Hair

by - octobre 14, 2016


Trois jeunes femmes iraniennes muettes, des championnes de karaté, sont invitées au Championnat du Monde en Allemagne. Mais les autorités iraniennes s’opposent à leur participation, car tant qu’il sera interdit en compétition sportive de se couvrir le cou, les athlètes iraniennes ne pourront y participer.
Hair – Réalisé par Mahmoud Ghaffari

Le « F.I.F.I.B » à ouvert aujourd'hui sa cinquième édition, avec une programmation une fois de plus diverse et variée, qui plus est à l'occasion de cette anniversaire, c'est encore plus de films que l'on peut découvrir. Et l'un des premiers films en compétition au « F.I.F.I.B » est l'une des propositions les plus originales que j'ai pu voir en quatre éditions du festival de bordeaux, c'est « Hair » écrit et réalisé par Mahmoud Ghaffari.

C'est l'histoire de trois jeunes femmes iraniennes, muettes et championnes de Karaté qui doivent participer au Championnat du Monde en Allemagne. Cependant elles sont soumises aux lois religieuses de l'Iran et l'état bloque leur futur départ, car elles doivent se couvrir obligatoirement au moment des combats avec un « hijab », sauf que la fédération internationale de karaté ne leur autorise qu'un simple bonnet. Incrédules, les trois jeunes femmes vont se battre, pour affirmer leurs choix et leurs convictions face à une société ancrée dans ses traditions.

Et au final « Hair » m'a beaucoup plu ! Plus haut je parle d'originalité et elle est décrite dans mon résumé de l'histoire, les trois interprètes sont muettes. C'est original, car elles monopolisent l'écran et que l'on ne transmet pas forcément les mêmes idées que si elles parlaient. Cela Mahmoud Ghaffari l'a bien compris et capte à merveille l'énergie de ces femmes( Magnifique Shirin Akhlaghi, Zahra Bakhtiyari et Schabnam Akhlaghi), de leurs aspirations et de cette volonté qui les animent, avec une caméra portée bien maîtrisée qui sait saisir les moments de joies comme de peines, sans jamais être dans l'approximation. Une réalisation au service de l'histoire qui ne perd jamais son objectif de vue et ses interprètes pour parler au mieux de l'Iran, de leur vision du monde, de leur société, du rôle des sportifs, mais aussi et c'est le plus important de la place de la femme dans l'Iran moderne. 

Un sujet que Ghaffari fait sien pendant 70 min ou les jeunes femmes sont toujours renvoyées à leurs conditions de femmes, que si elles gagnent des titres, elles seront des héroïnes de la nation, mais qu'en attendant la religion passe au dessus de ça, de leurs droits et de leurs inspirations. La fin est alors extrêmement parlante, l'une d'elle, se révolte, casse et saccage l'appartement qui leur était alloué, sans que quiconque ne réagisse et dans un dernier geste de défi, vient trouver celui qui leur a dit non, montrant si il ne le fallait leur soif de changement. 

Un film radical à l'énergie furieuse, qui montre bien le chemin à parcourir en Iran pour les femmes.

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