Warcraft: le commencement

by - juin 01, 2016


Le pacifique royaume d'Azeroth est au bord de la guerre alors que sa civilisation doit faire face à une redoutable race d’envahisseurs: des guerriers Orcs fuyant leur monde moribond pour en coloniser un autre. Alors qu’un portail s’ouvre pour connecter les deux mondes, une armée fait face à la destruction et l'autre à l'extinction. De côtés opposés, deux héros vont s’affronter et décider du sort de leur famille, de leur peuple et de leur patrie.

Warcraft : Le Commencement – 25 Mai 2016 – Réalisé par Duncan Jones

Depuis le 10 Décembre 2014 et la fin de la saga du « Hobbit » de Peter Jackson, je me languis de voir à nouveau une belle saga de fantasy au cinéma. Un genre que j'apprécie énormément et qui a été maintes fois porté à l'écran pour des résultats aussi divers que variés ! Et la promesse de voir après moultes turpitudes un film tiré de la franchise de jeux vidéos « Warcraft » m'intriguait beaucoup, surtout quand c'est le prometteur Duncan Jones qui se trouve ici au commande de son premier blockbuster. Un baptême du feu qui va s’avérer plutôt compliqué ….

Sur la lointaine planète des Orcs qui se nomme Draenor se trouve un valeureux combattant et chef de clan, l'imposant Durotan. Un orc qui doute du destin de son peuple, car leur planète meurt et qu'ils leur faut trouver un nouveau monde pour survivre. Une tache ardue, mais pas impossible ! C'est ainsi que le sorcier le plus puissant chez les Orcs, Gul'dan utilise une magie des plus puissantes, « le Fel ». Elle permet aux Orcs d'ouvrir un portail entre Draenor et un nouveau monde, celui d'Azeroth ! Une terre pleine de promesses pour les orcs qui ont traversés, ils pillent et tuent sans aucun état d’âme, à la recherche de prisonnier pour ouvrir un autre portail qui serait le point de départ de la vrai invasion, en faisant traverser « La Horde » dans son intégralité. Une catastrophe que les humains d'Azeroth ne voient pas arrivés. Malgré tout, le Roi peut compter sur Anduin Lothar, le meilleur de ses soldats. Et c'est en l'envoyant quérir l'aide du Gardien, le mage Medihv qu'ils vont comprendre l'étendu de la menace ….

Avant d’être un film, « Warcraft » est un jeu vidéo de stratégie en temps réel crée en 1994 par Blizzard Entertainment. Cette guerre entre Orc et humain signe le début d'une grande saga qui à su populariser les jeux de stratégies en temps réel, notamment grâce à sa rivalité avec « Command and Conquer ».



Après un troisième volet « Warcraft III : Reigns of Chaos » lancée en 2001 couronné de succès, Blizzard Entertainment se lance dans le MMORPG avec « World of Warcraft » pour devenir très vite la référence dans le domaine. Un univers riche battit pendant vingt ans qui n'aura cessé d’être étoffé et dont Duncan Jones tire profit pour écrire son scénario. Son histoire fait directement référence au tout premier jeu « Warcraft : Orcs and Humans » qui conte l'invasion d'Azeroth par les orcs et c'est « la » bonne surprise, car elle est fidèle à quelques exceptions près a ceux que les gamers ont pu connaître et quand on sait avec quelle facilité les studios piétinent les jeux vidéo en général c'était inespéré …

Et si Sam Raimi fut associé au projet pendant un temps, Duncan Jones fait preuve d'une grande sincérité et d'une envie qui l'honore, hélas cela ne fait pas tout car dans l'ensemble ce film n'est pas à la hauteur de ses ambitions.

Duncan Jones fait ainsi l'erreur qu'il ne fallait pas commettre, il n'adapte pas « Warcraft », il réalise un simple portage comme si il s'agissait de faire passer un jeu vidéo d'une machine à l'autre, sans se soucier de lui apporter une quelconque plus-valus. Parfois cela marche comme dans « 300 » de Zack Snyder, mais ici à trop vouloir coller au jeu vidéo, Duncan Jones ne crée rien ! Pourtant il essaye avec Durotan. Cet Orc qui est le chef du clan des Loups de Givre. Il doute du bien fondé des actes que la Horde va faire, des intentions de Gul'dan, lui qui veut juste faire perdurer son clan, son peuple et permettre à son fils d'avoir une vie meilleure, sauf que les questions que se posent Durotan vont être vites balayées par un empilage de situations analogues sans aucune surprise ni intérêt.



On découvre alors le reste des personnages, Anduin Lothar, le Roi, Garona, Medhiv le « Gardien », Khadgar qui n'ont aucune matière pour exister, ce sont juste des archétypes de jeux vidéos sans aucune substances et seul leurs rôles dans le récit comptent! De ce fait il est impossible de s'attacher aux personnages, d'avoir de l'empathie pour eux et toutes les scènes sensées être fortes tombent lamentablement à plat (La mort du fils de Lothar par exemple).

J'attendais aussi ce film sur l'aspect visuel, un point crucial qui permet dans une moindre mesure d’être partie prenante de l'identité du film. Mais là aussi je fut déçu, car quelque soit l'objet, le personnage ou l'endroit que l'on visite, rien ne ressort, rien n'est marquant, tout ça semble déjà tristement vu et revu ! Les divers décors du film n'ont aucune personnalité, rien ne les distingue du tout venant et si cela ne s'appelait pas Warcraft, pas sur que l'on se douterait de là ou ça vient. Que cela soit la foret de la première escarmouche entre Orc et Humains, ou encore les diverses scènes à Hurlevent, rien n'est tangible, palpable ou encore original pour créer l'adhésion. Et ce n'est pas les créatures comme le Griffon, qui semble tout droit sorti de Harry Potter ou avec les Loups qui ont l'air d'avoir avalé des stéroides que l'on sera ébloui ! Tout comme les armures des humains d'Azeroth ou à l'écran la qualité oscille entre bon cosplay et véritable armure de combat, ce qui est dommage au vu du potentiel. Quant aux designs des Elfes et des Nains, je ne dirai rien de peur de vexer quelqu'un ….

Si d'un point de vue rythme, le film n'en manque pas, la réalisation sans relief de Duncan Jones ne compense pas les manques évidents d'écritures. On cherche l'imagination, le souffle épique et l'émotion, hélas il n'y a rien de tout ça: pourtant il y a ce qu'il faut comme scènes d'actions, mais elles sont mises en scènes platement (le final) ou encore mal découpés (l'embuscade dans le foret), de ce fait elles n'ont pas le poids qu'elles devraient avoir ! Et les rares moments ou un petit frisson vous parcourt l'échine, est stoppé net par des choix scénaristiques inopportun (la mort de Durotan, le sauvetage de la dépouille du roi par Lothar) ou encore par une musique de Ramin Djawadi qui échoue à rendre palpitant l'évidence. Quant aux effets spéciaux, ils sont très inégaux, d'une part il y a la motion capture pour les Orcs qui s'avèrent assez réussie, mais dont l'intégration à l'ensemble semble assez aléatoire. On oscille entre un rendu très naturel et un beaucoup plus factice. Un semi-échec manifeste malgré une post-production de près de vingt mois.



Le casting quant à lui ne relève hélas pas le niveau, mais ce n'est a proprement parler leurs fautes. Du coté des Orcs en motion capture c'est assez bon, car d'une part c'est bien exécuté et que les acteurs s'en donnent à cœur joie. Il y a Robert Kazinsky dans le rôle de Orgrim, Clancy Brown dans celui de Blackhand, Daniel Wu est Gul'dan le sorcier et le plus convaincant, le meilleur acteur du film, c'est Toby Kebbell dans le rôle de Durotan. C'est du coté des acteurs en chair et en os que cela ne va pas, Paula Patton n'apporte rien à son personnage de Garona, ersatz fantaisiste de Gamora qui pâtit d'un maquillage quelconque; le sympathique Ben Foster qui joue Medivh en fait des tonnes pour rendre son personnage crédible, ce qui n'est pas évident, tout comme Ben Schnetzer dans le rôle de Khadgar l'apprenti magicien. Dominic Cooper campe un roi sans aucune conviction, mais heureusement qu'il a Travis Fimmel le héros de Viking pour l'épauler qui donne de sa personne et du dynamise a son personnage de Anduin Lothar. 

Au final, ce n'est ni mauvais, ni bon, c'est juste coincé dans un conformisme qui ne lui permet pas de se placer dans le haut du panier des récits de heroic-fantasy.

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4 commentaires

  1. Déjà vu, pas épique, pas fun, ennuyeux, mal joué, ne sert qu'à introduire une trilogie qui ne verra peut être pas le jour (vu les chiffres us c'est une catastrophe). Un film qui veut ressembler au Seigneur des anneaux mais se plante faute d'enjeux, de crédibilité et de personnages forts (on se contrefout des trois quarts et le pauvre Durotan en vient à mourir alors que c'est le seul à sortir du lot). Ce n'est même pas beau à regarder.

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    1. Eh bien je n'ai rien a redire a ce que tu dit, car j'en pense exactement la meme chose. Un film bien laborieux ...

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    2. J'arrive même pas à avoir de réelle déception sur ce film, car en soi je n'en attendais pas grand chose. Juste au moins un film divertissant et agréable à regarder. Or, je n'ai eu ni l'un ni l'autre.

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    3. Et malgré tout j'ai un léger soupçon de sympathie pour lui ...

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