2000 - 20092004CritiqueHiroshi SagawaraKirin KikiKitami ToshiyukiKoji YakushoOzawa YukiyoshiSugaya Risako
Hotaru No Hoshi
Un
jour, j'ai découvert sans que l'on ne me prévienne, un immense film
d'animation, réalisé par l'un des « papes » de ce
secteur, le regretté Isao Takahata. C'est un film qui a traumatisé
à peu près toutes les personnes l'ayant découvert. Je parle bien
évidemment du dévastateur « Le Tombeau des Lucioles ».
Ce jour-la j'ai clairement pleuré toutes les larmes de mon corps,
touché en plein cœur par l'histoire, dans laquelle je me projetais
allègrement. Depuis, les lucioles me rappelaient ça, cet instant
devant mon écran les yeux humides et la gorge nouée, mais ça
c'était avant ! Avant de découvrir un film réalisé par
Hiroshi Sagawara, hélas qui n'est pas sorti chez nous en France. En
japonais cela se nomme « Hotaru No Hoshi » ou encore
« Fireflies : River of light » si on apprécie
l'anglais, qui doit à peu près dire ceci «Les Lucioles :
Une rivière de lumière », un titre hautement métaphorique
…
Le
jour de la rentrée des classes, Miwa Hajime
devenu fraîchement professeur
est à la fois inquiet, intimidé et exciter à l'idée de faire
classe. Hélas au début le tract l'emporte, mais une idée lumineuse
va lui rendre la vie facile. Dans le village ou il est en poste, on
ne trouve plus des lucioles et cela depuis plusieurs dizaines
d'années. Afin donc de mobilisé ses élèves autour d'un projet
commun, il se met en tete de les faires revenir. Il donne enfin un
sens à son action, mais aussi aux élèves, qui se révèlent peu
à peu.
Loin
de m'avoir autant dévasté que le film de Isao Takahata,
« Hotaru no Hoshi » de Hiroshi Sagawara m'a quand même
fait lâcher ma petite larme, touchant en plein cœur l'enfant que
j'étais ! C'est un film éminemment sympathique qui se démarque par
sa simplicité et la bonté qui se dégage de son intrigue , loin de
tout cynisme.
Le
scénario est écrit par le réalisateur en personne et par Osamu
Soda. Ils tissent ensemble, une intrigue assez claire, qui laisse
deviner le dénouement. Toutefois, ici ce n'est pas un handicap, car
ce qui compte c'est le chemin que l'on parcoure que ça soit au côté
du professeur Miwa Hajime, de Hikari ou encore des enfants. Et le mot
clé qu'on pourrait associer à ça, c'est « transmettre» !
Un professeur qui transmet à un élève en difficulté (les parents
qui divorcent), en lui donnant de l'amour, de la compassion, de
l'écoute et de la confiance, des éléments qu'il transmettra à son
tour à ses élèves avec beaucoup de forces et de caractères, avant
qu'eux-mêmes, les élèves s'ouvrent aux autres et tissent des
liens.
C'est
simple, touchant et humain ! « Transmettre » au-delà
d'être le fil qui relit tous nos personnages, cela permet aussi
d'aborde des thèmes riches et variés, comme l'écologie (avec la
réintroduction des lucioles dans un milieu de plus en plus urbain et
pollué); la relation maître/élève (Mr Takiguchi/Miwa Hajime, Miwa
Hajime/Hikari); le deuil (Hikari); ainsi que le rôle de l'école
dans l'apprentissage et la construction des enfants.
Quant
au réalisateur, le susnommé Hiroshi Sagawara, il est tout à son
aise avec cette histoire et tous ces enfants à l'écran ! On ne
s'ennuie pas une seule seconde, même si l'aspect « film à l'école
» au premier abord peut provoquer du rejet, car l'humour est un peu
forcer mais sinon c'est un petit régal. L'histoire se déroule sans
problème, le montage est bon (la gestion des flashbacks est
impeccable), le rythme aussi et on oscille entre franche rigolades,
tensions, émotions et suspense ; le tout dans des décors
magnifiques et naturels tel que cette école traditionnelle
japonaise. Et le climax final qu'on attend (et que vous attendrez)
est un pur moment de poésie et de tendresse, qui vient mettre un
point final à ce beau film. Les acteurs/actrices quant à eux sont
vraiment pas mauvais ! On a les « guests » tel que
Koji Yakusho et Kirin Kiki, qui vampirisent leurs scènes à chaque
fois. Ozawa Yukiyoshi qui joue Miwa Hajime est génial dans son rôle,
empathique à souhait et extrêmement dévoué ; tout le
contraire de l'intransigeant Kitami Toshiyuki dans le rôle du
vice-principal. Les enfants font ce qu'ils font de mieux, à
savoir être spontanée ! Toutefois la jeune Sugaya
Risako qui joue Hikari sort son épingle du jeu, notamment par cette
fragilité désarmante qui la caractérise …
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