1950 - 19591954Charles VanelCritiqueFranceHenri-Georges ClouzotPaul MeurisseSimone SignoretVera Clouzot
Les Diaboliques
LES DIABOLIQUES
d'Henri-Georges
Clouzot
En
exergue de ce film, Henri-Georges Clouzot affiche un carton où il
demande au spectateur de ne pas spoiler comme on le dit aujourd'hui.
Preuve que quelque soit la période, il y a toujours eu des gens qui
ont pris leurs plaisirs à gâcher celui des autres. J'ai donc
décider de ne pas galvauder les rouages de cette histoire pour que
vous puisiez pleinement profiter de ce film.
Ce
long métrage est avant tout une histoire efficace et extrêmement
bien pensée. Inspirée par le roman de Boileau-Narcejac (Boileau-Narcejac est la signature commune de Pierre Louis Boileau et Pierre Ayraud, dit Thomas Narcejac), le scénario
écrit par Clouzot prend le parti de s'éloigner de l'histoire
originelle, rendant ce film encore plus diabolique.
Clouzot
est l'homme orchestre de cette oeuvre, en plus de le réaliser et de
le scénariser, il en est l'un des producteurs. Il créé un objet
efficace, où quasiment chaque élément apparaissant à l'écran
aura un rôle précis dans l'histoire. Ici rien n'est gratuit. Même
les décors plus riches, tel l'intérieure de l'appartement de Niort
ou la chambre de Christina sont les réservés d'accessoires clés
pour la narration. Et ceci passe par une toile cirée ou une machine
à écrire.
Le
réalisateur choisit des décors dépouillés. L'internat est sans
fioritures, bien loin des acajous et des uniformes de certains. Les
salles de classe voire la court ou encore la piscine paraîtraient
désolés s'il n'y avait pas un groupe d'enfants joueurs qui
gravitent autour. Ces petits font partis du décors.
Ces
garçons bien que venant de milieux aisés, sont habillés avec
simplicités et pour la majorité sont interchangeables. Et c'est à
l'image de tous les costumes de ce film, ceux des deux autres
professeurs sont sombres et sans personnalités. Christina et Nicole
ont des styles bien particuliers qui les rendent reconnaissables à
la simple vue de leurs silhouettes. Seul le directeur a plusieurs
costumes de styles différents, de tissus élégants, il sort du lot.
La
réalisation est extrêmement précise. Filmé en 1.37, ce qui donne
ici une sensation de «normalité» quasiment de «familiarité» ce
film se concentre uniquement sur son histoire; pas d'intrigue
secondaire, pas de chose venant la parasiter. Juste l'histoire, avec
peu d'ellipses. Il y a une sensation d’être avec ses personnages
en temps réel. Une sensation d'unité de temps, une sensation
d'unité de lieu, et cependant pas du
tout. La réalisation arrive à se concentrer sur ces trois personnes
et à nous faire oublier tout le reste. Ils sont majoritairement
filmés en gros plans.
Le trio n’apparaît que peu ensemble, et le plus souvent c'est a des moments charnières de l'histoire. Et le triangle amoureux disparaît, pour laisser apparaître des duos chacun avec leurs enjeux et leurs limites propres. Et le coup de maître et de placer le spectateur dans les pas de l'un de ces trois personnages. Et il ne s'en apercevra qu'à la fin.
Le trio n’apparaît que peu ensemble, et le plus souvent c'est a des moments charnières de l'histoire. Et le triangle amoureux disparaît, pour laisser apparaître des duos chacun avec leurs enjeux et leurs limites propres. Et le coup de maître et de placer le spectateur dans les pas de l'un de ces trois personnages. Et il ne s'en apercevra qu'à la fin.
Il est interprété par Paul Meurisse, qui est parfait en être odieux. Sa prestation est telle, que malgré son peu de temps de présence à l'écran, il habite ce film, et on a l'impression qu'il est présent à chaque moment.
Christina
est l'épouse de Michel. Elle est la douceur incarnée. Elle a un
petit coté «Sissi impératrice» avec deux grosses nattes qu'elle
noue ensemble, un teint clair; d'une tenue composée de longues
jupes qui partent en évasées typique des années 50 et d'un châle
en laine dans lequel elle s'enveloppe. Elle incarne la fragilité, et
lorsque son époux la baffe, le spectateur déteste cet homme.
Elle est incarnée, par Vera Clouzot qui a une beauté et une aura lunaire ici. Il me semble tellement difficile d'interprétée une femme aussi fragile et tant déterminée. Elle est incroyable, mon bémol est dans l'interprétation de la pathologie dont elle est sensée souffrir qui est pour moi un peu trop théâtral. Ceci n'est que mon sentiment, et n'entache en rien tout le reste de sa prestation.
Elle est incarnée, par Vera Clouzot qui a une beauté et une aura lunaire ici. Il me semble tellement difficile d'interprétée une femme aussi fragile et tant déterminée. Elle est incroyable, mon bémol est dans l'interprétation de la pathologie dont elle est sensée souffrir qui est pour moi un peu trop théâtral. Ceci n'est que mon sentiment, et n'entache en rien tout le reste de sa prestation.
Nicole
est le troisième sommet de notre triangle. Si Christina est la femme
soumise, et assez traditionnelle; elle, elle est l'incarnation de la
femme moderne. Femme qui a un emploi, qui a des revenus, et
propriétaire d’appartements, une femme libre qui pourtant a un
amant marié. Elle est toujours mise en valeur par de longues jupes
droites qui flattent sa silhouette et de hauts talons.
Simone Signoret qui lui prête ses traits est impériale. Elle est ambiguë et forte à souhait.
Simone Signoret qui lui prête ses traits est impériale. Elle est ambiguë et forte à souhait.
Ce
film traîne dans son sillage une vraie mythologie. Sur certains de
ces points des livres ont été écrits. Comme sur le personnage
d'Alfred Fichet un commissaire à la retraite qui serait
l'inspiration de l'inspecteur Colombo. Et effectivement, sa technique
d'investigation est assez ressemblante à celle du policier
américain.
Ou
encore l'histoire assez incroyable de Boileau Narcejac (Boileau-Narcejac est la signature commune de Pierre Louis Boileau et Pierre Ayraud, dit Thomas Narcejac), il fut appelé par Alfred Hitchcock qui après avoir vu
les diaboliques le voulait comme scénariste d'un de ses films et ce
fut Sueurs Froides
Puis
il y a tous les seconds rôles glorieux, certains des enfants
deviendront des artistes et des musiciens célèbres. Mais il y a
surtout les adultes comme Michel Serraut, ou Jean Lefevre qui au
détour de petits rôles donnent encore plus d'épaisseur à ce film.
Ce
film est vraiment extraordinaire. Appelez le classique, ou grand
film, quelque soit les mots que vous choisirez regardez ce film.
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