Fear Itself

by - octobre 15, 2016


Fear Itself réalisé par Charlie Lyne

Une fois de plus la programmation du festival de Bordeaux m'a surpris ! Une constante depuis 5 ans avec ce festival qui va chercher assez loin les films que l'on découvre lors de cette semaine. Cette fois-ci le « F.I.F.I.B » a traversé la manche pour visionner le second film du jeune réalisateur Charlie Lyne qui nous offre une expérience inédite plus qu'un réel documentaire avec l'intriguant « Fear Itself ».

Si le film est présenté comme un documentaire, il n'en est rien à mon humble avis. On écoute pendant 90 minutes la voix suave de Amy E. Watson qui nous entraîne dans sa vie et dans le cinéma d'horreur qu'elle affectionne pour nous faire part de « sa » définition de la peur, de l'implication des films d'horreurs dans sa caractérisation et de la perception des gens vis à vis de la « peur ». Elle est à la fois la narratrice et le repère dans ce camaïeu d'images horrifiques qui s’enchaînent pour illustrer avec originalité le propos du film. Un exercice périlleux qui prend la forme d'une leçon, d'un cour magistral, d'une démonstration par l'image des différentes façons de ressentir « la peur » !

Première chose que l'on peut apprécier avec « Fear Itself » c'est cet amour du cinéma que Charlie Lyne se régale à nous proposer. Cette enchaînement d'extraits est le réel plus de ce long-métrage radical, car on découvre ou l'on redécouvre des tas de films, divers et variés qui vont de « M le Maudit » à « Suspiria » en passant par « Uzumaki » de Higuchinsky, ce qui est passionnant, si on excepte les spoilers que l'on prend dans la tronche par instant, je le recommande a tout le monde !

Mais même si je salue cette érudition, j'ai malgré tout était déçu par la nouvelle œuvre de Charlie Lyne, qui se fait piéger par son propre langage. Ce que le film raconte n'est pas inintéressant et il livre des pistes intéressantes sur l'influences des films d'horreurs dans la perception de certaines peurs que l'on peut avoir, mais en le racontant par le biais de la voix de Amy E. Watson et par les nombreux extraits qu'il nous montre, on est jamais réellement concentré sur ce que l'on voit et ce que l'on entend ! Parce qu'on passe le plus clair de notre temps à regarder l'image, car la voix monocorde endort plus qu'elle ne passionne et c'est bien là toute la faiblesse de ce film, car ce que l'on voit à pris le pas sur ce que l'on entend. Cependant je n'ai pas été sensible à l'expérience réalisé par Lyne, je l'admets volontiers, mais pour moi, il faut plus qu'une voix « transparente» et des extraits pour me plaire. Il me faut du rythme ! Ce que l'on a jamais. De la variation ! Ce que l'on a pas non plus et surtout de la surprise ! Ce que le réalisateur ne me donne jamais en 1h30 que dure le film. 

Ne vous fiez pas à mon avis, c'est tellement particulier que si vous avez l'occasion de le voir, n'hésitez pas ... 

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