Jacquot de Nantes

by - août 17, 2019


Jacques Demy je l'ai découvert avec son film « Les Demoiselles de Rochefort », que j'avais trouvé tout simplement ignoble. Et depuis je m'étais promis de ne pas renouveler l'expérience. Mais c'était sans compter sur l'aura d'une femme, une épouse, une grande dame et cinéaste, la grande Agnès Varda pour que j'accepte de reconsidérer cela. Il n'y avait qu'elle pour donner vie aux souvenirs de son « Jacques » dans un film biographique d'une grande tendresse.

Avant de le voir ce « Jacquot », j'en avais entendu parler lorsque Agnès Varda racontait la genèse du film dans son documentaire « Les Plages d'Agnès ». On y voyait un Jacques Demy fatigué par la maladie qui écrivait ses mémoires, rassemblant les souvenirs de son enfance nantaise. Des écrits fascinants qu'aurait aimé filmé Demy, avant hélas de lâcher prise face au poids de la maladie. Et c'est Agnès Varda qui naturellement fit le film à sa place, marchant jusqu'au bout dans ces pas.

Au final ce film est une bonne surprise, car il a l'intelligence de se concentrer uniquement sur l'enfance de Demy, en mêlant allègrement fiction, documentaire et citation, pour saisir la naissance d'une vocation, entre les envies d'un père et la tendresse d'une mère.

On découvre Jacques Demy et sa famille. Une vie articulée autour du garage de son père, puis de la cuisine, le véritable poumon de cette maison. Ou toute la vie se déroula. Et au milieu de cela, on trouve Jacques, un jeune garçon affable et curieux, amoureux de cinéma, qui dévore les films avec un appétit non dissimulé, pour ensuite mieux les comprendre. Avec comme seul but, explorer ce qui se cache derrière et expérimenter à son tour le cinéma.

Agnès Varda signe certainement le plus beau des hommages que l'on pouvait faire a cet homme, tout en témoignant de son travail et de la difficulté du parcours d'apprenti cinéaste à cinéaste. C'est le portrait passionné d'une cinéaste pour son chéri cinéaste, plein d'amour, de nostalgie et d'émotions ou comme les mains et les yeux de « Jacquot », on ne voit guère le temps passée.

Et pour finir je paraphraserai la réalisatrice …

« Si on ouvrait les gens, on trouverait des paysages. Et moi si on m'ouvrait, on trouverait des plages » !

Phrase qu'elle prononce dans « Les Plages d'Agnès » auquel je serai tenter d'ajouter « Et certainement mon Jacques »



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