Sicario : Day of The Soldado
Je
suis loin d’être un inconditionnel du cinéma de Denis
Villeneuve. Pourtant, certain de ses films ne me déplaisent pas,
comme « Prisoners » ou encore « Sicario » qui
est mon préféré de sa filmographie. Donc lorsqu'une suite se
profile à l'horizon, cela ne me dérange pas plus que ça, car le
sujet (les cartels) développer par Sheridan est vaste et surtout
« Sicario » est loin d’être parfait ! Une
opportunité que le cinéaste Stefano Sollima (A.C.A.B) entend bien
faire sienne, pour livrer son « Sicario », son jour du
soldat. Un film loin de son prédécesseur et j'ai envie de dire tant
mieux !
« Les
cartels mexicains font régner la terreur à la frontière entre le
Mexique et les États-Unis. Rien ni personne ne semble pouvoir les
contrer. L'agent fédéral Matt Graver fait de nouveau appel au
mystérieux Alejandro pour enlever la jeune Isabela Reyes, fille du
baron d'un des plus gros cartels afin de déclencher une guerre
fratricide entre les gangs. Mais la situation dégénère et la jeune
fille devient un risque potentiel dont il faut se débarrasser. Face
à ce choix infâme, Alejandro en vient à remettre en question tout
ce pour quoi il se bat depuis des années… »
De
Stefano Sollima je n'avais vu que All Cops are Bastard (A.C.A.B),
mais une fois fini « Sicario : Day of The Soldado »
la filiation était plus qu'évidente, tant par la similarité
du thème central que par le pessimisme omniprésent de l'intrigue.
Il brosse une nouvelle fois le portrait d'hommes a la solde du
pouvoir, que l'on n'hésite pas à sacrifier une fois que le sale
boulot est fait ! C'est brutal, violent et sans concession, ou
quand les ténèbres cachent la dernière parcelle d'humanité
d'hommes impitoyables.
On
retrouve à nouveau Taylor Sheridan au scénario, pour une intrigue
plus cryptique que claire, ou le chemin s'éclaire une fois qu'on
l'arpente. Et si on devait la caractériser, « Day of the
Soldado » résume à merveille ce que l'on nous conte, car
l'intrigue de Sheridan est une intrigue d'hommes, de soldats !
Ce
que l'on nous présente au début du film comme important, l'attentat
ou la guerre de cartels, ce ne sont que des alibis au service de
l'intrigue et des personnages. Les actions, bonnes ou mauvaises,
entraînent à chaque fois un usage de la violence. Ce qui
démontre la limite de leurs procédés, ou l'utilisation de la force
souvent montrée comme une fin en soi, n'est que le juste révélateur
de leurs propres indigences. Un point que le tandem Alejandro/Graver
constate quand leur mission échoue lamentablement ! On ne les
soutient plus, surtout Alejandro qui n'est que de la chair à
canon pour le gouvernement américain. Et c'est ce que pointe Stefano
Sollima, comme lorsqu'il avait réalisé A.C.A.B, en montrant des
hommes sacrifiés par un système politique qui ne cherche aucune
autres solutions, que la sempiternelle confrontation.
Il ne reste alors que le soldat, le « soldado ». Un homme comme un autre pris dans un engrenage, un anonyme aisément remplaçable, qui peut mourir sans que cela n'émeuve qui que ce soit, surtout s'il n'a plus de famille ! Ou que l'on peut sacrifier pour des intérêts autres que militaires et qui cache derrière une litanie d'ordres, un semblant d'humanité ! Mais malgré ça, cela ne les absout pas de tous leurs crimes, c'est même le contraire et ils en sont bien conscients. En témoigne les derniers actes des deux personnages principaux du film, ils reviennent vers ce pour lequel ils sont doués.
Le réalisateur en profite alors pour nous délivrer un film brut et sans complexe sur ces « soldats » qui sont prêts a tout pour accomplir leurs missions, les scènes d'actions sont assez impressionnante et elles ne nous épargnent rien. Ce monde de loup qu'on nous décrivait dans le premier ne se cache plus ! Il n'y a plus de round d'observations et la cruauté n'a d'égal que la brutalité des représailles. Et Stefano Sollima en bon cinéaste traduit par l'image ce qu'il nous raconte, notamment les différents rapports de force, ou il use à bon escient d'un habile jeu d'échelle. Fait ainsi, les personnages que l'on pense tout puissant, sont ramenés à ce qu'ils sont vraiment, de simples et corvéables exécutants ! La pression s'inverse et les dominants deviennent les dominés.
Il ne reste alors que le soldat, le « soldado ». Un homme comme un autre pris dans un engrenage, un anonyme aisément remplaçable, qui peut mourir sans que cela n'émeuve qui que ce soit, surtout s'il n'a plus de famille ! Ou que l'on peut sacrifier pour des intérêts autres que militaires et qui cache derrière une litanie d'ordres, un semblant d'humanité ! Mais malgré ça, cela ne les absout pas de tous leurs crimes, c'est même le contraire et ils en sont bien conscients. En témoigne les derniers actes des deux personnages principaux du film, ils reviennent vers ce pour lequel ils sont doués.
Le réalisateur en profite alors pour nous délivrer un film brut et sans complexe sur ces « soldats » qui sont prêts a tout pour accomplir leurs missions, les scènes d'actions sont assez impressionnante et elles ne nous épargnent rien. Ce monde de loup qu'on nous décrivait dans le premier ne se cache plus ! Il n'y a plus de round d'observations et la cruauté n'a d'égal que la brutalité des représailles. Et Stefano Sollima en bon cinéaste traduit par l'image ce qu'il nous raconte, notamment les différents rapports de force, ou il use à bon escient d'un habile jeu d'échelle. Fait ainsi, les personnages que l'on pense tout puissant, sont ramenés à ce qu'ils sont vraiment, de simples et corvéables exécutants ! La pression s'inverse et les dominants deviennent les dominés.
Un
point de l'intrigue qui est accompagné par le montage de Matthew
Newman, mais aussi par la photographie de Darius Wolski, qui rend la
réalité encore plus dure que ce qu'elle ne l'est. C'est ternes,
froid et désaturés. Quant au rythme du film, il me semble être bien
mieux gérer que dans le premier opus, même si le dernier acte
me pose problème tant il est précipité, entre les nombreuses
facilitées scénaristiques et une fin pompeuse à souhait. Le
casting est toujours aussi séduisant ! D'un côté on retrouve
avec un certain plaisir Benicio Del Toro et Josh Brolin, mais de
l'autre on découvre deux jeunes acteurs plutôt prometteur,
avec Isabela Moner et Elijah Rodriguez.
Benicio Del Toro est toujours aussi intéressant en Alejandro. Le réalisateur lui donne à nouveau de la matière pour s'exprimer, notamment avec la relation qu'il tisse autour du personnage de Isabel. Ce qui rappelle à notre « Sicario » sa fille et ce qu'il serait prêt à faire pour l'aider. Il est toujours aussi mystérieux, silencieux, charismatique et fatal. Josh Brolin incarne à merveille son personnage, sauf qu'il n'a absolument rien de neuf à jouer, c'est toujours monsieur « l'Américain », au service de l'Amérique et pour l'Amérique. C'est un brin cliché, voir un poil lassant, mais comme l'acteur s'applique, ça passe pour l'instant. Isabela Moner n'a pas vraiment un rôle très développé, mais malgré ça il est essentiel à l'intrigue, surtout dans l'optique de la revoir dans une « future » suite de « Sicario ».Si au début elle est la fille d'un grand ponte d'un cartel, avec ce qu'il faut de caractère, elle apprend à ses dépens que les actes de son père peuvent avoir des conséquences et qu'il va falloir qu'elle y fasse face. Et dans le même genre, on a Elijah Rodriguez qui devient une petite main dans le trafic de clandestins et qui se révèle être d'une grande efficacité ! Comme Isabela Moner, il apprend avec difficulté les dessous de la ville ou il vit. Malgré une dose de timidité, ce jeune acteur s'impose peu à peu devant nous, afin de devenir peut être un « Sicario » …
Benicio Del Toro est toujours aussi intéressant en Alejandro. Le réalisateur lui donne à nouveau de la matière pour s'exprimer, notamment avec la relation qu'il tisse autour du personnage de Isabel. Ce qui rappelle à notre « Sicario » sa fille et ce qu'il serait prêt à faire pour l'aider. Il est toujours aussi mystérieux, silencieux, charismatique et fatal. Josh Brolin incarne à merveille son personnage, sauf qu'il n'a absolument rien de neuf à jouer, c'est toujours monsieur « l'Américain », au service de l'Amérique et pour l'Amérique. C'est un brin cliché, voir un poil lassant, mais comme l'acteur s'applique, ça passe pour l'instant. Isabela Moner n'a pas vraiment un rôle très développé, mais malgré ça il est essentiel à l'intrigue, surtout dans l'optique de la revoir dans une « future » suite de « Sicario ».Si au début elle est la fille d'un grand ponte d'un cartel, avec ce qu'il faut de caractère, elle apprend à ses dépens que les actes de son père peuvent avoir des conséquences et qu'il va falloir qu'elle y fasse face. Et dans le même genre, on a Elijah Rodriguez qui devient une petite main dans le trafic de clandestins et qui se révèle être d'une grande efficacité ! Comme Isabela Moner, il apprend avec difficulté les dessous de la ville ou il vit. Malgré une dose de timidité, ce jeune acteur s'impose peu à peu devant nous, afin de devenir peut être un « Sicario » …
Une suite à la hauteur !
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