Real

by - avril 10, 2017



REAL
de Kiyoshi Kurosawa



Real est l'un des huit films de Kiyoshi Kurosawa que l'on ait vu. Si je les ai tous aimé, celui ci est mon préféré.

Koishi rentre de son travail. Il retrouve sa compagne Atsumi qui est mangaka. Elle est perturbée car elle n'arrive pas a écrire le prochain tome de son manga sur un serial-killer. Quant au milieu du salon apparaissent des corps. Après une fondue au noir on retrouve le jeune homme étendu dans un appareil médical. Il lui permet de rentrer en contact avec Atsumi dans le coma depuis un an, sous la surveillance de neurochirurgiens par le biais d'ondes électromagnétiques.

Un film de Kurosawa c'est toujours un film de genre. Celui ci s'habille avant tout comme un film de SF. Le réalisateur créé un univers qui répond aux codes dans lesquels nous évoluons, mais qui diffère sur de légers détails. C'est dans ces détails que s'enracinent l'histoire.
D'abord il décide d'habiller tous les protagonistes d'une sorte d'uniforme. ils sont vêtus de tenues très recherchées qui ne changent que pour l'un d'entre eux lors du climax du film. Les tenues ont de fortes identités, elles pourraient être utilisées dans des mangas.
Ensuite il construit un univers médical. Des machines qui permettent de communiquer avec des personnes dans le coma. Il les entoure d'objets médicaux que l'on connaît, les scopes qui suivent les constantes; les électrodes, les perfusions et les fils qui rendent crédible la procédure. Ce qui permet à l'histoire de se développer et de nous mener ou elle a envie que l'on aille.


Elle justifie les effets secondaires que subit Koishi, et la recherche d'un dessin particulier de son amoureuse. Ce dessin est le prétexte pour explorer la vie de cet homme. C'est une mise en abîme de ce que ressent notre héros. Et il nous donne une raison de traverser la ville, qui est grise froide et vide. Mais aussi l’île ou ils ce sont rencontrés ou il y a foule, ou les couleurs sont chaudes, ou le temps est changeant. De plus une partie de ce périple est ponctué par la présence de personnes sans âmes, ou de cadavres. Elles apparaissent au grès d'un mouvement de caméra. Laissant le spectateur jamais vraiment serein, constamment sur le qui-vive.

Et c'est dans cet état d'esprit que l'on développe l'histoire d'amour des Koishi et Atsumi. Elle nous est racontée autour d'un dessin qu'elle lui aurait offert enfant. Elle est parfois contée, mais le plus souvent elle est retracée lors de ces sessions. Il y a la création d'une mythologie, comme chaque couple a, mais ici elle est poussé à l’extrême. C'est plein de poésie, et cependant c'est toujours inquiétant. Toutes ces sensations antagonistes sont majorées par l'univers médical: les bips, les soins post séances, les topos sur l'état de la patiente...


Cet amour rend tout possible et plausible. Il y a du lyrisme dans cette partie de l'histoire, dans l'imagerie qui est utilisée. Tout est à base de métaphores, jusqu'au monstre créé en images de synthèses. Il s'intègre parfaitement dans le récit, contrairement aux cadavres. il prend sa place et s'installe dans le film. C'est vraiment très beau plein de sens. En plus les deux acteurs Takeru Sato et Haruka Ayase, sont lumineux et semblent complémentaires. ils ont un jeu plein de retenu et de sensibilité.

C'est peut être car il parle d'amour, ou c'est peut être toute la poésie qu'il dégage. mais ce film inspiré d'un roman m'a touché est charmé.


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