré sur moi et
cela dès le début du film, ou dans un premier temps on est plongé
dans le noir, suffisamment longtemps pour que je crois que mon bluray
ne marche pas. Et cette peur m'a fait comprendre l'une des clefs de
ce film, à savoir la complexité de l'humanité. Au début nous
sommes immerger dans le noir, nous ne sommes pas nées, nous ne
sommes pas éclairés par la vie, l'absence de lumière n'est pas ici
n'est pas le signe des ténèbres, mais du début de la vie, une vie
faites de contradictions.
Le
noir est une couleur pour certains, pour d'autres non car cela
signifie une absence de lumière. On peut la considérer comme la fin
de toutes choses, mais aussi le début de pleins d'autres. Et c'est
ce qui nous fascine, a des degrés moindres et cela depuis que nous
sommes nés, on peut avoir peur du noir, comme on peut l'accepter, ou
y voir les couleurs du deuil alors que c'est aussi un signe
d'élégance. Je ne parlerai pas de sa place dans les autres cultures
car on pourrait certainement en écrire une thèse. Ce n'est donc pas
anodin que le monolithe que l'on retrouve dans les quatre arcs du
film soit noir ! Il agit comme un aimant, intriguant et
mystérieux qui attire les hommes autour de lui, avant d'en être
révulsés par un simple contact.
L'homme
découvre ainsi sa part d'ombre, matérialisé par le meurtre et la
mort de l'autre. Une transformation qui s'opère à plusieurs niveau
selon où l'on se trouve dans le film et qui sont consécutifs à un
progrès technique ou scientifique. L’australopithèque tue avec un
os après avoir touché le monolithe, l'homme plus tard fort de ses
connaissances tue (métaphoriquement parlant) HAL le super-ordinateur
de bord alors que sa mission est sur le chemin indiqué par un
monolithe trouvé sur la Lune. Preuve que cet objet, que l'on apprend
être extraterrestre et géométriquement parfait, attire
irrémédiablement les humains vers lui, ambitieux, instruit et
cupide.
Toutefois
cette vision pessimiste de l'homme est contrebalancée par la fin,
par cette vision onirique d'un purgatoire au style Louis XVI. Notre
héros qui se croyait perdu, se retrouve face à la lui même et se
voit décliner avant de voir une dernière fois le monolithe et
mourir. La couleur noire est à nouveau là, prête à éteindre la
lumière, sa vie, marquant la fin d'un cycle et ou le monolithe
devient l'essence même de chaque chose, la vie, la mort et la
renaissance.
Mon
raisonnement est peut être décousu, ce que j’admets volontiers,
mais il est à la hauteur de cette formidable expérience que Stanley
Kubrick m'a fait vivre. Cette adaptation d'une nouvelle de Arthur C.
Clarke est extrêmement ambitieuse, tant dans sa volonté de casser
les codes des films de SF des années 60, que par celle de livrer un
film crédible et scientifiquement plausible.
C'est
ainsi que pour ce film, Kubrick s'entoure d'une équipe technique
imposante, avec 25 spécialistes des effets spéciaux, 35 décorateurs
et 70 autres techniciens, qui furent employés pour le tournage. Une
démesure que l'on retrouve à l'écran, avec un résultat d'une
beauté à toute épreuve ou la direction artistique est fabuleuse,
crédible est totalement en adéquation avec son époque. La caméra
de Kubrick est précise, ample, subtile et les cadres sont composés
avec soin à chaque fois et elle capte le moindre des détails, ou
les divers artifices et décors nous plonge instantanément dans la
froideur glaciale des vaisseaux de ce film. Un réalisme pour
l'époque qui est bluffant ou près de 60% du budget est passé dans
les effets spéciaux et si moi je le sais cinquante ans après, cela
ne m’empêche pas de trouver le résultat remarquable en tout point
et surtout en avance sur son temps.
Quant
à la musique, c'est un délice pour les oreilles et pour les yeux,
tant elle rentre en résonance avec les images que l'on voient. Ici
il n'y a pas de bande originale, juste plusieurs morceaux. 4
ressortent, l'ouverture de Ainsi parlait Zarathoustra par Richard
Strauss ; Le Beau Danube bleu par Johann Strauss ; des
extraits de Requiem, Lux Aeterna, Atmosphères et Aventures par
György Ligeti et l'adagio du ballet Gayaneh par Aram Khatchatourian.
Tous vous provoqueront quelques choses, une sensation ou une émotion,
avant de vous laissez sans voix. Une audace que l'on doit à Stanley
Kubrick alors qu'il avait un compositeur …
Il vous essayer "2001 l'Odyssée de l'Espace" ...
2001 L'Odyssée de l'Espace - 27 Septembre 1968 - Réalisé par Stanley Kubrick
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