2010 - 20192017Abhishek BharateCritiqueDavid WenhamDev PatelGarth DavisNicole KidmanRooney MaraSunny Pawar
Lion
LION
de Garth
Davis
Sans les oscars
et les autres récompenses, je n'aurai jamais donné sa chance à
Lion. La promo française a su annihiler toutes envies chez moi. Les
quatre par trois ou les visuels disparaissaient sous une typo aux
couleurs flashies hurlant «le nouveau slumdog millionaire»,
c'est pas ma came. Alors que j'ai adoré ce film de Dany Boyle.
Puis il y a eu
toutes ces récompenses, le discours bouleversant de Dev Patel, et
l'affection que j'ai pour cet acteur ont su faire naître l’intérêt,
mais c'est la bouille de Sunny Pawar qui a su me conquérir. Je me
suis donc installée devant ce film sans savoir ou j'allais.
Saroo est un
petit bonhomme de cinq ans qui suit comme son ombre son grand frère
Guddu. On les rencontre en train de chiper du charbon dans un train
(pour être précise la scène d'ouverture est plus poétique, mais
je vous laisse la découvrir). Ils vont revendre ce charbon au
marché, et avec cet argent ils achèteront du lait pour leur maman
et leur petite sœur. Mais la vie est difficile, et la maman doit
laisser ses enfants pour aller travailler. Guddu quant à lui, en
tant que grand frère responsable, part pour plusieurs jours pour un
travail de force dans une ville éloignée. Mais saroo se sent assez
fort pour travailler avec son frère et aider sa maman. Il fait un
numéro de charme, et fini par obtenir ce qu'il veut.
Guddu qui doit
avoir entre douze et quatorze ans est un grand frère aimant et
attentionné. Mais une fois arrivé à destination, le titou n'arrive
pas à se réveiller, il le laisse dans une gare le temps de
travailler. Mais Saroo se réveille et se réfugie dans le wagon d'un
train. Wagon qui est fermé et est rapatrié pendant plusieurs jours
jusqu'à Calcutta. C'est là que commence son existence d'enfant des
rues.
Saroo n'est pas
un personnage de fiction. Il est l'auteur d'une autobiographie qui
raconte une partie des sa vie et dont est inspiré ce film. C'est
cette histoire qui nous est contée.
Celle d'un homme hors du commun
qui a retrouvé le chemin de sa petite enfance en sachant retrouver
ses souvenirs de tout petitou et avec Google earth. Il est un homme à
l'image de l'enfant qu'il était, exceptionnel. C'est presque un
privilège de connaître son histoire et d'entendre ce qu'elle dit de
notre société.
Ce film aborde
des thèmes plus larges ce n'est pas juste un biopic.
Il a un
discours sur la famille. Une famille qui n'a pas une forme
traditionnelle. La vision de la maternité qui est importante dans ce
film est assez originale. j'aime ce qu'il découvre de sa mère
adoptive. Je suis admirative de sa liberté, de ses choix et de
l'amour qu'elle donne. Elle rafraîchit l'imagerie qu'il y a autour
de l'adoption à l'étranger, de l'adoption tout court, et même de
ce qu'est la maternité. Cette femme est un exemple.
Sa maman
indienne est tout autan extraordinaire, elle tient debout dans les
pires circonstances. Elle survit a des situations que je ne suis pas
sure de pouvoir encaisser. Elle élève seule, ses enfants dans une
pauvreté sans nom.
N’interprétez pas mal mon emballement, leurs
portraits sont nuancés spécialement celui de Sue sur qui on
s'attarde le plus. Mais ce qui en ressort c'est la force de ces
femmes, et l'amour qu'elles donnent à leurs enfants. Ces familles
ont des niveaux de vie, et des milieux diamétralement opposés. Mais
ce qui est commun c'est l'amour qu'elles portent à Saroo.
L'amour est au
centre de ce film.
L'amour d'une
famille comme je viens de le dire, dont l'inquiétude pour un enfant
les bouffe. Et jamais un père et une mère n'auront jamais été
aussi heureux que lorsque leur enfant trouvera la paix.
C'est aussi
l'amour fraternel. Quoi qu'en dise le personnage principal, il est
aussi inquiet pour son petit frère d'adoption qu'en imaginant
l'inquiétude de Guddu. Il veille le sommeil de l'un comme il chérit
le souvenir de l'autre.
Il y l'amour
d'un homme et d'une femme. D'abord celui des parents qui font blocs,
et qui agissent en osmose. Ou celui de Saroo et de son amoureuse. Ce
couple qui implosera sous la douleur de cet homme, sous sa volonté à
lui de traverser cette épreuve tout seul. Mais cet amour qui rend
cette femme si compréhensive et toujours présente. Ce film fait le
portrait de notre société et de ses travers. Il se fait l'écho de
tant de nos problématiques actuelles par le prisme de la vie de cet
homme.
Pour servir ce
film, il y a deux acteurs absolument merveilleux. Ce sont eux qui
prêtent leurs traits à Saroo, ce sont Sunny Pawar et Dev Patel.
Sunny Pawar qui porte bien son prénom est lumineux et très
attachant. Il m'a étonné par la maîtrise de son jeu et son
charisme. Il arrive à incarné un enfant dans une telle détresse
avec un sourire et des yeux tristes qui m'ont arrachée le cœur. il
est si jeune et si inexpérimenté pour porter seul une partie du
film. Mais il le fait crânement et avec justesse.
Puis il y a Dev
Patel , qui du haut de ses vingt six ans a déjà démontré son
talent; Il compose son personnage avec finesse et sensibilité. Il
retrace l'évolution de cet homme avec justesse. Il est bouleversant.
Je glisserai un
petit mot sur Nicole Kidman, dont je ne suis pourtant pas fan, et qui
incarne sue la mère adoptive. Je suis impressionnée par son second
rôle ou elle accepte de ne pas apparaître sous son meilleur aspect
soit avec une coiffure indescriptible, ou vieillit et marquée par la
vie. Dans toutes les scènes ou elle apparaît elle ne tire pas la
couverture à elle. Elle créé une femme d'une sensibilité
exacerbée et à mes yeux une femme exemplaire dont on pourrait
s'inspirer.
Il y a
cependant des bémols dans ce film, pour moi c'est majoritairement
sur la forme. La chronologie est mal développée à mon goût.
Le
film est formellement divisé en deux une ou le héros est enfant et
la période couvre les deux ans et demi, entre le moment ou il se
perd et celui ou il est adopté en Tasmanie. Puis une fois adulte du
moment ou naît son mal être à son retour en Inde dans son village
d'origine. Ce qui me gène c'est la non stigmatisation des moments.
Par exemple dans la période ou il est enfant il aurait aussi bien pu
se passer quinze jours, six mois ou cinq ans. Rien ne marque le temps
qui passe.
Je peux interpréter que ce floue est là pour nous faire
marcher dans les pas de cet enfant qui lui même ne perçoit pas le
temps qui passe. Mais c'est pareil pour lui adulte, on comprend qu'il
s'écoule du temps dans cette partie du film. Mais il est
difficilement matérialisable et à partir du moment ou il se sépare
de son amoureuse il n'y a plus rien qui nous indique le temps qui
passe. Est ce que ça a duré des mois ,des années, je suis
incapable de le dire.
De même Saroo
à retrouver son village avec Google earth et ses souvenirs. On ne
voit quasiment pas ces recherches; je comprends que ce soit chiant
google à l'écran; mais on ne voit que peu ses flashbacks. Ils sont
peu utilisés, c'est surtout de son mal-être dont nous sommes
témoin. la recherche apparaît concrétisée par un tableau et des
punaises...
Saroo Briezly a
créé une organisation pour les enfants des rues de Calcutta. Dans
ce film il y a une volonté de raconté ce qui se passe, et
probablement de retracer une partie des souvenirs de cet homme. Mais
c'est assez mal amené, et ça fait un chouia catalogue. C'est aussi
le cas dans l'orphelinat ou on a vraiment l'impression d'une galerie
de portraits plutôt que d'un moment clé de l'histoire. C'est un peu
triste.
Puis finalement
je parlerai des couleurs et de la lumière.
Je trouve ça un peu
facile l'utilisation de lumières chaudes et des gammes de couleurs
jaunes et ocres dans les périodes ou le film se situe dans le petit
village indien, et les tons verts, gris et brumeux qui
dominent les moments en Tasmanie.
Ce film est
imparfait, mais je m'en fous ses qualités ont surclassés ses
bémols. Écrire dessus à fait renaître la boule au ventre qui ne
m'a pas quittée pendant le film. Il va rester longtemps en moi, et
laissera dans mon âme une petite cicatrice.
2 commentaires
J'ai beaucoup apprécié ce film, malgré un reproche que je lui ferais : un peu trop de mélodrame, appuyé par la scène finale, où l'on retrouve les "vrais" protagonistes. Un peu plus de pudeur et ça aurait été parfait.
RépondreSupprimerOui certains mécanismes sont un peu facile, mais je trouve ça assez juste dans le fond car c'est tellement fort ...
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