A la fin des années 80, Oh Dae-Soo, père de famille sans histoire, est enlevé un jour devant chez lui. Séquestré pendant plusieurs années dans une cellule privée, son seul lien avec l'extérieur est une télévision. Par le biais de cette télévision, il apprend le meurtre de sa femme, meurtre dont il est le principal suspect. Au désespoir d'être séquestré sans raison apparente succède alors chez le héros une rage intérieure vengeresse qui lui permet de survivre. Il est relâché 15 ans plus tard, toujours sans explication. Oh Dae-Soo est alors contacté par celui qui semble être le responsable de ses malheurs, qui lui propose de découvrir qui l'a enlevé et pourquoi. Le cauchemar continue pour le héros.
Old Boy – Park Chan-wook – 29 Septembre 2004
Si je vous dis Spike Lee ? Josh Brolin ? Remake ? Vous pensez et je l'espere au film de ce début d'année, le remake de « Old Boy » ! Flop monumental, boudé par le public et par la critique mais il aura eu comme mérite de me rappeler que je n'avais toujours pas vu le film original, celui qui a fait frétiller Quentin Tarantino, le perturbant grand prix du Jury de Cannes 2004, l'exigeant « Old Boy » de Park Chan-wook !
Un commissariat comme les autres dans une grande ville de Corée, bondée, glauque, des lumières blanches éclairent les murs aux couleurs décrépies, les policiers s'affairent et ramènent leurs lots de personnes en marges. L'une d'elle se démarque, perdue, agitée, fatigue, l'oeil éteint et le regard vide, il est la pour ivresse sur la voie publique. Cet homme s'appelle Oh Dae-Soo, il a une famille, une femme ainsi qu'une jeune fille dont c'est l'anniversaire mais rien ne va plus, son mariage va mal, il sombre peu à peu dans un alcoolisme profond et s’apprête ainsi a passer la nuit au poste. Avec un peu de chance, son meilleur ami viens le chercher, paye sa caution et le voilà dehors, libre de faire ce qu'il a envie ! Hélas il n'en profitera pas longtemps car il se fait enlever et séquestrer pendant près de 15 ans. Son lien avec la civilisation ? Une télévision qui sera son amie, sa confidente, sa distraction et aussi son pire cauchemar, lorsqu'il voit que sa femme a été assassinée. Il n'aura alors qu'en tête une seule et unique chose, attendre et se venger …
Une fois le film finit, je n'ai pu que constater l'évidence, « Old Boy » n'a a aucun moment usurpé sa réputation ! Au contraire de bien des films, celui la mérite du début a la fin toutes ces louanges car c'est bien écrit, réalisé et d'une exigence de tout les instants ! Au début j'ai pourtant eu des doutes, j'imaginais bien malgré moi que le film allait être un simple revenge movie alors qu'au final il transcende ce que l'on aurait pu penser voir a l'écran …
Adapter d'un mangas en 8 tomes, le scénario se détache assez vite pour ne conserver que le pitch de base et ainsi tourner le film sur le thème du purgatoire, des péchés et de leurs expiations … L'histoire est une mécanique précise et efficace, on apprend assez vite qui est le ravisseur et ce qu'il veut, a partir de la et de la sortie de Oh Dae su, un jeu de piste aussi violent qu'énigmatique se tisse, ou chaque partie pose ses atouts sur la table avant de dire ce qu'il souhaite !!! Captif comme ravisseurs deviennent alors soumis a une fatalité qu’ils subissent, soit en décidant du sort de l'un, soit en le subissant. Les deux antagonistes, dans des démarches différentes suivent un chemin qui les amènent vers la vérité, gênante, indécentes et sanglantes, pavé d'orgueil, d'envie, de colère ou de luxure et le dernier ¼ du film réserve un climax de haute volée ….
Une histoire de qualité que le réalisateur Park Chan-wook sublime à merveille … Découpage minutieux de chaque scène, l'action aussi brutale que rare est d'une esthétique sans failles, que ce soit caméra a l'épaule ou en travelling latéral, les images présentées sont vraiment puissantes et a la manière d'un « The Raid » tout récent chaque coup porté fait mal. Le montage ménage ses effets comme les sensations sur des montagnes russes, ponctué et illustré par des morceaux de musique classique donnant ainsi une intensité unique à chaque fois. Unique c'est aussi le mot qui convient pour parler des acteurs présent dans le film, notamment l'impeccable Choi min-sik, un caméléon aussi habile que malin, qui passe d'un état à un autre avec une facilité déconcertante, c'est un acteur immense au charisme exceptionnel ! Son ravisseur est tout aussi bon, bien qu'un peu moins présent, Yu ji-tae joue une incarnation de mort aussi élégante que fatale et pour finir un mot sur Kang hye-jeong, un océan de douceur dans un monde de violence ….
10 commentaires
Pour moi, un excellent film, un des meilleurs films coréens de ces 15 dernières années. Comme tu le dis, c'est vraiment bien réalisé et surtout bien écrit. En revanche, je n'ai pas voulu voir le remake (je crois que j'ai bien fait).
RépondreSupprimerEntièrement d'accord avec vous :)
SupprimerPersonnellement si j'évoque le remake (Que je n'ai pas vu) c'est pour évoquer la nécessité de voir celui-ci et de rendre à César ce qui est a César ...
Oui, tu as bien raison, le seul "avantage" du remake est peut-être de permettre à certains de découvrir le film de Park Chan-Wook ou même d'avoir le plaisir de le revoir :)
SupprimerC'est une des choses que j'apprécie avec les remakes, bon ce n'est pas toujours a bon escient mais cela permet souvent d'ouvrir une porte sur l'oeuvre originale, ce qui j'espère sera le cas ici car je doute que le film de Spike Lee égale celui ci ...
SupprimerTous les remakes du monde ne peuvent atteindre le plan séquence au marteau et le final qui dure environ une demi heure. Ni l'interprétation intense de Choi Min Sik.
RépondreSupprimerJe ne comprends meme pas l'existence du remake ....
SupprimerLe fric et le fait que les américains ne sont pas fichus de voir des films sous-titrés. Cela pourrait apparaître comme une caricature mais c'est bien les deux raisons principales. L'arrogance de ne pas avoir eu l'idée pourrait être un troisième facteur.
SupprimerMais j'ai vraiment aussi l'impression que c'est culturel quoi, du moins les Studios prennent le public US pour des crétins :/
SupprimerSnowpiercer que les Weinstein voulait charcuter pour le marché US ou encore le flop (relatif) de films a influence asiatiques comme Pacific Rim et Edge of Tomorrow, mais je te l'accorde il y a un opportunisme et une prétention qui les bouffent a Hollywood !
Je ne sais pas mais déjà avec un truc comme Power Rangers ou même Pokémon, les américains achetaient les programmes mais les remontés à leur sauce. Par exemple, pour le tout premier film Pokémon même pas la moitié du film est dans le montage ricain! Sans compter la musique pourrave anglicanisée. Pour les Weinstein ils n'ont jamais eu aucun respect pour les films qu'ils achètent ou qu'ils produisent. Mais bon certains journalistes continuent de leur lécher le cul.
RépondreSupprimerJe ne savais pas pour les exemples que tu cites ... C'est assez désarmant !
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