Mirai, ma petite soeur
MIRAI, MA PETITE
SOEUR
de Mamoru Hosoda
Mirai,
no mirai de son titre original, qui se traduit par Mirai du futur
est un film d'animation japonais. Il a pour particularité d'avoir
fait frémir toute ma timeline sur twitter en fin d'année dernière.
Tous
à l'unisson ont encensé ce film est ont nourri en moi un désir fou
de découvrir ce long métrage, qu'on n'avait pas pu voir au cinéma.
C'était donc sure d’être conquise que l'on a lancé
le Blu Ray, et ce fut une grosse déception.
Kun
est un petit garçon de quatre ans quand il voit une petite
sœur débarquer dans sa vie. Au début il est plein d'amour et veut
interagir avec ce petit être livré sans mode d'emploi. Agacé, puis
rabroué par ses parents, il se braque et n'arrive pas à trouver sa
place dans cette nouvelle configuration familiale. D'autant plus
qu'elle est sujette à des changements importants dans son
organisation.
Ce
film prend une forme proche d'un conte. Elle a une situation de
départ assez basique mais très problématique: Mirai dans la vie de
Kun. Le petit Kun affrontera différents défis, étapes, épreuves, nommez les comme vous le voulez et chacune aidera l'enfant à grandir
et à accepter sa petite sœur.
Rien
que cette forme est problématique, elle pose le récit comme si le
seul à être sujet aux problèmes était cet enfant, que moi je
perçois comme une vague qui se brise sur les rochers que sont ses
parents et spécialement sa maman pendant tout le film. L'histoire s'appesantit sur eux, chacun a son moment, leur donnant des
circonstances atténuantes qui ne sont jamais accordées au petitou.
Le
film est long et pendant une heure quarante voir un tout jeune enfant
aussi malheureux, gratuitement, car spoil alert, a la fin, le Graal est que Kun deviendra un grand frère génial (et sous entendu un
fils obéissant). C'est très gênant.
Le
graphisme et les illustrations ne sauvent pas le film. N'y cherchez
pas de magie. Ils sont très convenus, la seule originalité est la
distribution des pièces dans la maison. Le seul moment vraiment beau
est l'arc autour du grand-père sur lequel je reviendrai dans
quelques lignes. Pour le reste c'est grossier. Comme pour l'arbre
symbole de la famille planté au milieu du jardin. La ficelle est
grosse d'accord, mais ça passe, jusqu'au moment où on explicite la
métaphore et sa devient un schéma qui fait violemment penser aux
plans de bus et de métros que l'on a tous vu.
Il y
a des moments qui m'ont quand même séduite par exemple tout ce qui
tourne autour de Mirai du futur et de sa relation avec Kun. Peut être car c'est la seule respiration pour cet enfant dans cette histoire.
C'est la seule personne qui le fait rire. Mais aussi l'arc autour de
l'arrière grand-père des enfants, blessé de guerre. D'abord c'est
le moment qui est le plus joliment traité dans des teintes jaunes
ocres. Évidemment ça donne un aspect vieilli et daté, mais surtout
en émane une chaleur qui manque cruellement au reste du récit. De plus le
message de ce moment, la leçon qu'en tire Kun n'est pas là pour
faciliter le quotidien de ses parents. C'est juste un moment pure, un
instant de transmission, une leçon de vie.
Ce
film est une déception. Est-ce nous qui avons dévoré l'oeuvre
d'Hayao Miyazaki, et qui avons du coup des exigences différentes de
celles qu'elles étaient il y a quelques mois encore, avec un
traitement de l'enfance exigeant, et un goût pour les graphismes
travaillés.
Est-ce
le moment? La majorité des gens ont découvert ce film pour noël,
qui est une période favorable pour ce genre de récit.
Ou
est-ce notre vécu qui rend inaudible ce genre de discours. Je ne
sais pas, mais il est évident que je ne le conseillerai pas ce film.
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