Coffee and Cigarettes
COFFEE AND
CIGARETTES
de Jim Jarmusch
Niché
entre ghost dog et broken flowers, ce film qui ne
ressemble à aucun autre est un cri du cœur de Jim Jarmusch. Il est
le fruit de sa volonté de revenir à des films à plus petits
budget, plus intime, plus personnel. Ce qui le rend impossible à
résumer, si ce n'est de dire que c'est onze segments où deux
personnes se retrouvent autour d'un café dans différents lieux,
avec différentes histoires, quelques minutes d'une conversation
volées entre eux.
Et d'un autre coté il est difficile de parler de ce film sans commencer par la beauté de l'image. Si quatre directeurs de la photographie ce sont partagés les différents segments: Tom Dicillo, Frederick Helms, Ellen Kusas, et Robbie Miller, il y a une vraie identité visuelle avec des contrastes forts et des noirs puissants. Il n'y a que peu de moments où la lumière baigne la pièce. La composition des plans, et la mise en scène elle même, compose des images et des moments vraiment très beaux. Je trouve que la fin des premiers segments et la manière dont ils se terminent avec un plan où les tables et les tasses sont filmées à la verticales, ont une construction telle qu'elle n'est pas sans rappeler une nature morte avec son lot de détails et accessoires.
Et d'un autre coté il est difficile de parler de ce film sans commencer par la beauté de l'image. Si quatre directeurs de la photographie ce sont partagés les différents segments: Tom Dicillo, Frederick Helms, Ellen Kusas, et Robbie Miller, il y a une vraie identité visuelle avec des contrastes forts et des noirs puissants. Il n'y a que peu de moments où la lumière baigne la pièce. La composition des plans, et la mise en scène elle même, compose des images et des moments vraiment très beaux. Je trouve que la fin des premiers segments et la manière dont ils se terminent avec un plan où les tables et les tasses sont filmées à la verticales, ont une construction telle qu'elle n'est pas sans rappeler une nature morte avec son lot de détails et accessoires.
Si
vous aimez les films de Jim Jarmusch, vous retrouverez les marqueurs
du réalisateur. Il y a des clins d’œil à ce qu'il a fait, et des
idées sur ce qu'il fera.
Prenant
mon adoré Paterson,
qui sortira plus de dix as après. De ce film, le réalisateur dit
que c'est une ode aux détails. Mais c'est déjà le cas ici. Chaque
petite chose posée sur les tables, ou dans les décors ont une
importance. Pas un rôle marqué et lourd à la manière du fusil de
Tchekov, mais ils disent quelque chose, du moment ou des personnages.
Et je ne vous parlerai pas des tables en damier, ou des tasses de
café qui nous ramènent directement aux choix de décoration de
Laura.
On
a le même sentiment avec tous les films que l'on peut avoir vu de
cet homme. Je suis aussi certaine que chacun ressentira ou
percevra différemment les moments qui nous renvoie à ses autres
films. J'ai adoré me retrouver à table avec des mafieux qui me
ramenait directement à l'univers de ghost dog.
J'en ai presque était émue.
Il
y a autant de thèmes que de petites histoires, là aussi on retrouve
ceux qui sont chers au réalisateur. Par exemple Jim Jarmusch a une
véritable fascination pour Tesla, sa vie, ses inventions et la
manière dont il est perçu aujourd'hui. Volé, presque oublié, et
n'ayant pas eu la reconnaissance qu'il aurait du parce qu'il ne
travaillait que dans le but de fournir une énergie gratuite pour
tout le monde. Il paraît presque logique de le retrouver dans un des
échanges. Ce n'est pas le seul de ses thème de prédilection que
l'on retrouve. Il y a aussi entre autre sa fascination pour les
doubles , les jumeaux, les cousins... comme on peut s'en douter on
croise aussi des acteurs que l'on recroisera dans son œuvre, et ses
amis.
L'omniprésence
des musiciens de Iggy Pop, aux white stripes en passant par des
membres du wu-tang clan voire Tom Waits, ainsi qu'une ost de rêve
donnent un imprégnation musicale encore plus importante que dans ses
autres œuvres. C'est le fil conducteur du film.
Ces
segments bien que totalement indépendants forment un tout vraiment
cohérent qui parlent d'une certaine vision de l'humanité, des
inégalités sociales, des convenances et des sentiments, du respect
des autres et de leur culture...
Ce
film ne se livre pas facilement, comme sa somptueuse beauté de
photos sur papier glacé peut le laisser croire. Il est une
expérience à part entière.
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