1980 - 19891989Alan ParkerBrad DourifCritiqueFrances McDormandGailard SartainGene HackmanMichael RookerR. Lee ErmeyWillem Dafoe
Mississippi Burning
MISSISSIPPI BURNING
d'Alan Parker
Été 1964 deux agents du FBI sont envoyés à Jessup country un comté
fictif dans le Mississippi pour enquêter sur la disparition de trois
jeunes volontaires du freedom summer. Ces deux agents sont très
différents, chacun étant une facette de cette Amérique en pleine
métamorphose.
Le
film commence par une pancarte annonçant que des scènes peuvent
choquer et dès les premières images, le spectateur comprend qu'elle
n'est pas là pour la forme. Ce film qui se définit comme engagé
mérite que l'on le replace dans son contexte.
A la
mort de John Fitzgerald Kennedy, le président Johnson doit finaliser
la politique visant à abolir la ségrégation raciale. Le 3 Juillet
1964, il proclame le Civil Right act qui déclare donc la
ségrégation illégale. Il faut savoir que dans les années 60,
alors que cette politique est en train d’être mis en place, un
problème fait surface. La population afro américaine n'arrive pas à accéder aux inscriptions sur les listes électorales. Dans les états
du Sud et en particulier dans la Mississippi, ils représentent moins
de dix pour cent des inscrits.
Les
Students Non Violent Commitee s’engagent dans le Mississippi Summer
Project autrement appelé le «freedom summer». Ils sillonnent les
états du sud pour aider aux inscriptions et pour constater les
exactions du Ku Klux Klan. C'est dans ce cadre que se déroule le
fait divers que raconte le film.
Dans
la nuit du 21 au 22 Juillet près de Philadelphia dans le comté de
Neshoba qui se situe dans l'état du Mississippi; trois jeunes hommes
appartenant au Mississippi summer freedom project disparaissent. Les
agents du FBI sont envoyés. Ils mettront quarante quatre jours à
retrouver les corps, grâce à une source toujours inconnue. Dix huit
personnes seront jugées, sept seulement seront condamnées à des
peines qui n'excèdent pas dix ans. C'est en 2005 qu'une personne
sera condamnée à trois fois vingt ans pour ces meurtres.
Si je vous expose ça maintenant, c'est que le récit et c'est ma principale critique sur ce film, ne se positionne jamais. Il est en prise avec ce drame qui coûta la vie à trois jeunes hommes, pacifistes. Il reprend plein d'éléments qui le caractérisent. Et en même temps le scénario prend le parti de romancer l’enquête, d'inventer les personnages, de le déplacer dans une ville et un comté imaginaire. Ces meurtres appartiennent à l'Histoire des Etats Unis. Les historiens ont grincé sérieusement des dents à la vue de ce long métrage, les familles des victimes l'ont boycotté.
J'avoue
j'aime ce film, mais ce mélange des genres qui fait la part belle
aux agents fédéraux qui n'ont pas été aussi investi que ça. Et ce floue, cette manière de naviguer à vu entre vérité et fiction,
cette manière de se cacher derrière le fait que l'histoire soit romancée pour justifier des inexactitudes crasses à propos de quelque chose d'aussi important, ça me dérange. Je trouve que c'est typiquement le genre de film où on n'a pas assez de latitudes pour faire cela.
Le long métrage est plaisant, bien pensé, et est une grosse claque. La forme est en grande partie typique des années 80, sont présents à l'appel les plans larges, les caméras sagement posées, les travellings guindés, et les couleurs fanées. Il y a cependant de belles petites choses qui rendent le tout très intéressants. Il y a des «pastilles» où sont sensé intervenir des journalistes, une partie d'entre elles mettent en scènes des habitants de jessup country, qui sont les représentants de la pensée du moment. C'est édifiant car c'est à quatre vingt dix pour cent du racisme ordinaire, mais c'est aussi le moyen de faire apparaître la masse silencieuse. Et ça évite une polarisation du débat qui serait KKK vs FBI. C'est assez bien pensé.
Le long métrage est plaisant, bien pensé, et est une grosse claque. La forme est en grande partie typique des années 80, sont présents à l'appel les plans larges, les caméras sagement posées, les travellings guindés, et les couleurs fanées. Il y a cependant de belles petites choses qui rendent le tout très intéressants. Il y a des «pastilles» où sont sensé intervenir des journalistes, une partie d'entre elles mettent en scènes des habitants de jessup country, qui sont les représentants de la pensée du moment. C'est édifiant car c'est à quatre vingt dix pour cent du racisme ordinaire, mais c'est aussi le moyen de faire apparaître la masse silencieuse. Et ça évite une polarisation du débat qui serait KKK vs FBI. C'est assez bien pensé.
Il
est aussi intéressant de remarquer qu'il n'y a pas de temps mort à
proprement parler, si l''action s’éteint un peu ce n'est que pour
mettre en valeur les images de la ségrégation, ce n'est que pour
créer des scènes plus posées mais toute aussi violentes . Mais là aussi a posteriori, on voit qu'il y a un
travail sur les sévices qui vont de paire avec cette politique
ségrégationniste. Certaines choses sont plus ou moins montrées,
d'autres sont racontées, certaines ne sont pas explicitée et c'est
au spectateur de deviner ce qu'a subit ce jeune homme. Puis c'est
toujours des hommes, une seule femme qui subira les foudre du KKK est
blanche. Et rien que cela ça pose question. Je comprends qu'il y
ait une volonté d'éviter un classement R, mais ça donne un coté
«composé» qui est désagréable, sans pour autant desservir le
film.
Car
soyons clairs Alan Parker n'en est pas à son premier bal. Il sait
créer des images fortes. Par exemple tout l'arc sur le jeune Isaac,
sera longtemps présent dans mon souvenir.
L’enquête en elle même, est une variante sur le thème jeune flic et vieux
flic. Le «vieux» est interprété par Gene Hackman, il est le
visage de l'«ancien monde». Il est juste parfait entre cabotinage et rage.
Il incarne l'homme qui connait le sud, ses coutumes, et son mode d'emploie.
Il incarne l'homme qui connait le sud, ses coutumes, et son mode d'emploie.
Le
«jeune» est incarné par Willem Dafoe, un Kennedy Boy, qui est loin d’être aussi novice qu'il y paraît, il pourrait presque apparaître
comme l'emblème du monde vers lequel les autorités tendent.
L'acteur déploie un magnétisme lunaire, il évolue dans ce marasme
sans jamais se départir de son élégance. Il est vraiment très bon
dans ce film. Ce positionnement antagoniste mais pas trop, implique
un cahier des charges inhérent à ce genre: opposition, le vieux pas
très sage fait ses preuves,épreuve, consensus de plus en plus
grands,épreuve, bagarre, re consensus, action de paire, victoire.
C'est classique, mais ça fonctionne. La dernière partie étant extrêmement jubilatoire ici.
Dans
ce genre d'histoire il y a une femme, ici une fleur du sud,
interprétée par la magnifique Frances McDormand. J'aime beaucoup
cette actrice, alors qu'on la mette n'importe où me fera toujours
chaud au cœur. Il paraît évident qu'elle incarne une nouvelle
vision de cet état, ouverte d'esprit mais emprisonnée par le carcan
d'une vision ségrégationniste. Mais c'est raconté étrangement, le
prisme est particulier. Ensuite elle est lumineuse, solaire, et
respire une douceur qui contraste avec tout ce qui l'entoure.
Ce
film est un bon film, j'ai aimé le voir. Il m'a même semblait être important à première vue. Mais il est typiquement un de ceux dont
l'exercice du blog, m'ont fait repenser ma première impression. Son
positionnement très moyen entre fiction et réalité, ses facilités
d'écritures, et même le fait qu'aucun afro américain n'apparaissent
dans les héros; dans ce film sur le racisme ils ne sont que
victimes, me fait modérer mon propos. Ce film est formaté, et ça
finit par se voir
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