The Villainess

by - mars 07, 2019


Quand on parle de « castagne » au cinéma, on pense que « c'est un truc de bonhomme » moins l'inverse et c'est bien dommage parce qu'elles ont aussi le talent nécessaire pour porter de tels films, que cela soit pour les réaliser que pour les incarner ! Notamment pour apporter un contenue diversifié, mais aussi pour casser les clichés trop souvent associée à la femme dans ce genre-là. Hélas tout n'est pas toujours réussis, comme avec « Atomic Blonde » de David Leitch par exemple qui était encore trop racoleur; alors qu'un film comme « The Villainess » qui propose quelque chose de plus fort et de plus risquée, n'a pas vraiment l'exposition qu'il méritée, malgré la séance de minuit au festival de cannes en 2017.

« Entraînée depuis l’enfance aux techniques de combat les plus violentes par une agence de renseignement après l’assassinat de son père, Sook-hee est une arme redoutable. Afin de gagner sa liberté, elle est engagée comme agent dormant. »

Le résultat final est assez enthousiasmant, même si le film réalisé par Jeong Byeong-gil m'a laissé une impression mitigée, car il n'est pas exempt de défaut. Son œuvre qu'il nous présente ainsi est un vrai petit shoot d'adrénaline, dans un monde fait de secrets, de femmes, d'amours et de trahisons. Dans lequel le réalisateur n'épargne personne. C'est filmé avec une certaine aisance et avec la vue subjective, ce qui n'est franchement pas banal pour un film d'action.

Le scénario nous plonge directement dans l'action, au côté d'une Sook-hee enragée qui s'en prend à un gang dans son intégralité. Non sans mal elle les décime tous avant de se faire arrêter ! Au lieu de finir en prison, elle rejoint contre son gré une agence de renseignement qui forme des femmes pour devenir des espionnes (et tueuses) irréprochables. Quand sa formation est finie, elle est libre de partir menée une vie « normale » en tant qu'agent dormant. A cet instant le film entame sa seconde partie, qui sera plus centré sur Sook-hee, ramenant l'intrigue sur des sentiers balisés et que personnellement je trouve absolument sans intérêt, si ce n'est l'inventivité des scènes d'actions.

Alors que la première moitié du film que j'apprécie, consiste à nous montrer comment le personnage de Sook-hee, cette femme rebelle, va s'adapter à son nouveau cadre rigide et strict tout en instillant les souvenirs qui la concernent, pour que l'on puisse mieux la connaitre. Une partie qui va a contre-courant de ce que l'on peut voir, ou les femmes apprennent à se battre, à se fondre dans le décor en apprenant un métier, bref à être tout sauf ce qu'un homme pense pouvoir attendre d'elle ! Hélas cela ne tient plus dans sa seconde partie, ce que je déplore …

Quant à la réalisation de Jeong Byeong-gil, elle est vraiment inventive, alors parfois le montage est à la ramasse notamment dans son dernier tiers, mais sinon c'est plutôt bien ! Le début est déboussolant, car rare sont les films qui adoptent la vue subjective sur une aussi longue scène. Ce parti pris est aussi radical, qu'ambitieux parce qu'il ne cherche pas à ce que cela soit totalement lisible, l'urgence est de mise. Malgré ça la séquence est très bien chorégraphie, que cela soit dans la gestion de l'espace, que du rythme qui va crescendo dans « le massacre ». On est pris dans une frénésie qui fera tourner la tête de plus d'un! Un peu comme la poursuite en moto, qui est composée de plans assez ahurissants, en plus de nous faire ressentir cet effet de vitesse, d'aspiration, que provoque la poursuite. Et le casting quant à lui est à la hauteur de l'intensité que le réalisateur demande, que ça soit Kim Ok-bin dans le rôle de « Sook-hee » aussi ténébreuse que fatale, ou encore Kim Seo-hyeong et Shin Ha-kyun dans les rôles respectifs de « Kwon sook » la responsable de l'agence et « Joong-sang » l'homme mystérieux qui vient du passé de Sook-hee.


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