Mimic

by - novembre 11, 2014


Pour juguler une épidémie propagée par des insectes, le docteur Susan Tyler et son mari Peter Mann manipulent le code génétique des petites bêtes, créant ainsi une génération de clones qui détruit ses congénères. Trois ans plus tard, le remède a donné vie à une espèce mutante qui habite dans les sous-sols de la ville. Ces insectes ont maintenant la taille de l'homme et sont dotés d'un système de camouflage naturel, le mimetisme.

Mimic – 24 Septembre 1997 – Guillermo Del Toro

Je suis quelqu'un qui se satisfait avec des choses simples ! L'une d'elle par exemple c'est de redécouvrir les films de l'un de mes réalisateurs préférés et hasard du calendrier, « Mimic » le second film de Guillermo Del Toro est au programme du mois de l'étrange sur Canal Plus Cinema, en plus je ne l'avais pas vu depuis fort longtemps. La redecouverte de ce film en partie renié par son auteur fut des plus agréables, car si Del Toro fut dépossédé de son bébé, il garde malgré tout la marque d'un grand auteur en devenir !!!!

Le cafard est un nuisibles absolument terrifiant, car presque rien ne le touche et s'en débarrasser est un vrai calvaire ! Parfois c'est pire que ça, l’espèce véhicule des maladies comme celle qui dévaste New York. Une épidémie qui ne touche que les enfants fait des ravages, véhiculé par les cafards elle cause de graves difficultés respiratoires et les autorités impuissante ne savent plus comment faire ! C'est la qu'entre en piste le docteur Susan Tyler, entomologiste de talent, elle trouve une parade en créant un hybride, croisement entre la termite et une mante, ce prédateur né doit tuer le cafard et c'est une réussite …. Trois ans plus tard, l'épidémie n'est plus qu'un souvenir, sauf que le « Judas » a muté, grandit et proliféré, s'affranchissant des lois de la nature pour évoluer, devenant le prédateur de ceux qui l'ont créee

Alors que Del Toro découvre les arcanes du système hollywoodien, ce second film pose deux choses, la première est le tournant que prendra la carrière du mexicain après ce film et la seconde les bases d'un univers artistiques déjà bien affirmer !

Quand il signe Cronos, Del Toro s'y engage personnellement, s’endette et met sa « vie » en jeu. Coup gagnant, ça lui ouvre des portes, notamment celles d'Hollywood ! Sa carrière peut prendre une tournure favorable avec « Mimic », c'est son premier film dit « de studio », il n'a qu'a faire ce qu'il sait faire ! Raconter son histoire en y ajoutant sa vision ! Hélas des le début, les producteurs l'emmerdent, lui disent quoi faire, Del Toro change des scènes, en rajoute d'autre, bref il se plie a ce qu'on lui demande ! Le résultat final ? Del Toro est dépossédé de son film, des scènes sont tournées par un autre réalisateur et le tout est remonté …

Même si en 2011 une version « director's cut » de Mimic sort, rétablissant un peu la vision de Guillermo Del Toro, cette expérience aura profondément secoué le réalisateur, au point de ne plus croire en sa carrière. Pedro Almodovar le remet en selle, il produit « L’Échine du Diable », sauvant du vide un Guillermo DelToro blessé par tout ça ! C'est ainsi que depuis la fin de Mimic, Del Toro n'aura mené que des projets personnels qui lui tenaient a cœur (Le Labyrinthe de Pan, Hellboy) même Blade 2 de chez Marvel fut sublimé par son influence.

Et ce dont Del Toro a envie, c'est de faire partager sa vision sur le film, de le truffer de ses influences et obsessions tout en nous donnant envie de le voir. Sur Mimic c'est en partie réussie car malgré les problèmes avec la production, ce film est marqué par Del Toro ! Une empreinte qui est encore plus visible dans le director's cut !

C'est d'après une nouvelle de Donald A. Wollheim que le scénario est adapté. Ecrit par Guillermo Del Toro et Matthew Robbins, cette histoire scindé en deux développe deux atmosphères distinctes, une première partie fantastique et une seconde qui bascule dans l'horrifique. Un contraste très bien maîtrisé, le suspense est bien la, la bête est préservée pendant un temps, tout est fait pour faire grimper l'angoisse sauf que la seconde partie casse a peu près tout !!! Elle se révèle bien plus faible, le film bascule dans le prévisible, un survival classique s'installe avec son lot de mort, de frayeur, pour amener tout doucement vers une fin absolument banale !

Un gâchis manifeste car le petit truc du réalisateur, il est bien là !!! On y retrouve a peu près tout ce qui le caractérise ! Obsession pour les monstres, obsession pour les insectes, larves et autre cocons, fascination pour les espaces souterrains, spectre de couleur préférentiel du réalisateur (jaune, doré, bleu …), les relations entre deux personnages, créateur/création (Susan, Le Judas), epoux/épouses (Susan,Peter), petit enfants/grand parents (Chuy, Manny), enfants/parents … Et c'est dans tout ça que Del Toro plonge son histoire, dans un terreau fertile et propice a la fantasy, l'horreur et l'effroi ! Certains choix sont surprenants et osés, un monstre a apparence humaine, une ambiance de fin des temps omniprésente, le tout souvent de nuit et le travail de Dan Laustsen n'y est pas pour rien … Un ensemble soigné, plutôt bien rythmé qui n’épargne pas grand choses (Lorsque Del Toro n'est pas bridé), des morts violentes et cruelles ainsi que certains passages iconiques a souhait.

Il apporte un questionnement éthique pertinent, sur la génétique, la manipulation, sur l'égo humain. Quant aux divers personnages, a leurs relations ainsi qu'a la dynamique que DelToro apporte dans l'histoire, ils sont les reflets de ce que l'on est face aux problèmes de société, comme le racisme, l'exclusion, ghettoïsation des minorités …. A l'écran pour finir, on retrouve un casting assez solide, le rôle principale est porté par la sympathique Mira Sorvino qui incarne avec force un docteur talentueuse a l'assurance non feinte ! Responsable de ce qui arrive, elle ne recule jamais devant la tache et elle si donne a corps perdu ce qui force l'admiration ! Alexander Goodwin, 10 ans à l'époque du film, incarne un jeune autiste éduqué par son grand père cireur de chaussures, son rôle apporte de la profondeur et beaucoup d'humanité, il est l'innocence même, pleine d'ouverture et de curiosité, le tout sans trop en faire. Dans des rôles moindres mais important, on trouve Jeremy Northam et Giancarlo Giannini, père pour l'un, grand père pour l'autre, il ont des rôles assez commun qu'ils assument avec brio.

Gachis évident d'un film par les velléités de producteurs aussi débiles qu'incompétent. En résulte un long métrage bancal, banal dont seul brille le potentiel d'un grand réalisateur en devenir.

You May Also Like

6 commentaires

  1. Je ne l'ai toujours pas vu (le seul que je n'ai pas vu de Guillermo Del Toro) et je dois dire qu'après tout ce que j'ai lu sur la production (que ce soit dans Mad Movies ou Le carnet des curiosités) cela ne donne pas envie. Pourtant le sujet est intéressant.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est compréhensible mais il vaut le détour ...

      Supprimer
    2. Au moins pour les idées visuelles je voudrais bien le voir. Il faudrait aussi que Metropolitan se bouge pour sortir le director's cut en France.

      Supprimer
    3. Tu le trouvera aussi vite en DL je pense

      Supprimer
    4. En import je le trouverais certainement mais je préfère attendre la galette fr.

      Supprimer

Rechercher dans ce blog