LE PROCÈS d'Orson Welles
J'ai un souvenir particulier de Kafka, c'était en été, affalée devant mon livre au soleil. Je me souviens d'avoir frissonné en lisant une scène de torture. Il a laissé en moi une emprunte particulière. Ce souvenir d'avoir été déstabilisée par sa manière de construire son récit, surtout à cause d'une absence d'explication.
Alors lorsque j'ai lu que Orson Welles avait adapté Le Procès, j'ai été curieuse de connaître sa vision
Alors lorsque j'ai lu que Orson Welles avait adapté Le Procès, j'ai été curieuse de connaître sa vision
Pour s'immerger dans un livre de Kafka il faut accepter de perdre pied. Orson Welles en tant que réalisateur applique parfaitement les préceptes de l'écrivain. Pour cela il déstabilise le spectateur. En premier par le visuel et les choix de photographie. Il joue avec les perspectives. Il transforme un ensemble d'immeubles récents du début des années 60, en paysage désertique et sans âme. Donnant un aspect de labyrinthe hypnotique ou seul nous, nous perdons.
Lorsque k est confronté à la justice, il va au tribunal et là les décors sont gigantesques et démesurés. Les colonnes semblent monter vers le ciel toujours gris. Les salles sont infiniment grandes, et parfois elles s’étendent sur différents niveaux. Les hommes semblent tellement petits, des fourmis qui égarent leurs âmes et leurs personnalités... des insectes qui se perdent dans le gigantisme de ce bâtiment dont certains ne sortent plus.
Quant au lieu ou travaille Joseph K , pour lui donner vie, Welles choisit la gare d'Orsay. Il créé une grande salle ou tous les employés sont habillés de la même manière. Ils semblent interchangeables quasiment non identifiables. On le reconnaît que parce qu'il ne cesse de gesticuler. Chaque moment a son esthétisme propre dans ce film. Il fait son identité. Mais ce qui ressort est cette impression de non individualité et un coté labyrinthique.
Quant au lieu ou travaille Joseph K , pour lui donner vie, Welles choisit la gare d'Orsay. Il créé une grande salle ou tous les employés sont habillés de la même manière. Ils semblent interchangeables quasiment non identifiables. On le reconnaît que parce qu'il ne cesse de gesticuler. Chaque moment a son esthétisme propre dans ce film. Il fait son identité. Mais ce qui ressort est cette impression de non individualité et un coté labyrinthique.
A chaque moment de ce film rien n'est ce que l'on voit, tout est plus riche.
Les acteurs sont mythiques. Anthony Perkins est Joseph K. Il est perdu dans son propre dynamisme. Ça longue silhouette, et sa grande taille lui donne l'allure parfaite pour se fondre dans les tableaux que dessine le réalisateur. Il compose un jeu qui évolue de la retenue guindée à la perte de contrôle hystérique.
On croise aussi la lumineuse Romy Schneider qui illumine le film et dont l'allure frêle contraste avec le monstre sacré Oscar Welles à qui elle donne la réplique. Deux icônes qui soufflent le jour et la nuit sur une même scène. Je finirai par Jeanne Moreau qui si elle a un petit rôle est tout simplement envoûtante.
Ce film est plus qu'un film, il est une expérience. Il est tout autant un matériel de réflexion qu'un manège qui vous laisse vacillant sur vos bases.
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