SWALLOW réalisé par Carlo Mirabella-Davis
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Petite
bombe du FIFIB présentée hors compétition, Swallow est à la fois
introduit comme un film post «me too» et un film inspiré par ce
qu'a vécu la grand-mère du réalisateur. C'est surtout et avant tout
un long métrage qui tiendra en haleine toute personne qui le
découvrira et qui parlera à tous ceux qui un jour ont repris le
contrôle de leurs vies.
Hunter
est la jeune épouse d'un héritier. Le dauphin du chef d'une
entreprise dont on ne sait pas grand chose. Dévouée à son mari,
elle s'investi corps et âme dans son mariage et dans l'entretien de
sa maison. Un jour elle apprend qu'elle est enceinte, et alors que
son mari prévient sa famille à lui en criant «we're pregnant»,
semble poindre un changement d'humeur prémisse d'étranges troubles
du comportement.
Ce
film est avant tout une œuvre parfaitement maîtrisée. La
réalisation est juste, et fait mouche sans être grandiloquente. Ses
gros plans et ses plans fixes toujours finement pensés portent une
histoire forte et bouleversante. Les décors sont sublimes. Ils se
situent au sein d'une maison d'architecte grandiloquente et certains
sont en prise directe sur la psyché de notre héroïne, comme le
balcon en verre qui donne sur la piscine ou sur le fleuve en contre
bas. Les
costumes aussi ont une vraie importance. Leurs couleurs, les blancs
les beiges et les gris, symboles des femmes de la familles soumises, qui font semblant d’être heureuses pour la photo. Mais c'est plus précisément la silhouette de Hunter qui nous parle de ses
aspirations. Les jupes évasées; le carré soigné, les
chaussures-mules l'image d'épinal de la "desperate housewive" des
années 60 adaptée à notre époque. Mais aussi une robe rouge,
renversante elle devient la quintessence d'un fantasme pour attirer
l'attention de son époux, ou encore un jean et un pull quand elle se
sent libre. Un vestiaire comme un manifeste d'où elle en est dans sa
vie.
Puis
il y a l'emprise. L'emprise patriarcale partout et tout le temps.
L'omniprésence de son beau père. Beau-père qui parle pour son
fils, voire pour elle à sa psy. L'ingérence crasse et le manque d'empathie de son mari. Pendant toute une partie du film on se
demandera si c'est la bêtise d'un enfant gâté ou de l’égoïsme.
En passant par la surveillance continuelle d'un infirmier pas très rassurant. Et comme unique horizon un comportement auto destructeur,
qui n'est jamais aussi développé que lorsque leur pression est
forte, et que la contrainte devient quasiment physique.
C'est
le terreau d'une prise de conscience, d'une réflexion qui lui fera
reprendre le contrôle de sa vie. Avec des moments d'une force et d'un féminisme radical, sans demi mesure. Sans deal avec le conte de fée,
juste une rencontre avec qui elle est et sa vérité. Haley
Bennett joue Hunter. Elle est extraordinaire. Elle compose se
personnage torturé tout en gardant des accents de candeur. Ses
moments face caméra sont d'un naturel désarmant.
Ce
film m'a bouleversée, autant par son écriture que son
interprétation. J'espère qu'il trouvera son public;
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