Mirai, ma petite soeur

by - août 14, 2019


MIRAI, MA PETITE SOEUR
de Mamoru Hosoda


Mirai, no mirai de son titre original, qui se traduit par Mirai du futur est un film d'animation japonais. Il a pour particularité d'avoir fait frémir toute ma timeline sur twitter en fin d'année dernière.
Tous à l'unisson ont encensé ce film est ont nourri en moi un désir fou de découvrir ce long métrage, qu'on n'avait pas pu voir au cinéma. C'était donc sure d’être conquise que l'on a lancé le Blu Ray, et ce fut une grosse déception.

Kun est un petit garçon de quatre ans quand il voit une petite sœur débarquer dans sa vie. Au début il est plein d'amour et veut interagir avec ce petit être livré sans mode d'emploi. Agacé, puis rabroué par ses parents, il se braque et n'arrive pas à trouver sa place dans cette nouvelle configuration  familiale. D'autant plus qu'elle est sujette à des changements importants dans son organisation.

Ce film prend une forme proche d'un conte. Elle a une situation de départ assez basique mais très problématique: Mirai dans la vie de Kun. Le petit Kun affrontera différents défis, étapes, épreuves, nommez les comme vous le voulez et chacune aidera l'enfant à grandir et à accepter sa petite sœur.

Rien que cette forme est problématique, elle pose le récit comme si le seul à être sujet aux problèmes était cet enfant, que moi je perçois comme une vague qui se brise sur les rochers que sont ses parents et spécialement sa maman pendant tout le film. L'histoire s'appesantit sur eux, chacun a son moment, leur donnant des circonstances atténuantes qui ne sont jamais accordées au petitou.
Le film est long et pendant une heure quarante voir un tout jeune enfant aussi malheureux, gratuitement, car spoil alert, a la fin, le Graal est que Kun deviendra un grand frère génial (et sous entendu un fils obéissant). C'est très gênant.

Le graphisme et les illustrations ne sauvent pas le film. N'y cherchez pas de magie. Ils sont très convenus, la seule originalité est la distribution des pièces dans la maison. Le seul moment vraiment beau est l'arc autour du grand-père sur lequel je reviendrai dans quelques lignes. Pour le reste c'est grossier. Comme pour l'arbre symbole de la famille planté au milieu du jardin. La ficelle est grosse d'accord, mais ça passe, jusqu'au moment où on explicite la métaphore et sa devient un schéma qui fait violemment penser aux plans de bus et de métros que l'on a tous vu.

Il y a aussi quelques loupés, il y a tout un univers autour du train, et évidemment ce petit se retrouve dans une gare. C'est un passage important du récit et sa charte graphique n'est pas très heureuse, elle est majoritairement numérique et dépourvue de beauté et de magie que pourtant elle revendique.

Il y a des moments qui m'ont quand même séduite par exemple tout ce qui tourne autour de Mirai du futur et de sa relation avec Kun. Peut être car c'est la seule respiration pour cet enfant dans cette histoire. C'est la seule personne qui le fait rire. Mais aussi l'arc autour de l'arrière grand-père des enfants, blessé de guerre. D'abord c'est le moment qui est le plus joliment traité dans des teintes jaunes ocres. Évidemment ça donne un aspect vieilli et daté, mais surtout en émane une chaleur qui manque cruellement au reste du récit. De plus le message de ce moment, la leçon qu'en tire Kun n'est pas là pour faciliter le quotidien de ses parents. C'est juste un moment pure, un instant de transmission, une leçon de vie.

Ce film est une déception. Est-ce nous qui avons dévoré l'oeuvre d'Hayao Miyazaki, et qui avons du coup des exigences différentes de celles qu'elles étaient il y a quelques mois encore, avec un traitement de l'enfance exigeant, et un goût pour les graphismes travaillés.
Est-ce le moment? La majorité des gens ont découvert ce film pour noël, qui est une période favorable pour ce genre de récit.
Ou est-ce notre vécu qui rend inaudible ce genre de discours. Je ne sais pas, mais il est évident que je ne le conseillerai pas ce film.

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