Terminator

by - juillet 07, 2016



A Los Angeles en 1984, un Terminator, cyborg surgi du futur, a pour mission d'exécuter Sarah Connor, une jeune femme dont l'enfant à naître doit sauver l'humanité. Kyle Reese, un résistant humain, débarque lui aussi pour combattre le robot, et aider la jeune femme...

Terminator – 24 Avril 1985 – Réalisé par James Cameron

Quelques soit le film, le genre ou la finalité de l’œuvre que l'on regarde, cela représente très souvent et dans une moindre mesure une image que ce fait le réalisateur de notre époque ! Mais le plus fascinant reste quand les cinéastes font dans le cinéma d'anticipation. Ils ne se contentent pas de parler de ce qu'il se passe à un instant T, ils s'imaginent le monde de demain.

Utopique ou dystopique, rare sont les visions qui nous sont favorables et qui font de la terre un endroit meilleur. L'un d'eux, le « Terminator » de James Cameron, synthétise près de trente ans avant, toutes les peurs de notre siècle à venir. La peur du nucléaire, la peur de l'automatisation (robot) et de l'Intelligence Artificielle sont autant des sujets d'actualités (Fukushima, le premier robot soldat russe, Tay l'IA de Microsoft) que les thèmes principaux du film. Mais si ne nous en sommes pas au même point que les héros du film, cela rend la chose encore plus terrifiante, car ceux qui n'étaient que la sf est maintenant plausible (théoriquement).

En 2029 à la suite d'un holocauste nucléaire, la terre n'est plus qu'un immense champ de ruines ou les survivants livrent une guerre acharnée contre les machines qui ont pris le pouvoir. Mais malgré la supériorité évidente des machines, les humains sont sur le point de gagner la guerre contre Skynet, notamment grâce a leur charismatique leader John Connor. Sauf que les machines envoie un Terminator, un robot humanoide dans le passé pour tuer Sarah Connor, la mère de John et éviter ainsi la naissance du meneur de la résistance. En réponse à cela, un protecteur est envoyé à Sarah, le soldat Kyle Reese. 1984, Los Angeles, la jeune Sarah Connor qui ne se doute de rien mène une vie normale, mais tous cela change très vite quand le Terminator se met en chasse. Plongée dans un cauchemar sans fin, elle ne doit son salut qu'a Kyle Reese et à ses cotés elle va apprendre à survire ...

Qu'en dire au final ? C'est un cauchemar éveillé de près d'une heure cinquante menée de main de maître par un James Cameron en état de grâce. Une œuvre phare de la sf qui est née après le tournage de « Piranha 2 ». Et au moment de la sortie du film à Rome, James Cameron tomba malade et rêva d'un « torse métallique se traînant hors d'une explosion ». Une vision improbable qu'il va vite développer a son retour chez lui aux USA. Le scénario passera par plusieurs étapes, dont une ou il y avait deux terminator, un T101 et un robot en métal liquide, mais faute de pouvoir le matérialiser à l'écran avec les moyens de l'époque, l'histoire fut réécrite avec un seul « Terminator », repoussant à plus tard l'idée du robot à métal liquide (Terminator 2). Pour un résultat d'une incroyable densité, ou le réalisateur invoque comme influence diverses, les films de sf des années 50, certains épisodes de Au-dela du réel ainsi que des films plus récent comme Mad Max 2, pour un film qui navigue entre horreur et sf.

Et c'est bien dans ce mélange si minutieux que le film se démarque et dégage toute sa puissance. Le film d'horreur derrière le film de sf se révèle être a la hauteur de ses aînés, en adoptant les codes du slasher ou le T101 prend la relève de célèbre boogeyman comme Michael Myers et Jason Voorhees. Tout est pensé pour optimiser et rendre cela aussi horrifique que possible, par la mise en scène de James Cameron d'un coté et par l’interprétation du Terminator joué par Arnold Schwarzenegger totalement à l'aise dans le rôle du robot tueur. Irréel, cauchemardesque ou encore inarrêtable, James Cameron réussit même a nous mettre dans une position similaire à celle de Sarah Connor, c'est a dire inquiet et aux abois devant une menace qui vient d'un age que l'on ne connaît pas encore.

Ce double enjeu crucial sur le destin de Sarah Connor est particulièrement bien mené, d'un coté il faut qu'elle reste en vie face à la menace du T101 dans le monde de 1984, mais elle doit aussi survivre, car elle est l'espoir de toute l'espèce humaine. Malgré tout il ne faut pas oublier que c'est un film de sf et que Cameron avec un budget dérisoire donne vie a un univers terrifiant. Certes les scènes dans le futur ne sont pas légion (budget oblige), mais elles sont suffisantes pour rendre l'histoire palpable et crédible, de plus on a de la chance d'avoir quelqu'un de compétent comme Stanley Winston pour gérer les effets spéciaux et bien sur pour créer le Terminator. Quelques effets date un peu, mais cela ne leur enlève pas tout leur puissance, surtout quand la mise en scène de James Cameron ne faiblit pas elle. C'est toujours aussi élégant, spectaculaire, rythmé de la meilleure des façon et très bien monté.

Si la musique de Brad Fiedel est depuis le temps devenue un classique des bandes originales de film, son travail ici est tout autant l'accompagnement idéal du film que la note d'intention du réalisateur. Prenez le thème principal qui joue sur plusieurs tableaux, sur la mélancolie, la tristesse, avant de devenir plus sourd, plus grave et menaçant, ou l'ambivalence de ce crescendo illustre le conflit à venir. Même si il reste une lueur d'espoir, le film est ainsi profondément pessimiste et il pose un constat sans concession sur l'avenir. Des lendemains qui déchantent ou l'homme est la cause de sa propre perte, que cela soit par l'intermédiaire d'un holocauste nucléaire ou l’avènement d'une intelligence artificielle, mais paradoxalement, seul l'homme pourra se sauver, si il fait les bons choix ….

Quant au casting, il est devenu aussi célèbre et indéboulonnable que l’œuvre elle-même. Dans le rôle du Terminator on retrouve Arnold Schwarzenegger. L'acteur n'était pas le premier choix de Cameron au début car il avait auditionné pour le rôle de Kyle Reese. Mais très vite l'évidence s'imposa et il devint l'un des plus grand méchant de l'histoire du cinéma. Imposant et impassible, il agit comme un robot à la perfection, allant jusqu'à se perfectionner dans le maniement des armes pour avoir des automatismes parfait et renforcer ainsi son apparence de machine inarrêtable ! Pour jouer Kyle Reese, le réalisateur a choisi l'acteur Michael Biehn qui est franchement très bon. Le scénario à la bonne idée de faire de lui un soldat sans tous les clichés que l'on aurait pu avoir. Il est l'antithèse du Terminator, c'est un homme, avec ses forces, ses doutes et ses faiblesses, que l'histoire nourrit avec subtilité, de plus la love story avec Sarah Connor sonne juste et cela rend encore plus crédible l'attachement naturel qu'il a pour elle. Et donc pour jouer S. Connor on trouve la géniale Linda Hamilton. L'actrice fait de ce rôle le sien, en ne surjouant à aucun moment même si elle est la demoiselle en détresse, elle ne s'en laissera pas compter pour autant en prenant son destin en main et en devenant la première résistante du monde de demain. 

Un chef d'oeuvre tout simplement

Terminator par Ralf Krause
.

You May Also Like

2 commentaires

  1. Un immense film, survival avec une teinte de science fiction fonctionnant par un point de départ simple mais efficace. Puis Schwarzy est une merveilleuse machine à tuer. Avec ce film, Big Jim a fait oublier qu'il était le réalisateur malheureux de Piranha 2.

    RépondreSupprimer

Rechercher dans ce blog