Happy Feet Two
Happy Feet 2 – George Miller – 7 Décembre 2011
La suite d'une œuvre, quelque soit le support est souvent bien vue a condition d'avoir quelque choses a dire ou a raconter et de mettre par la suite son public en phase avec le projet mais de temps en temps, un sequel n'est pas utile ou tout simplement pas voulu par le public et la désillusion est au rendez vous. Happy Feet 2 se place dans le premier cas, naturellement, sans effort et avec beaucoup d'audace car même pour George Miller, écrire la suite fut une évidence et pour nous spectateurs, les prémices d'un spectacle de qualité.
Une menace planne, une menace que nous seul comprenons, dans un fatras brouillant et terrible, un morceau de banquise se détache, prenant la forme d'un visage a l'allure menaçante, un visage a l'allure d'homme et une voix rappelle que tout est en relation, du plus petit a la plus grande des espèces. Pendant ce temps la, la colonie de manchots empereurs ne saisit pas ce qu’il se passe, ils dansent et chantent sans se soucier, une joie de vivre que Mumble a réussi a amener, laissant ses pieds danser auprès de sa tendre Gloria et de son fils, le tout petit Erik qui comme son père plus jeune, il a du mal a trouver sa place, lui qui n'aime pas danser … Une différence qui va rabibocher les cœurs, révéler les valeureux et amener bien des péripéties, d'un couple de Krill a d'imposants Éléphant de Mer, l'Antarctique se mobilise pour sauver les siens …
George Miller ne perd pas de temps pour démarrer Happy Feet 2 et c'est très bien, car en 30 minutes on redécouvre Happy Feet, la musique, la danse, Mumble, Gloria et le petit nouveau Erik ! Si les trente premières minutes reposent les bases, en réinventant la quête d'identité de Mumble, le scénario ne cessera malgré tout de surprendre et d'enrichir une intrigue a la fois simple mais aux ramifications nombreuses. Loin d’être un énième film abrutissant pour enfant, il fait l'effort comme le précédent de s'adresser a tout le monde, de l'enfant au parent avec une justesse qui confine a l'insolence. Le spectateur aura le choix de voir et de profiter ce dont il a envie, une intrigue palpitante, drôle et épique ou d'apprécier , selon sa sensibilité des questionnements d'ordre familial, filial, sociétal, philosophique ou encore écologique …
Une richesse dans le « fond » surprenante, déroutante et intéressante. Le film parle sans détour d'une belle relation pere/fils ainsi que la place de chacun dans le foyer, sans détour et avec recul; du danger de l'adoration, au travers de Sven, macareux moine qui s'impose comme une icône religieuse type, prêchant et contrôlant les masses, de la solidarité entre les peuples,avec cette belle histoire de solidarité inter espèces, de la place que l'on occupe sur l'échiquier de la vie au travers de deux krill, drôle et comique dont l'un veut se hisser en haut de la chaîne alimentaire, une belle tranche de rire en perspective … Et le background qui se dessine derrière s'adresse a nous, l'homme, un constat glacial et peu glorieux, qui nous met face au problème de la terre, face au réchauffement climatique, a ce que cela cause, a ce que cela embête, mais avec un message d'espoir a la fin ….
Si l'intrigue s'est enrichie, la finition du film, le rendu de l'ensemble a encore été poussé a un réalisme bluffant, mélange réussit d'animation traditionnelle, de motion capture et de prises réelles qui font de ces animaux, le prolongement vivant de l’espèce humaine capable du pire comme du meilleur. Une excellence de tous les instants pour un film a l'équilibre dingue au rythme qui ne faiblit pas, plein d'humour, d'amour, d'émotion et d'instant épique qu'un Seigneur des Anneaux n'aurait pas renié si ils avaient aimé la musique et les claquettes, qu'il soit dit en passant sont terriblement bien chorégraphié…
Il me reste a dire un petit mot sur le casting vocal, grandiloquant en V.O, timide en VF, mon attention ne sera retenue cette fois ci par la présence de Robin Williams. Oui car si vous ne le savez pas, l'acteur est mort le 11 Aout à l'age de 63 ans, un décès qui touche bon nombre de cinéphiles, qui selon l'age auront été conquis par Good Morning Vietnam ou Le Cercle des Poetes Disparus, tandis que les plus jeunes, années 80/90, par une nounou attachante, une matière bondissante ou par un jeu des plus addictifs, son rire, son sourire et la bienveillance qu'il faisait passer, nous manqueront, ainsi que son talent particulier de doubleur qui a donné vie au génie de la Lampe dans Aladdin ou a ce délicieux Ramon ! Un doublage irrévérencieux pour un manchot fort en gueule a la personnalité attachante, ce fut son dernier personnage a qu'il y prêta sa voix, une réussite franche qui continuera de nous faire rire et sourire pendant de nombreuses années …. Le génie s'en est allé !!!
6 commentaires
Un peu mieux visuellement mais ce n'est toujours pas ça. Même le duo de crevettes paraît creux.
RépondreSupprimerUn jour tu apprécieras ces deux films :D
SupprimerNon je ne pense pas. Autant de George Miller j'adore les Babe, autant les Happy feet franchement non.
SupprimerC'est pas grave, je t'apprécie malgré ça :D
SupprimerNe nous fâchons pas comme disait Audiard!
SupprimerJamais :D
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