X-Men: Days of Future Past

by - juillet 03, 2014


X-Men : Days of Future Past – Bryan Singer – 21 Mai 2014

Je ne trouve pas Bryan Singer spécialement brillant mais quand le sujet est bon, bien travaillé ou qui le passionne plus que tout, il fait des merveilles. C'est pour cela que pour moi, c'est le réalisateur de deux films, Usual Suspect le polar brillant du scénariste Christopher McQuarrie et les X-Men, une saga tirée des comics Marvel qu'il aura initié en 2000 pour la poursuivre 14 ans plus tard après moult projet plus ou moins inégaux. Une saga qui lui doit beaucoup, qui a impulsé un mouvement, qui a apporté des idées, une forme ainsi qu'une compréhension du médium de départ que peu ont égalé ….

La mutation, c'est la clé de notre évolution. C'est elle qui nous a mené de l'état de simple cellule, à l'espèce dominante sur notre planète. Le processus est long et remonte à la nuit des temps, mais tous les deux ou trois cents mille ans, l'évolution fait un bond en avant. Un procédé normal, logique et implacable, mais toute nouveauté engendre son lot de méfiance, de peur, de crainte et de haine, un climat de méfiance dont les mutants ont l'habitude, mais un scientifique Bolivar Trask va être celui qui signera leur déclin. A cause d'un terrible concours de circonstance, il réussit a crée l'arme ultime pour traquer les mutants, des robots polymorphes appelés les « Sentinelles ». Tout d'abord seusl les mutants seront visés, mais ensuite les non-humains qui possèdent le gène mutant et ainsi de suite, jusqu'au déclenchement d'une guerre sanglante ou l'espoir n'est plus, hormis pour une poignée de mutants. Sur l'initiative du professeur Xavier et de Magneto, ils envoient l'esprit de Wolverine 50 ans en arrière grâce à Kitty Pride, pour qu'il puisse les avertir de ce qu'il va arriver. Une mission périlleuse car les versions jeunes de Magneto et du Professeur Xavier ne sont pas si sages qu'ils le devraient ….

Depuis que les films de super-héros Marvel sont monnaie courante, on a eu l'occasion d'en voir beaucoup, d'en aimer et d'en détester mais les X-Men c'est une franchise à part ! Car c'est la seule qui dure depuis quatorze ans et qui n'a jamais subit les affres du reboot franc, massif et dégueulasse (Spiderman?) tout en étendant son univers avec il est vrai, peu de réussite ! Les deux premiers qu'a réalisé Bryan Singer étaient phénoménaux, avec la qualité essentielle qui manque a beaucoup des films Marvel, une vision d'un auteur sure de son fait. Un élément que l'on aura perdu avec les ratés signés Brett Ratner et Gavin Hood, véritable plaies sur pattes dans une saga qui finalement n'en souffrira pas.

En deux films, Bryan Singer reprendra la main, tout d'abord sur X Men First Class ou son histoire servira de base au scénario et enfin avec X-Men Days Of Future Past qui voit le fils prodigue revenir au bercail, pour signer (certainement) le meilleur des X-Men.

Première chose de géniale avec ce film, c'est la façon dont Singer efface l'opus de Brett Ratner tout en lui permettant d'exister, avec une chose très simple, le voyage dans le temps ! C'est aussi ce qui sera le moteur du récit, modifier le passé pour réparér une erreur est monnaie courante sauf que ça sera l'occasion de confronter deux générations, deux visions du monde, avec leurs remords, leurs rancœurs et les erreurs qui les hantent, explorant ainsi avec un déchirement total la condition de mutant, véritable reflet métaphorique de toutes les inégalités présentes sur terre !
Une histoire forte, portée par des valeurs de tolérance, de quête d'identité et sur le sens a donner a sa propre vie dans un monde qui vous est hostile, articulé autour du triptyque Charles/Raven/Erik, Bryan Singer fait un sans faute, il joue avec un plaisir non dissimulé avec son méchant Bolivar Trask pour ainsi nous faire peur, pour nous stresser, maîtrisant a merveille un récit d'une justesse imparable, conjuguant émotion, frisson et grand spectacle.
Car le film propose aussi sa dose de spectacle, de moment intense, avec parcimonie certainement mais avec une imagination renouvelée, Singer n'a pas son pareil pour signer des séquences dantesques ou les mutants sont mis en valeurs ! Grâce a sa mise en scène mais aussi par son utilisation judicieuse des pouvoirs de chacun, l'introduction du film est en cela phénoménale mais le meilleur est concentre dans une scène d'évasion ou le pouvoir de « Quicksilver » rend terriblement bien à l'écran ! C'est toujours bien filmés, pensés et inventifs …

Et au plaisir que j'ai de voir revenir Bryan Singer, s'ajoute l'excitation de revoir l'ensemble passé et présent d'un casting de qualité, complices et généreux qui nous accompagne depuis plus de quatorze ans ! On retrouve ainsi Halle Berry/Tornade, la sensationnel Ellen Page/Kitty Pryde, Shawn Ashmore a.k.a Iceberg, le balèze Daniel Cudmore/Colossus ainsi que les caméos de James Marsden, Famke Janssen, Kelsey Grammer ou encore Anna Paquin, avec des temps de présence forcément faible mais pas inutiles hormis les caméos que j'ai cité précédemment. Dans les nouveaux mutants présents, on distingue bien évidemment Evan Peters qui joue Peter Maximoff, auquel il ne lui aura fallu que peu de temps pour devenir instantanément attachant, il y a Omar Sy en Bishop qui s’avère très convaincant, tout comme Booboo Stewart/Warpath et surtout comme Fan Bingbing/Blink qui est astucieusement utilisé !

Peter Dinklage est très bon dans le rôle de Trask, ou la justesse de son jeu sied a merveille a un personnage aussi froid que calculateur. Et voici le meilleur pour la fin, le cœur de ce film, l’âme des X-Men, je parle des binômes qui jouent le Professeur X et Magneto, aussi complices quelque soit la génération ! Alors que l'on a la sagesse d'un Patrick Stewart ou d'un Ian McKellen c'est bien mais leurs versions jeunes ne sont pas les plus mauvaises non plus, entre l'entrain d'un James McAvoy ou le charme magnétique de Michael Fassbender, Charles Xavier et Magneto sont entre de bonnes mains.Il y a aussi la place proéminente de Mystique, jouée par une Jennifer Lawrence excellente qui m'a beaucoup touchée. Le ténébreux Hugh Jackman n'étonne plus, on ne voit plus l'acteur mais définitivement le mutant, sa carrure s'est affûté et sa présence renforcée, par une bestialité bien dosée …



Le retour de Bryan Singer sur la franchise est une grande réussite ! 


Scène post-critique: Alors concernant la scène post générique, c'est une surprise un brin énigmatique qui introduit un super vilain très puissant et pour un profane, cela restera assez abscons ! Alors si vous avez des questions, taper "En Sabah Nur" ou "Apocalypse" sur Google, pour pouvoir comprendre un peu cette scène post générique.

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4 commentaires

  1. Sinon pour la séquence post-générique, vous venez voir Borat il vous racontera le botin depuis Apocalypse. ;) Pour le reste, quelques incohérences dues en grande partie à cause d'une saga qui fut pendant deux volets en très mauvaise condition. Si bien que bons nombres d'éléments du troisième film sont volontairement zappés (Xavier a toujours des cheveux, il n'a toujours pas rencontré Jean Grey, il est constamment en froid avec Lensherr, sans compter qu'il est debout là non, rien n'est expliqué sur le fait qu'il soit encore vivant tout comme Magneto qui a retrouvé ses pouvoirs, le climax de L'affrontement final et même The Wolverine apparaît en contradiction avec le début de Days of future past ou tout du moins soudain, sans compter Mystique pris pour les expériences de Stryker mais ayant réussi à s'enfuir ce qui est douteux selon moi). Mais curieusement cela n'empêche pas le film d'être grandiose. C'est même le meilleur opus avec X Men 2. Il y a un vrai travail sur l'aspect voyage dans le temps (les paradoxes temporelles sont très bien trouvés notamment sur Wolverine), ça joue bien, le trio Magneto-Xavier-Mystique fonctionne à merveille, Quicksilver apparaît peu voire très peu mais fait une apparition remarquée, mais surtout le film retrouve une gravité de ton qui n'avait réellement été vu (et ce malgré les gros efforts des deux derniers opus donc First class et The wolverine) depuis X Men 2. Ce qui prouve une nouvelle fois l'impact de Bryan Singer sur cette saga. La brutalité de certaines scènes m'a plutôt impressionné pour un PG-13, il y a un vrai sous-texte politique finalement assez similaire à... X men 2 et le divertissement est là. Comme quoi on peut faire un film de super-héros sans prendre les spectateurs pour des gros bourrins qui se touchent sur Johansson (toute allusion à la Marvel Cinematic Universe est totalement voulue). ;)

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    1. Moi rien ne m'a particulièrement choquée en termes d'incohérences ^^
      C'est une des rares sagas ou je me laisse porter sans trop faire attention au détail ! Mais la présence de Singer fait clairement du bien.

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    2. Disons que l'on peut passer outre, mais il est vrai que ces incohérences sont quand même bien présentes, surtout si tu as bien suivi.

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    3. Rien de choquant et perso ça tiens !

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