The Great Dictator

by Inglourious Cinéma - juin 19, 2019

Charlie Chaplin est reconnu comme un artiste profondément talentueux, que ça soit en tant qu'acteur qu'en tant que réalisateur. Pour ma part j'ai commencé à découvrir son travail avec ses premiers films (des courts-métrages pour nous aujourd'hui), de l'humour slapstick ravageur qui m'a fait comprendre pourquoi j'aimais tant les cartoons. Bref il ne me manquait qu'a plonger dans ses longs-métrages, ce que France 5 m'a permis il y a quelques semaines, en programmant son meilleur film « The Great Dictator » !

Dans le ghetto juif vit un petit barbier qui ressemble énormément à Adenoid Hynkel, le dictateur de Tomania qui a décidé l'extermination du peuple juif. Au cours d'une rafle, le barbier est arrêté en compagnie de Schultz, un farouche adversaire d'Hynkel...

Au final, je n'ai pas été emporté comme je l’espérais, mais il faut bien l'admettre malgré tout que « Le Dictateur » est un grand film, qui traverse les ages, pour ses qualités, mais aussi pour se qu'il raconte ! Et on est en droit de penser que cela peut paraître désuet, car qui de nos jours pourrait nier l'holocauste ? Cependant les années qui viennent de s'écouler, ainsi que l'actualité politique, montrent que le travail de mémoire sur la seconde guerre mondiale n'est pas qu'un travail, mais bien un devoir et qu'il n'y a rien de mieux qu'un film qui tourne en ridicule le principal leader de cette période, le führer Adolf Hitler.

Le scénario est écrit par Charlie Chaplin et son collaborateur Robert Meltzer (Non crédité), ensemble ils articulent une intrigue autour du thème du double, avec d'un coté le sympathique barbier juif et de l'autre Adenoid Hynkel.

Le barbier qui à connu la première guerre mondiale, à longtemps était dans le coma et il ne comprend pas du tout ce qu'est devenue « La Tomanie », qui est désormais une dictature, dirigé par Adenoid Hynkel. On assiste à la terreur que fait régner cet homme, que cela soit auprès de ses subalternes, toujours prompt a lui lécher les bottes ou a subir sa colère; ou de la population juive, entassée dans un ghetto, discriminée, spoilée et attaquée. Ce sympathique barbier, sera au gré des événements, au centre de toutes les attentions, car il est le sosie parfait du tyran et cela va lui apporter autant de bienfaits que d'ennuis.

Dans ce film où le point culminant est un discours vibrant et poignant, le film se révèle peu prolixe en dialogue, préférant l'image et le gag pour nous parler ! Et en cela je retiens deux choses, l'une c'est le jeu constant entre les destins d'Adenoid Hynkel et du Barbier, qui pour ma part renvoie clairement à ce que le « dictateur » aurait pu devenir, et sur ce qu'il est fatalement devenu. Ensuite ce sont tout les gags qui tournent en dérision la doctrine, l'ambition et la façon d’être du dictateur. J'aime beaucoup la remarque qu'on lui fait en soulignant qu'il est petit et brun, alors qu'il veut un peuple de grand blond aux yeux bleus; ou les discours, des moments incroyables incompréhensible tant qu'il ne fait qu’éructer sa haine, mais le summum reste ce numéro avec un ballon, symbolisant tout l'ambition du dictateur ainsi que sa profonde déconnexion par rapport à ce que cela représente.

La réalisation de Chaplin est vraiment très bonne ! Il joue habilement avec les espaces et gère de belle manière le hors champ, pour plus d'impact visuel, le saccage de l'échoppe du barbier est significative de cela. Une précision dans la construction de chaque scènes, qui se conjugue à son sens du comique inimitable, nous donnant quelques beaux moments d'humour slapstick ! Cependant le film peut paraître longuet, surtout dans cet enchaînement de scénettes qui manque parfois de liant les unes avec les autres, nous laissant nous demander ou on va et c'est ce qui m'a empêcher d’adhérer entièrement au film, malgré ces innombrables qualités.

Toutefois, le discours final vaut à lui seul le détour ! Un discours de six minutes environ ou les barrières s’effacent, ou ce n'est plus un personnage de cinéma qui nous parle mais bel et bien l'homme derrière tout cela. Une prise de position politique courageuse pour l'époque (car à sa sortie aux USA , le pays n'était pas en guerre) ou il prône la tolérance et pour plus d'humanité, dans un monde qui en avait perdu le chemin. Malheureusement il faut croire que ce discours est toujours d'actualité …