Star Wars: The Force Awakens

by - janvier 09, 2016


Star Wars : The Force Awakens – 16 Décembre 2015 – Réalisé par J.J. Abrams
George Lucas sort « La Revanche des Sith » le 18 Mai 2005. Point final d'une prélogie au combien décevante. Et après tant de souvenir égratignés, je ne souhaitais qu'une chose, c'est que l'on en est fini avec Star Wars !!! Que la saga reste un souvenir, un mythe et que quiconque ne l'amoche à nouveaux. Mais sept ans après ça, le 30 Octobre 2012, la toute puissante Disney annonce le rachat de Lucasfilm pour environ 4 milliards de Dollars et lance dans la foulée la production d'une nouvelle trilogie.

A partir de là tout va très vite, les rumeurs circulent, les noms possible au casting aussi, J.J Abrams arrive à la réalisation, Lawrence Kasdan (Empire Strike Back) vient écrire le scénario. Tout est fait pour rassurer les fans de la 1er heure, mais pourtant je n'y crois pas. Du moins jusqu'au premier trailer diffusé le 28 Novembre 2014 qui m'a mis dans un état proche de Anton Ego dans Ratatouille (Brad Bird).


La simplicité de « vrai » décors, les nouveaux personnages, la musique et les souvenirs d'enfance qui vont avec ! Et qui sont remontés comme un boomerang, faisant ici tomber les réticences que j'avais a son sujet. Et c'est avec excitation que le 16 Décembre j'étais comme 600 000 personnes ce jour là, au cinéma pour découvrir l'épisode VII !

Avec la mort de Dark Vador, de l'Empereur et la destruction de la seconde étoile noire, les Rebelles pouvaient fêter une victoire bien mérité. La République enfin libre pouvait a nouveau être rétablie. Malgré tout cela, les vestiges de l'Empire étaient grands, l'influence du coté obscur encore vivace et c'est autour d'un certain Leader Snoke que l'Empire désormais appelé « Le Premier Ordre » c'est reformé. Pour les combattre, on trouve la « Résistance » menée par la Générale Leia Organa qui peut s'appuyer sur la flotte de la République mais aussi sur de valeureux pilote comme Poe Dameron qui compose la flotte de la Résistance. Et c'est sur lui que Leia compte pour récupérer une carte qui doit les amener à Luke Skywalker, le dernier jedi encore en vie ; mais cela ne sera pas une chose aisée car « Le Premier Ordre » est aussi a sa recherche et pour cela il a lancé son plus fidèle serviteur, le redoutable Kylo Ren ! Une quête dangereuse qui amènera deux personnages, une pilleuse d'épaves et un ancien stormtrooper sur des chemins qu'ils n'imaginaient que dans leurs rêves les plus fous, ceux de la résistance et de la « Force » ….

Au final et au bout de deux séances, « Star Wars : The Force Awakens » est le « Star Wars » que j'attendais ! Un film qui galvanise, qui stimule l'imaginaire et qui te donne envie de partir dans une galaxie très très lointaine. Malgré tout le film à quelques défauts qui l’empêche d’être un très « grand » film.

Tout d'abord celui qui m'a sauté aux yeux, enfin plus aux oreilles c'est la partition de John Williams sur ce film qui n'a hélas rien d'extraordinaire. Car même moi qui ne porte pas spécialement attention à cela habituellement, j'avais su apprécié à l'époque de la menace fantôme par exemple l'excellente composition qui accompagnait le duel de fin., qui apportait beaucoup de gravité et de relief à une scène qui en manquait. Ici il manque clairement un ou deux thèmes forts en plus des reprises classiques pour marquer les esprits et faire la bascule totale par rapport à la trilogie d'origine.

Ensuite c'est les similarités entre cet épisode et ceux de la première trilogie qui font que l'on est pas « vraiment » surpris ! JJ Abrams et Lawrence Kasdan concocte un scénario qui reprend quelques éléments de « A New Hope » ainsi que certains éléments de « Return of the Jedi » pour raconter l'épisode de transition par excellence. Une bonne chose, j'y reviendrais plus bas, mais qui ne réserve au final que peu de surprise car entre un Droïde en fuite, des données a récupérés et la destruction d'une variation de l’Étoile Noire, on pouvait attendre un peu plus que ça. Et à cela il y a aussi quelques raccourcis scénaristiques similaires à ceux posés dans MI3 ou JJ Abrams ne s’embarrassait pas avec des questions à résoudre.


Cependant cela ne reste que des défauts mineurs à mes yeux tant le film prend le contre pied de ceux que l'on aurait pu croire, car si le film n'évite pas quelques passages de pure nostalgie, il n'en oublie pas d’être un film de son époque, a la fois dans le fond, comme dans la forme et qui se révèle bien plus énergique que l'opus original!

Dire qu'il était attendu, c'est un doux euphémisme, surtout après une prélogie globalement désavouée par une communauté déçu. Cependant si il fallait relancer l'histoire en dehors des carcans de l'univers étendu Star Wars, devenu depuis le rachat par Disney « Legend » . il devait aussi faire oublier une trilogie qui dégueulait de SFX par tout les pores de l'écran. Pour cela rien de tel que de faire comme « avant », en posant ses caméras à différents endroits du globe pour donner vie à des paysages qui sonnent vrai ! Et cela marche car entre Jakku et son immense désert ou Takodana et ses forets luxuriantes, on peut littéralement se projeter dans ses nouvelles planètes, évoluer avec les personnages ou bien encore avoir envie d'y revenir.

Ensuite ce n'est parce que l'on privilégie le tournage dans de vrai décors, que le film est dépourvu d'effets numériques, comme certains on put le penser avec Mad Max : Fury Road. Le film contient des effets numériques, moins nombreux, mieux faits mais qui servent à merveille cette fuite en avant que J.J Abrams met en scène avec simplicité. Ou l'alternance entre exposition et action permet de voir la nouvelle génération s'installer, de la voir évoluer dans un contexte politique nouveau, tant dans le film qu'au niveau de l'industrie du cinéma, avec une femme et un acteur fils d'immigrés nigérian en tête d'affiche d'un film à 200 millions de dollars. Mais aussi d’être les prodiges d'un film qui n'est pas avare en actions, poursuites, fusillades et autre « jedierie » avec un sens de l'épique qui trouve son apogée sur la planète de Maz Kanata, avant un final riche en émotions …


« It's true. All of it. The Dark Side, the Jedi. They're real »

Profondément ancrée dans une époque ou les impératifs économiques sont devenus prépondérants, « Star Wars » évolue avec de vrai contrainte qui le somme de se conformer aux désirs de son propriétaire. Toutefois conscient qu'ils ne peuvent faire n'importe quoi, ce « Réveil de la Force » est le compromis idéal pour contenter la masse des fans les plus assidus et les nouveaux spectateurs qui rattraperaient le wagon maintenant. Au niveau de l'intrigue, elle tire clairement ses influences de la première trilogie mais ce n'est pas un frein car elle apporte suffisamment de modifications pour relancer la saga tout en la gardant cohérente avec les 6 premiers épisodes. En faisant de Rey et FN-2187,deux jeunes orphelins, solitaires, un brin égoïstes, surdoués et surtout autodidactes, le film se fait écho d'une génération dite « individualiste », qui ne s'engage plus !

Toutefois le film s'attelle a construire tout l'inverse, à marcher dans les traces du monomythe de Joseph Campbell et a faire de Rey et Finn les héritiers de Luke Skywalker. Tous deux sont embarqués dans une aventure fortuite ou diverses épreuves vont se dresser devant eux dans le but de se réaliser et de trouver leurs voix. Pour cela ils sont accompagnés par des camarades d'infortunes, dont l'emblématique Han Solo, le témoin de l'ancienne génération, sceptique devant ces jeunes qui occupent le Faucon Millénium au début mais dont les talents innés l'étonnent fortement. Et c'est lorsqu'ils sont amenés face à Leia, l'emblématique générale de la résistance qu'ils gagnent leurs galons, leurs « témoins » pour porter la génération suivante de spectateurs vers deux autres films forcément attendus.

Et qui dit nouvelle trilogie, dit aussi nouvelle incarnation du coté obscur ! Si l'objet des deux premières trilogies parlait sans détour de la chute d'une république démocratique vers un état totalitaire en évoquant clairement l'Allemagne Nazie (Episode 1 à 3) à la lutte de résistants pour défaire l'oppresseur (Épisode 4 à 6), celui ci place son contexte de nos jours en parlant de terrorisme et d'intégrisme religieux ! La menace n'est alors plus fantômes avec Palpatine en 1999 ou établi avec Dark Vador comme en 1977 mais impalpable et dangereuse car imprévisible ! Le « 1er Ordre » à tout de l'organisation terroriste, avec idéologie religieuse, culte de la personnalité (Leader Snoke), fétichisation de relique (Ren et le casque de Vador) et fanatique radicalisé à ses ordres (Kylo Ren et ses chevaliers). Tout cela renvoie directement à la situation de notre monde, à la terreur des attentats (La destruction d'un système), aux jeunes et moins jeunes qui sont séduits par ça (Kylo Ren) et dans une moindre mesure a l'Ordre du Temple, ou Kylo Ren et ses chevaliers sont les croisés (du coté Obscurs), œuvrant au nom de l’Église (Leader Snoke, 1er Ordre).


« The Force is strong in my family. My father has it. I have it. My sister has it. You have that power, too. »

Cette phrase prononcée pendant l'un des trailers n'est pas anodine, elle fait écho à celle prononcé par Luke Skywalker dans le Retour du Jedi « The Force runs strong in my family. My father has it. I have it. And... my sister has it. » qui s'adresse ici à toutes une générations de fans. A celle qui l'a vu en salle en 77, à ceux des années 80/90 qui l'on vu en grandissant ou encore ceux qui l'on découvert avec les trois volets de la prélogie. Seul ou en famille, la saga « Star Wars » rassemble et captive quelques soit la génération. 

Cette phrase au combien vibrante est aussi la plus belle preuve de respect que nous apporte JJ Abrams ainsi qu'une promesse; celle de nous faire aimer ce nouveau Star Wars, « son » Star Wars. Ce qui passe par une réactualisation de sa mythologie, le sabre-laser est désacralisé, il est une relique d'un autre temps qui n'a de valeur que le souvenir qu'il rappelle ;le Faucon Millénium est une épave dixit Rey ; La « Force » redevient quelques chose de mystique et légendaire, que seules les surdoués de la nouvelle génération apprennent avec aisance, dépassant ses illustres aïeux ! Les héros d'avant ne sont que l'ombre d'eux même, dépassés par des problèmes qu'ils ne savent résoudre.

Et quand bien même la nostalgie s'empare de l'écran, il nous interroge sur notre propre capacité a prendre du recul et à accepter le changement en tant que fan, a travers la personnalité complexe de Kylo Ren. Seigneur noir en devenir, il ne cesse de vouloir atteindre le niveau de « Dark Vador », de vouloir sa gloire, son influence et son charisme. Il se pare d'un masque qui lui est inutile et chéri le casque de Vador comme un fan hardcore. Une réflexion des plus intéressantes alors que le film n'a jamais prétendu vouloir se hisser à la hauteur de ce méchant de légende, car c'est le changement qui prédomine …


« There's been an awakening. Have you felt it? »

Quant au casting, il est juste parfait ! Dans le sens ou il réussit à concilier nos vieilles idoles avec une jeune génération d'acteurs et d'actrices particulièrement talentueux. Je ne reviendrai pas sur les membres du casting d'origine qui sont tous à l'aise avec leur version de 2015, même les invisibles que sont Anthony Daniels (C-3PO) et Peter Mayhew l'irremplaçable Chewbacca. Car la surprise vient de tout les noms qui figurent à leur coté, qui corrige l'une des erreurs de la prélogie, a savoir mettre des acteurs peu connus du grand public. Et le résultat est immédiat, chaque personnage est immédiatement attachant, humain comme droïde (BB-8) on a envie de revenir les voir.

Daisy Ridley est la révélation de ce film, c'est une actrice qui à beaucoup de cœur, de hargne et qui se donne à 100% pour son personnage. Loin de n’être qu'une héroïne qui castagne, elle compose aussi avec un background que l'on devine douloureux et qui apporte beaucoup de nuance et de sensibilité à une héroïne des temps modernes. John Boyega révélait par le film « Attack the Block » a tout d'un Han Solo, avec la maladresse en plus, généreux et charismatique, il incarne à merveille Finn, un personnage en quête d'identité et de principe. Boyega avec une décontraction désarmante tient comme il se doit se personnage en proie aux doutes qui compense par une abnégation et une tchatche inégalable. Oscar Isaac, le cadeau des dieux selon Guillermo Del Toro, incarne « le » pilote de la résistance, talentueux, et intrépide, il a tout pour devenir une figure de cette trilogie. Lupita Nyong'o donne de sa personne pour incarner avec conviction et en motion capture l’intrigante Maz Kanata, petite femme d'un autre temps qui sait bien des choses.


Du coté obscurs, on distingue dans une moindre mesure Domhnall Gleeson, méconnaissable en général du premier ordre, Gwendoline Christie de la série Games of Throne qui incarne l'imposante Captain Phasma, peu présente au final mais elle dégage malgré ça beaucoup de présence et de style. Et pour finir Adam Driver, un acteur que je connais peu mais qui après 6 ans de carrière est déjà apparu chez Eastwood, Spielberg, Coen et qui sera à l'affiche bientôt du dernier Jeff Nichols ainsi que du dernier Martin Scorsese. Un acteur de talent, a la voix aussi grave que sa capacité à faire vivre un personnage aussi torturé que Kylo Ren, impulsif, immature, colérique et indécis. Une interprétation de qualité pour un méchant loin, très loin d'un certain Vador et qui je l'espere nous fera encore plus peur dans les épisodes suivant …. 

Alors oui il n'a pas contenté tout le monde, il a même déçu les fans les plus assidus, il a engendré son lot de critiques stupides et infondées mais « Star Wars : The Force Awakens» n'est pas un film comme les autres, c'est un véritable phénomène que le public, rétif ou non s'est entièrement appropriés.


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12 commentaires

  1. Très beau billet, pour un film magistral...et ô combien attendu.
    Merci !

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  2. Un nouveau cru qui fait plaisir et nous fait oublier plus de 30 ans de conneries venant de Tonton George. Un nouvel espoir ravissant, avec des nouveaux personnages intéressants, le retour des anciens revigorant et un rendu visuel fantastique. J'en redemande et vivement l'épisode VIII de Rian Johnson. ;)

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    1. On est d'accord sur le coup de boost que file ce nouveau film à la franchise !

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  3. Je suis un peu plus pondéré poru ce pur produit marketing qui rompt totalement avec la prélogie de Lucas et reprend peu ou prou le même schéma narratif que la guerre des étoiles

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    1. Je comprend car ce n'est pas non plus la grande "évolution" ...

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  4. Très bonne analyse de ce reboot efficace, soigné et enlevé signé Abrams. il s'autorise toutes sortes de clin d'œil à sa trilogie préférée tout en rayant d'un trait de super-laser la prélogie inégale laissée en gage aux héritiers. Tu soulignes à raison le retour aux effets old-school, les plus efficaces qui soient (de nombreux films en ont apporté la preuve cette année, de Max à Rogue Nation). Un réveil plein de promesses en effet, qui ne demandent qu'à être tenues.

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    1. Merci de ta visite et ton compliment me touche. Le coup de frais qu'apporte Abrams à la franchise est une vrai bouffée d'air ! Notamment en captant bien le public d'aujourd'hui et en donnant a une fanbase bien exigeante des raisons de s'enthousiasmer. Et comme tu le dis, cela fait du bien de "ressentir" des décors, de s'y sentir bien sans toutefois négligés de bon effet numérique !
      Un réveil plein de promesses que j'espère voir tenu ...
      Et c'est la seule chose qui m'angoisse par rapport à l'épisode 8

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  5. Un réel plaisir de revoir la Force, mais effectivement ce n'est pas non plus le chef d'oeuvre attendu. Ca repose trop sur un cahier des charges parfaitement calibré.

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    1. C'est sur et honnêtement je n'ai jamais pensé avoir un chef d'oeuvre devant moi !
      Et j'attends beaucoup de la suite ...

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  6. Je ne suis pas vraiment fan de la saga, mais je trouve que c’est un bon film. J’ai passé un très bon moment avec mes potes devant ce chef-d’œuvre.

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