John Wick: Chapter 3 - Parabellum

by - juillet 15, 2019



JOHN WICK: CHAPTER 3 - PARABELLUM
de Chad Stahelski

« John is a man on focus, commitment, sheer fµ@#%*ng will »

Cette phrase que dit Peter Stormare dans le second john Wick est traditionnellement la manière dont on décrit ce personnage et c'est aussi pour ça que les spectateurs l'aiment tant. Si c'est le troisième opus qui sort, si dans cette maison et sur ce blog nous vouons un véritable amour à ce personnage et à l'acteur qui l'incarne, c'est le premier que l'on voit au cinéma, et c'est le premier sur lequel je dois écrire. Je ne jouerai pas le suspense, j'adore toutes les composantes de ce film.

« Tick Tock Mr. Wick »

Le film commence alors que John ayant transgressé l'une des principales règles du continental, n'a qu'une heure devant lui avant qu'une horde de tueurs soit lancée à ses trousses. Lui, lors d'un énième sursaut se jette dans une course effrénée dont on ne connait pas le but mais qui est jalonnée de tueurs.

Souvent nous contextualisons les films desquels nous parlons, mais ici c'est moi que je vais contextualiser. Il me semble important que vous connaissiez mes antécédents avec les deux films qui ont précédé; pour que vous puissiez jauger de mon degré d'objectivité. Il y a à peu près deux ans, j'ai eu envie de voir un film de Keanu Reeves, à cause d'un post dans une de mes TL. Le film en a entraîné un autre et on a dut balayer plus des trois quarts de sa carrière. Au milieu de tout ça, il y avait les John Wick que le Key maker de ce blog avait déjà vu. Vu mon enthousiasme, les BR étaient dans mes souliers au noël suivant. Nous les avons vu souvent, et quand je dis souvent je pèse mes mots. Nous avons suivi comme de vrais petits fanboy et fangirl le tournage (merci les réseaux sociaux et spécialement instagram), on était devant les portes du cinéma à l'ouverture le jour de sa sortie. Normalement c'est à ce moment là que le film me déçoit...

«I’m a huge fan. John Wick. And so far, you haven’t disappointed» dit Zeroet c'est définitivement mon ressenti.

Ce film s'inscrit parfaitement dans ma lignée des deux précédents, et j'y retrouve tout ce que j'aime et plus encore. Chad Stahelski en parfait gardien et maître d'oeuvre (oserai-je architecte?) du temple wickien, soigne son univers, sa mythologie et ses spectateurs.
Ce sont de petites choses que l'on retrouve et qui nous font sentir comme appartenant à cet univers, des voitures, des manières d’être, des accessoires, des réponses à des questions que l'on n'avait même pas formulées. Mais c'est aussi des clins d’œils savamment distillés, comme Buster Keaton qui réapparaît dans le paysage urbain, à peu prêt au même moment dans le troisième opus que dans le second (merci monde de twitter pour avoir éclairé ma lanterne sur son lien avec les cascadeurs). Ou encore des lieux qui nous ramènent à d'autres films.
Mais c'est aussi le travail de Chad Stahelski, homme aux talents multiples qui était cantonné avec son complice David Leich en terme de réalisation à être réalisateurs de secondes équipes dans de gros blockbuster. Mais depuis le premier John Wick il affirme un style et une personnalité cinématographique forte. Ses plans caméra au sol, qui donnent un angle improbable, et soulignent les scènes, son goût pour les reflets, la foule des détails qu'il affectionne et dont il parsème les longs métrages. Et pour avoir beaucoup vu les deux films précédents, il n'y a pas une fois où je ne découvre pas quelque chose qui m'avait échappé au par avant et qui fait sens.

Le sens du détail du réalisateur et les décors ne font qu'un. Les escaliers en verre, les miroirs, les plans d'eau, ainsi que les lieux de tournage toujours aussi sublimes qu'improbables. Je ne peux pas m’arrêter sur tous, mais je peux vous parler de cet endroit qui centralise les contrats, et leurs diffusions. On l’apercevait dans John Wick: chapter 2 mais il prend plus d'importance dans celui ci. L'identité visuelle de ceux qui y travaillent. Ce look des années 50 légèrement désué des opératrices, le matériel qu'ils utilisent, la manière d'afficher des informations, de classer des données; contrastant avec des détails tellement contemporains, les ordinateurs et les tatouages par exemple. Le tout donnant un ensemble improbable, mais terriblement réel. On peut également évoquer le superbe décor du continental, magnifiquement éclairé dans lequel on aimerait se perdre.
Je terminerai par le revival improbable des portables « Slide up », petits détails insignifiants, des accessoires anodins qui ont provoqué chez moi une incommensurable envie d'en faire coulisser un.

John Wick c'est avant tout des combats que Chad Stahelski chapeaute. Des chorégraphies, de l'action pure comme on en voit peu finalement, et encore moins dans le cinéma américain ou européen. S'il implique un investissement sans faille des acteurs et de leurs doublures. C'est aussi un savoir faire du réalisateur qui en plus d'avoir été cascadeur lui même, a été aussi directeur des cascades. S'il a une évidente aptitude à savoir bien s'entourer, c'est aussi un travail monstrueux pour amener des acteurs à pousser le curseur de ce qu'ils peuvent faire. Ce qui donne lieux à des scènes de combats extraordinaires où chacun s'y retrouve. Difficile de vous dire laquelle j'ai préféré sans spoiler, et si je suis franche avec moi même difficile d'en choisir une seule. Donc arrêtons-nous un peu sur ces combats. Eux aussi évoluent, ils semblent se nourrir de ceux qui les précèdent. Ils sont toujours spectaculaires sans jamais se répéter. Vous ne verrez pas deux fois le même geste même si vous l'attendez, et que ça aurait été facile. Certains mouvements reviennent évidemment comme le « jacket shield », mais dans un autre écrin qui les met en valeur différemment. Dans ce cadre il est tant de saluer les guests de luxe; entre autre Tiger Hu Chen,qui réveille en moi les accents d'une fangirl, ainsi que Yayan Ruhian et Cecep Arif Rahman les stars des films the raid, dont il émane bienveillance et des accents comiques inattendus. Sentiments probablement temporaires vu que le key maker m'a programmé une séance de rattrapage de ces deux longs métrages.


La photographie est l'oeuvre de Dan Laustsen, et c'est pour moi le moment de faire une révérence. Cet homme est du miel pour mes yeux, tout ce qu'il touche me charme. Ses bleus, ses cuivres, et ses verts profonds et intenses, les contre jours chéris par le réalisateur , saupoudrés d'un étalonnage judicieux, offrent tout le cachet que cet univers mérite. Ils lui confèrent la distinction nécessaire pour balancer les activités et les lieux. Le tout aider par Luca Mosca et son sens du costume fait sur mesure, et d'une classe naturelle dont certains espions de cinéma devraient s'inspirer (j'étais obligée). Il y a une élégance naturelle qui émane de ce film où l'on tue très salement.



«The bodies he buried that day laid the foundation of what we are now»

En effet ce sont toutes ces petites choses qui donnent à John wick une base solide. Avec une ost toujours signée par Bates et Tyler, des touches d'humour plus présentes pour contrebalancer les combats.
Une fois l'équilibre trouvé le scénario approfondit la mythologie autour de son œuvre.
Celle de John on a pris l'habitude de deviner John, de le voir évoluer avec ses zones d''ombres. Là on découvre des choses sur les origines de l'homme (john) et sur son œuvre (le babayaga).,Tout en cultivant cette dualité dont s'amuse tant le réalisateur et l'acteur. Si cette dernière est toujours présente quelque soit l'opus dont on parle, je trouve que c'est dans celui qu'ils se rejoignent le mieux. Ce travail touche aussi les institutions qui régissent ce micro-cosme, évidemment le continental ou on s'attarde pour notre plus grand bonheur, mais aussi sur la hight table, et ses « petites mains » comme l'adjudicatrice, et les règles qui les régissent. D'autres lieux apparaissent, que je vous laisse découvrir mais qui l'ont fait frissoner dans mon fauteuil.

Ce film à ça de particulier qu'il arrive à enrichir son histoire et son univers en ouvrant des portes , mais en fermant d'autres ce qui attise l’intérêt du spectateur, tout en répondant aux questions qu'il avait.

« It wasn’t just a puppy »

Cette phrase que l'on voit en anglais dans la bande annonce se retrouve finalement prononcé en biélorusse dans la film. Mais elle parle de la place des animaux dans cet univers.
Jamais dans aucun des films john wick ils n'auront eu autant d'espace. Là aussi je suis limitée par ce que je ne veux absolument pas vous dire. Mais c'est audacieux, et ambitieux. Il se créé autour d'eux une autre manière de combattre. Une autre philosophie où les acteurs acceptent même de disparaître derrière ces drôles de partenaires.




« John Wick. The man. The myth. The legend »

Les acteurs sont l'une des principales clés du film. Si il n'y aurait jamais eu ces films sans Keanu Reeves qui a apporté le projet à ses amis. Je voudrai m’arrêter sur le casting féminin est la représentation des femmes dans les "John Wick". Dans les autres films Ellen et Giana bien que peu présentes à l'écran, ont des personnalités fortes, et des positions au dessus de la mêlée. Leurs personnalités changent et dominent un monde d'hommes. Quant à Perkins qui est «tout sauf une lady», elle est l'égale d'un homme, en plus audacieuse et plus jusqu'au-boutiste.
Dans ce film, elles prennent encore plus de place et c'est bien agréable.
Asia Kate Dillon que je découvre est parfaite, en adjudicatrice. Elle distille un petit accent mutin autour de son rôle de peste. Elle est impeccable, c'est une très belle découverte.
Angelica Houston dont je ne dirai rien, pour éviter de spoiler, est majestueuse, et brille nimbée d'une autorité qui lui sied à ravir.
Halle Berry est la reine de mon cœur. Sofia qu'elle interprète est une femme forte, solide, à l'instar de l'adjudicatrice avec de grosses responsabilités. Elle est sublime de perfection. Elle est le personnage qui se rapproche le plus de John Wick, pas son alter ego féminin, mais quelqu'un qui a du avoir un parcours aussi difficile que le sien. Halle est extraordinaire. Elle se bat incroyablement bien, elle a appris a amener les chiens, et c'est elle qui dirige ses partenaires canins La scène de combat dont on voit des passages dans la bande annonce m'a fait tomber en pâmoison sur mon fauteuil. Et j'avoue avoir eu une violente envie d'adopter un malinois, et de l’entraîner. En tout cas ça soulève la question de l'utilité pour toutes les femmes d'avoir un chien aussi bien dressé que ceux de Sofia. Je vous laisse y réfléchir
J'aime les femmes de cet univers, j'aime leur force, leur beauté jamais sexualisée ou surjouée, j'aime qu'elles aient un vécu. J'aime cette vision si contemporaine de ce que c'est d’être une femme au travers de ces personnages. Et c'est typiquement une preuve d'intelligence, et aussi le marqueur que ces films sont portés par des personnes qui ne vont pas vers la facilité.

Lance Reddick et Ian McShane ont plus d'espace et sont encore plus brillants que dans les deux opus précédents. Le duo prend une vitesse de croisière entre une distinction aux accents british, et de gros flingues très séduisants.
Laurence Fishburne, déploie sa magie, et vous subjugue par son charisme. Il n'est pas énormément présent en terme de durée, mais il m'a chauffée à blanc. Dans la dernière scène où il apparaît, il m'a tellement subjuguée et interpellée que j'ai broyé les doigts du key maker de ce blog.
Mark Dacascos est Zéro. Son rôle a pris de l'importance après que Hiroyuki Sanada se soit blessé et n'est pas pu tenir le rôle qui avait été écrit pour lui. Il est un fabuleux tueur, et très bon fanboy. Lorsque l'on y pense le rôle n'est pas forcément simple à construire, mais il s'en tire parfaitement, arrivant a créé un personnage très humain et qui est tout sauf monolithique.
Keanu Reeves est Keanu Reeves. C'est aussi pour lui que l'on aime John Wick. Il l'incarne avec tout ce que ça peut revêtir de sens et d'hématomes. Il arrive à exprimer tout ce que ressent cet homme taiseux, adepte des conversations à base de monosyllabes ou d'un seul mot (wick talk). Nous sommes percutés par ses failles et ses blessures. Alors que finalement ça aurait pu etre juste un alibi scénaristique. Il est parfaitement à sa place dans le
costume de John Wick et je ne vois pas qui d'autre pourrait le vêtir.

Avant de conclure je ferai quelque chose que je ne fais jamais. Si je suis la première à dire que les cascadeurs devraient avoir leurs places dans les cérémonies des prix cinématographiques, jamais je ne les cite pas. Je serai bien incapables de vous dire qui a fait quoi ou de vous faire la liste de tous ceux qui ont travaillé sur les John Wick cependant je tiens juste à cité Anisha Tee Gibbs et Jackson Spidell qui ont doublé Keanu Reeves et Halle Berry et j'espère que ça vous donnera envie de fouiner dans les génériques et de les découvrir. Je soulignerai finalement la présence d'Heidi Moneymaker, (elle était la violoniste tueuse du second John Wick) qui a entraîné Halle Berry et coordonné une partie des cascades qu'elle a du exécutée, et qui est aussi l'une des cascadeuses les plus demandées aujourd'hui à Hollywood.  

Il ne m'est pas difficile de conclure ce billet car j'adore ce film. Mais si vous n'avez pas aimé ses prédécesseurs, n'allez pas le voir. Il est dans les pas de ceux qui l'ont précédés avec une aura et une portée encore plus forte ... 

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