Comment voler un million de dollars

by - juin 19, 2015


Charles Bonnet possède une impressionnante collection d'art, dont il vend parfois quelques pièces à d'autres amateurs. Seul problème, les œuvres sont en fait d'ingénieuses imitations. Par défi et orgueil, il accepte de prêter une somptueuse statuette à un musée : la Vénus de Cellini. Ce qu'il ignore, c'est que la fameuse statuette va faire l'objet d'une expertise. Sa fille, inquiète, décide de régler l'affaire à l'aide d'un séduisant inconnu, qu'elle prend pour un voleur mais qui est en réalité un détective privé.

Comment voler un million de dollars – 31 Août 1966 – Réalisé par William Wyler

Cinq ans après « La Rumeur », 13 ans après « Vacances Romaines » on retrouve William Wyler pour une troisième collaboration avec l'icone de l'élégance, la gracieuse Audrey Hepburn. Un nouveau film qui aura fort à faire car il passe après l'immense « My Fair Lady » et que pour faire aussi bien, il faudra beaucoup de culot, de talent et d'élégance. Rien de tel que d’évoquer la figure du gentleman cambrioleur pour raconter l'histoire de « Comment voler un million de dollars » !

Une salle des ventes est un endroit particulier. On y trouve de tous, des acheteurs avisés, des gens bizarres, des collectionneurs mais aussi des biens d'exceptions. Dans cette salle on y vend des tableaux, des pièces uniques de très grand artistes que seul des collectionneurs ou mécènes peuvent alimenter en décidant de les vendre. C'est ainsi qu'un certains Charles Bonnet vend aux enchères un tableau de Cézanne pour une très belle somme. Le seul problème ? C'est que Charles est un faussaire de génie et que par défi mais surtout par pure vanité, il décide d'en vendre quand ça lui chante pour prouver son génie. Une situation que sa fille Nicole ne supporte plus. Foncièrement honnête, elle est inquiète que son père face la bravade de trop. Hélas quand il décide de prêter gracieusement « La Venus de Cellini » a l'un des grands musées parisien rien ne va être simple car il doit subir une expertise pour pouvoir être assuré. Voyant déjà son père incarcéré, Nicole va faire une chose que l'on pourra qualifier de stupide, elle entreprend de voler la statut et qui de mieux comme complice qu'un cambrioleur …

Je dois avouer qu'avant même de le voir, je partais avec un bon a priori car les films qui racontent un braquage, un cambriolage ou une arnaque me plaisent énormément. Et celui-ci n'a pas échappé à cette règle personnelle presque immuable. Le scénario écrit par Harry Kurnitz et d'après la nouvelle « Venus Rising » de George Bradshaw est une histoire pleine de charme. Elle joue avec beaucoup de malices sur ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas. L'ensemble des personnages hormis Nicole qui incarne le point de vue du spectateur, ont tous quelques choses à cacher, comme David Leland, Simon Dermott et Charles Bonnet ce qui ne manquera de nous surprendre. Et en mettant en avant un personnage a la « Arsène Lupin », l'histoire ne manquera pas de raffinement et d'amour …

Et comme dans « Vacances Romaines », le réalisateur William Wyler prend son temps pour nous conter cette histoire avec beaucoup de minutie. Le rythme oscille entre une douce romance et l'adrénaline d'un cambriolage, qui lui ne manque pas d'imagination ! Ce qui est d'ailleurs l'un des points les plus intéressants car le film fait la part belle aux musées et aux belles pièces d'art pour une direction artistique très colorée et amusante qui est en adéquation avec l'aspect ludique du cambriolage, plein de malice et d'ingéniosité ! Véritable prodige à l'ancienne qui changera des films modernes plein de technologie. On pourra noter la partition pleine d'énergie d'un certain John Williams, ainsi qu'une photo harmonieuse et développée par le même chef-op que « Charade » le talentueux Charles Lang !

Des techniciens talentueux dans leurs domaines œuvrent sur tous les aspects du films, transmettant leur savoir et il est aussi question de ça dans le film, de transmission ! Le personnage qui l' incarne , est le faussaire, Charles Bonnet. Ce dernier a une place importante dans l'histoire, car il s'amuse comme le réalisateur à nous tromper, a nous tendre une perche pendant qu'il fait autre chose et ce personnage de faussaire représente « l'artiste » en général. Celui qu'il veut etre, celui qu'il est et celui qu'il ne sera jamais.En disant simplement que même si les œuvres sont immortelles, l'artiste lui reste, évolue et transmet son savoir pour donner a son tour un chance a quelqu'un d'autre ! La fin du film étant symptomatique d'une passation de savoir …

Pour finir, le casting de ce film est d'une grande qualité ! Le plus drôle et exubérant des personnages est joué par l'excellent Hugh Griffith, grimé et maquillé avec soin ! Il interprète un collectionneur/faussaire dans toute sa splendeur, arrogant, extravagant et un brin égoïste. David Leland le milliardaire est joué par « Tuco » Eli Wallach, naïf, arrogant et pas vraiment malin, il excelle en roquet plein aux as, hystérique. Il y a aussi la bonhomie d'un certain Jacques Marin parfait en gardien de musée. Je découvre avec ce film un jeune Peter O'Toole qui m'a conquis, un acteur incroyable au charme et a l'aisance innée qui rendent son personnage authentique. Et l'alchimie qui se dégage de sa relation avec Audrey Hepburn dans le film est sensationnelle ! Tandis qu'elle est toujours aussi « facile » dans son jeu, c'est carré, minutieux et tellement spontané qu'on ne peut qu’être enchanté par sa performance.

Délectez vous de ce film de cambriole au charme surannée ... 


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2 commentaires

  1. Je garde un très bon souvenir de ce film, avec une mise en scène plaisante, un scénario assez efficace et des acteurs tous très bons !

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