Captain Marvel

by - juillet 30, 2019


Ces dernières années ont vu une pratique abjecte se populariser, dénigrer, harceler, ou encore insulter une actrice ou un film avec une actrice dans le rôle principal et plus le film sera populaire, plus cela sera virulent. Daisy Ridley a subi cela, quittant par la suite les réseaux sociaux, tout comme Kelly Marie Tran (The Last Jedi) par la suite. Puis il y a eu aussi ce qu'à subit le casting du « SOS Fantomes » féminin réalisé par Paul Feig, les réflexions sur le physique de Gal Gadot lorsqu'elle fut choisi pour être « Wonder-Woman », ou encore le prétendue manque d'amabilité de Brie Larson, la toute récente « Captain Marvel » . Si la haine pour une actrice (comme pour un acteur) ou un film a toujours existé, ici elle est révélatrice de bien des maux. A l'heure ou les femmes continuent de se battre pour leurs places dans le monde, ce genre de réaction toxique montre que nous sommes une société encore et toujours profondément inégalitaire et rétif à tout changement, notamment celui de voir plus d’héroïnes à l'écran, loin des carcans habituels ! 

« Captain Marvel » fait partie de ces films là, loin des poncifs. Il répare enfin l'une des plus grosses erreurs de l'univers cinematographique marvel, celle d'avoir attendu plus de 10 ans pour mettre une femme à l'honneur, une super-héroïne. Et cela déjoue les attentes les plus basiques, car si Carole Danvers à la tête dans les nuages, ses pieds sont solidement accrochés sur terre …

"Captain Marvel raconte l’histoire de Carol Danvers qui va devenir l’une des super-héroïnes les plus puissantes de l’univers lorsque la Terre se révèle l’enjeu d’une guerre galactique entre deux races extraterrestres." 

Co-réalisés par Ryan Fleck et Anna Boden, « Captain Marvel » est un film assez banal au premier abord. L'histoire semble avoir été calqué sur celle de « Thor », mais parce que cela coche toutes les cases de ce que l'on a l'habitude de voir dans les productions Marvel, avec hélas les mêmes défauts. Mais voilà, je veux voir pour une fois le verre à moitié plein, ne pas retenir le chara-design « dbz évolution » des Skrulls, l'apathie des scènes d'actions, la fadeur du méchant, le running-gag du chat … pour me concentrer sur Carol Danvers et son parcours !



« This is that moment, Vers! Turn off the light show, and prove, prove to me, you can beat me with…

I have nothing to prove to you. »





Ce dialogue entre le personnage de Yon-Rogg (Jude Law) et celui de Carol Danvers (Brie Larson) est selon moi ce qui synthétise au mieux ce qu'est le film, à savoir une ode à l'émancipation féminine. Si on enlève le cadre du film de super-héros, qu'est-ce que l'on a ? Une héroïne avec un énorme potentiel qui n'a pas de souvenir plus vieux de 6 ans, sous le tutorat d'un homme qui lui dit comment être, agir et se comporter afin de devenir une meilleure combattante. Cet homme affirme son emprise sur elle, en lui disant que son pouvoir peut lui être retiré. Cela changera quand elle sera loin de son influence, ou elle découvrira elle-même qui elle était et qui elle deviendra, en repensant à chaque fois de sa vie ou elle est tombée et ou elle s'est relevée, encore et encore sans qu'un homme vienne lui dire comme faire …

La séquence qui nous montre cela, est très forte, car elle nous montre qu'à chaque période de sa vie, Carol Danvers (ou n'importe quelle petite fille) a dû faire avec les injonctions masculines lui intimant de rester à sa place, a ses loisirs de filles, mais elle à su faire fi de cela pour avancer, constamment et surement vers ses rêves. Et dire à la fin qu'elle n'a rien à prouver c'est bel et bien le cas, car elle est l'égal de Yon-Rogg, qu'elle sait qui elle est et ce qu'elle vaut a ce moment-là, en écho à une séquence plutôt dans le récit (le choix de la couleur de l'uniforme de Carol Danvers avec la petite fille de son amie Maria), « Captain Marvel » est une femme qui devient l'exemple à suivre, celui que des petites filles peuvent regarder avec fierté et rêver à leurs tour que rien ne leurs sera impossible.

Ce chemin qu'arpente le personnage de Brie Larson est superbement réussie, car il ne manque pas de cœur et de panache ! C'est le moteur sous-jacent de l'intrigue, celui qui fait de « Vers », « Carole Danvers » et enfin « Captain Marvel ». Un film certes moyen sur bien des points, mais qui revendique son féminisme sans détour, devenant pour des femmes ainsi que des tas de petites filles, un modèle à suivre, celui d'une femme qui va toujours plus haut, plus loin, plus vite « Higher, Further, Faster »


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