Une vieille dame est assassinée à Oxford. Son corps est découvert par deux hommes qui se rencontrent à ce moment-là pour la première fois : Arthur Seldom, un grand professeur de mathématique et de logique et Martin, un étudiant qui vient d'arriver dans l'université et qui rêve d'étudier avec Seldom. Rapidement d'autres meurtres ont lieu, tous annoncés par des symboles bien singuliers. Martin et le professeur s'associent pour retrouver les pièces du puzzle. Rien ne sera comme il paraît. L'identité du meurtrier sera une réelle surprise et son motif encore plus.Crimes à Oxford – 26 Mars 2008 – Réalisé par Alex de la Iglesia
Je ne connais pas assez le cinéma de Alex de la Iglesia, car avec « Crimes à Oxford » cela n'est que le troisième film que je découvre de lui. Mais c'est la qu'il est très fort pour moi, parce qu'il m'a séduit des les premières minutes de son impressionnant « Balada Triste » et que cela à continué avec l'hilarant « Les Sorcières de Zugarramurdi » pour tomber avec curiosité sur un « Crimes à Oxford »
Martin est un jeune étudiant américain qui arrive en Angleterre pour étudier à l'université d'Oxford. Il trouve un logement chez l'habitant qui lui loue une chambre. Mais Martin n'a pas choisi cette maison et Oxford pour rien, car il souhaite que le très réputé Arthur Seldom soit son maître de thèse. Sauf que ce vieil homme à bien changé, il est aigri et ne pense qu'a vendre des livres, ce qui ne décourage pas Martin qui tint à le confronter lors de l'une de ses conférences. Très vite le professeur Seldom s'énerve et humilie en public Martin qui le prend très mal. Vexé il décide de prendre ses affaires et de rentrer aux USA, sauf qu'en rentrant chez lui, il retrouve le professeur Seldom qui connaît bien la propriétaire et tous les deux découvrent le cadavre de Julia Eagleton, la logeuse. Un événement bien malheureux qui va pourtant rapprocher les deux hommes, mais ils vont être très vite préoccuper par bien plus important que des querelles d'égos, un tueur en série sème les cadavres dans Oxford …
Au final c'est assez mitigé … « Crimes à Oxford » me donne l'impression d'un mélange indigeste entre Hercule Poirot, Numbers et la folie de Alex de la Iglesia, prometteur mais carrément brouillon. Avec Jorge Guerricaechevarría l'un de ses plus fidèles collaborateurs, ils adaptent le roman de l'écrivain et mathématicien Guillermo Martinez « Crímenes imperceptibles ». L'histoire sur le papier est intéressante jusque dans les problématiques qu'elle soulèvent comme celle de croire que rien n'est du au hasard et que tout n'est qu'équation mathématique, mais l'intrigue souffre à mon sens de deux choses rédhibitoire.
La première c'est que le film brasse énormément de concepts et théories scientifiques comme le Tractatus logico-philosophicus de Ludwig Wittgenstein, les suites logiques (dont la suite de Fibonacci), le principe d'incertitude de Heisenberg, le théorème d'incomplétude de Gödel, le dernier théorème de Fermat et sa preuve par le professeur Wiles d'après la conjecture de Shimura-Taniyama-Weil, qui sont j'en suis certain très intéressant mais qui rendent abscons et complexe une intrigue qui ne l'ai pas. De plus les dialogues entre les deux personnages principaux ou ils parlent de ces différents concepts ont de quoi vous donner la migraine tant c'est incompréhensible pour le commun des mortels.
Ensuite la seconde c'est le style visuel et tout personnel de Alex de la Iglésia qui ne va pas à ce monde là et à cette intrigue là. Je m'explique des le début on sent cette dose d'étrangeté qui sied à merveille à son cinéma, les personnages sont étranges, voir malsain sans que l'on ne sache pourquoi, les couleurs sont jaunies (pas trop) et tranchent avec le cadre rigide d'Oxford. Sauf que là ou on a habituellement des personnages très haut en couleurs et complètement décalqués, ici ce n'est pas le cas. Ils sont intéressant mais plutôt « normal » et ça tombe lamentablement à plat car ce n'est pas cohérent avec ce qu'il veut montrer.
Toutefois je ne peux pas dire que cela soit mal fait ! Si le rythme du film est balbutiant, Alex de la Iglesia nous promène avec élégance dans les ruelles d'Oxford, tournoie autour des interprètes avec fluidité et filme les moments de tensions avec efficacité, nous laissant à chaque fois le soin d'imaginer ce qu'il s'est passait. De plus il peut compter sur une partition éclairée de Roque Banos qui accompagne le film avec soin. Mais là ou je dois reconnaître que de la Iglesia fait fort c'est dans sa façon de diriger John Hurt et Elijah Wood. Tous les deux portent le film sur leurs épaules et livrent par la même occasion un joli numéro de duettiste. L'ancien face au jeune, le cynique face à l'idéaliste, le pragmatique face au rêveur, une opposition de style mémorable ou les deux acteurs se donnent à fond et ou l'on sent que le réalisateur se plaît à mettre en scène leur face à face.
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