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Ocean's 8
Si
vous lisez ce blog depuis quelques années, ou que vous me parlez sur
twitter, vous savez que j'adore les films de braquage (Heist movie)
et que je sanctuarise un peu le genre, que les films soient bons ou
mauvais. Puis si on regarde les quinze dernières années, on
peut dire sans forcer que la trilogie des « Ocean's »
fait partie du haut du panier. Une série de films qui transpirent la
décontraction à des kilomètres, le tout sur une bande son de
qualité. Une saga qui n'a pas connu d'épisode « 14 »
pour des raisons qui dépassent le cadre du cinéma (la mort de
Bernie Mac), mais qui a naturellement fait naître des envies de
spin-off!
Et
comme on traverse une période à la fois salutaire, avec une envie
de mieux représenter les femmes et les différentes minorités
mais étrange, car l'industrie ne sachant pas vraiment ce qu'elle
doit faire à part du pognon ou du pognon , pioche dans des
franchises dites « masculines » pour les refaire avec
des femmes ! Une bonne idée en apparence, mais qui pose deux
questions ! Est-ce que les personnes comprennent la démarche
menée pour plus de « représentation » ? et c'est
ce qui m’intéresse aujourd'hui « Est-ce que les femmes
sont condamnées à recycler les films jadis portés par leurs
homologues masculins ? »
«
Cinq ans, huit mois, 12 jours… et le compteur tourne toujours !
C'est le temps qu'il aura fallu à Debbie Ocean pour échafauder le
plus gros braquage de sa vie. Elle sait désormais ce qu'il lui faut
: recruter une équipe de choc. À commencer par son "associée"
Lou Miller. Ensemble, elles engagent une petite bande d'expertes :
Amita, la bijoutière, Constance, l'arnaqueuse, Tammy, la receleuse,
Nine Ball, la hackeuse et Rose, la styliste de mode. Le butin
convoité est une rivière de diamants d'une valeur de 150 millions
de dollars. Le somptueux bijou sera autour du cou de la célèbre
star Daphne Kluger qui devrait être l'objet de toutes les attentions
au cours du Met Gala, l'événement de l'année. C'est donc un plan
en béton armé. À condition que tout s'enchaîne sans la moindre
erreur de parcours. Enfin, si les filles comptent repartir de la
soirée avec les diamants sans être inquiétées… »
Cécile
ne l'a pas aimée et puis en tant que femme elle l'a trouvé
insultant, quant à moi qui apprécie ce genre de film, cela m'a
profondément déçu ! Parce que les intentions de départ que
je sentais, un spin off déconnecté de ces prédécesseurs me
plaisait énormément. Et le casting féminin était pour moi la
cerise sur le gâteau, surtout que l'offre était claire, on n'aurait
un récit concentré sur ces héroïnes, à l'exception d'un à deux
caméos d'anciens de la série. Hélas il semble que ces bonnes
paroles se soient envolées une fois le premier coup de clap lancé!
Gary
Ross en collaboration avec Olivia Milch, écrit le scénario de
« Ocean's Eight », qui suit à peu de choses près la
trame de « Ocean's Eleven ». Et comment dire que je
n'avais pas signé pour ça. Car si le film n'est pas désagréable,
il en est pas moins ambivalent ! L'intrigue se passe dans un
monde que l'on « peut » considérer comme féminin. Il
s'agit de voler un bijou, lors du fameux « Met Gala » qui
réunit chaque année une tripotée d'acteurs, d'actrices, de
mannequins et de starlettes de real tv où le but est de parader
telle une armée de paons, habillés de leurs plus belles toilettes.
Je
trouve ça bien pour « l'ancrage de l'intrigue » dans le
réel, mais un peu facile dans le genre « ce sont des femmes,
elles voleront donc des bijoux » et ceci se rajoute aux
nombreux clichés qui caractérisent les personnages. La receleuse
(Sarah Paulson) qui est une « femme au foyer », l'experte
en bijoux indienne (Mindy Kaling) qui n'est pas mariée et qui a sa
mère constamment sur le dos, la hackeuse (Rihanna) que l'on fait
passer pour la plus clichée des « rastas », avec bonnet,
dreadlocks et pétards énorme (Ce qu'elle fume hein, pas autre
chose) et je ne parle pas des autres personnages qui sont plus ou
moins des copies des personnages de « Ocean's Eleven ».
Mais est-ce un réel défaut la où le premier « Ocean's »
nage aussi dans les clichés ?
Mais
la où le bas blesse, c'est que l'intrigue est un calque paresseux de
l'intrigue du film de Soderbergh, avec à peu de choses près, les
mêmes mécanismes et rebondissements ! Si je peux supporter
les clichés dans un film, voir une histoire qui s'accroche tant au
passé (la saga des « Ocean's ») m'emmerde, car je n'ai
pas envie de voir ça, surtout si tu te vantes de faire un spin-off
« 100 % féminin ». Ce casting brillantissime mérite
mille fois mieux que de jouer la dedans, dans ce « Ocean's
Eleven Bis » a moitié assumée, qui cache sous un « vernis
féminin » son incroyable facilité . Moi ce que je veux, ce
sont des personnages féminins principaux et secondaires bien écrits,
voire meme inédit ! Ainsi qu'une intrigue qui les fassent
exister pour ce qu'elles seraient réellement, c'est à dire de
« vrai personnages » féminins et non des « copies »
d'archétypes masculins vus et revus, bref un film ou les femmes en
seraient le cœur, et non l'argument de vente !
Au
final, j'ai de l'affection pour la famille Ocean ! J'ai apprécié
feu « Danny » et sa petite bande, mais j'ai envie aussi
d'apprécier Debbie, sa sœur, talentueuse et revancharde qui revient
pour faire son petit numéro ! Voilà c'est parfois trop long,
maladroit ou cliché, cependant je me suis laissée berner avec
plaisir et emporter par cette petite bande de 8 qui ne demande qu'à
refaire un tour sur le devant de la piste.
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