Mortal Engines

by - mars 13, 2019


La saga ou ce que l'on appelle plus communément une « franchise » (ce qui soit dit en passant démontre le caractère mercantile dans lequel « la saga » a basculé avec le temps) fait partie du starter pack de toutes les personnes aimant un tant soit peu le cinéma. Et on a tous des sagas qui nous tiennent à cœur. Moi j'en aime beaucoup, que cela soit la trilogie « Matrix », « John Wick », « Indiana Jones », « Terminator », « Jurassic Park » et tant d'autres, mais peut sont arrivés à me faire instantanément retomber en enfance, à me faire voyager vers une terre imaginaire naquit dans l'imagination d'un écrivain ou dans une galaxie très très lointaine. Vous les avez reconnus, je parle de George Lucas et de Star Wars, ainsi que de Peter Jackson, de J.R.R Tolkien et des deux trilogies que sont « Le Seigneur des Anneaux » et « Le Hobbit ».
La première a bercé mon enfance, quand la seconde m'a accompagné pendant mon adolescence, avec les mêmes frissons à chaque fois que je les regardais à nouveaux. Donc lorsque la première bande-annonce de « Mortal Engines » a été lâchée, j'ai été sous le charme ! Un film post-apocalyptique, une esthétique qui tendait vers le steampunk et la sainte trinité ayant écrit le scénario de la trilogie du seigneur des anneaux, bref dans ma tête c'était le chef-d'oeuvre assurée. Sauf que ce fut l'apocalypse.

« Des centaines d’années après qu’un évènement apocalyptique a détruit la Terre, l’humanité s’est adaptée pour survivre en trouvant un nouveau mode de vie. Ainsi, de gigantesques villes mobiles errent sur Terre prenant sans pitié le pouvoir sur d’autres villes mobiles plus petites. Tom Natsworthy - originaire du niveau inférieur de la grande ville mobile de Londres – se bat pour sa propre survie après sa mauvaise rencontre avec la dangereuse fugitive Hester Shaw. Deux personnages que tout oppose, qui n’étaient pas destinés à se croiser, vont alors former une alliance hors du commun, destinée à bouleverser le futur. »



« Mortal Engines » c'est la désillusion incarnée ! Comme je pensais sincèrement qu'avant la fin de l'année 2018, j'allais avoir un beau film post-apocalyptique à l'esthétique steampunk, un film capable de me faire frissonner et rêver. Il faut croire malheureusement qu'avoir les scénaristes d'une trilogie de renom ne suffit pas pour transformer cette adaptation en un essai réussi, car j'ai passé plus de deux longues heures à voir tout ce qui m'avaient plus dans les bandes-annonces inlassablement torpillés par un scénario indigent et une réalisation qui n'est pas à la hauteur.

Au départ de cette aventure, on trouve un auteur de roman pour la jeunesse, Philip Reeve ! En 2001 il sort le premier tome de sa série « Tom&Hester » intitulé « Mortal Engines » qu'il conclura trois tomes plus tard avec « A Darking Plain » en 2006. Il attire l'attention de Peter Jackson, qui en 2009 souhaite réaliser un film adapté de ses livres, mais hélas la trilogie du « Hobbit » parasitera cela en mettant au placard dans l'immédiat tout futur film « Mortal Engines ». Peter Jackson n'abandonne pas pour autant et remet ça, avec cette fois-ci un vieil ami à lui pour le diriger (Christian Rivers) et Fran Walsh ainsi que Philippa Boyens pour l'aider à écrire le scénario du film.



Et c'est là que tout commence à aller de travers ! Le scénario est simple, voir même un peu trop et cela ne me dérange pas, si et seulement si on sait où l'on va. Le duo de personnages que l'on suit se constitue à leur insu, tout les oppose et malgré cela ils vont apprendre à se faire confiance et à avancer ensemble vers un but commun. Jusque là ça va, mais il manque l'assise sur laquelle le film va se reposer, un background tangible et cohérent, ce dont il semble totalement dépourvu. L'introduction tient en une voix off de trois minutes et ensuite ça démarre, avec aucune info sur pourquoi ce monde est tel qu'on nous le montre ! Ce qui rend tout de suite le reste plus fade, car cela consiste à montrer différents lieux, sans que rien ne fasse le lien. De plus, tous les personnages hormis Hester sont sous-écrits, ils cochent tous une case dans le grand bingo du stéréotype et même quand il s'agit d'Hester, personnage que j'apprécie, c'est tellement peu naturel que cela ne marche pas alors qu'il y avait de la matière !

Second point noir du film, qui est-ce que j'apprécie le plus indépendamment du reste, c'est la direction artistique ! Le livre de Philip Reeve emprunte beaucoup à l'esthétique steampunk, une chose que l'on retrouve au final peu et cela dessert clairement le film. Une chose que l'on doit à Peter Jackson qui lors de l'écriture a voulu atténuer cela, arguant qu'une telle esthétique était reprise partout de nos jours. Un choix osé, mais que je déplore, car l'esthétique aurait marqué clairement la césure entre l'ancien monde et le nouveau monde, en montrant une volonté de vivre différemment qu'à l'époque du cataclysme original. Ce qui m'amène à mon deuxième défaut, celui où je trouve que l'ensemble des décors du film bien trop propres, que cela soit la cité de Londres, ou celle dans les nuages ou le pseudo marché aux esclaves, rien ne semble avoir vécu, on ne sent pas l'usure du temps, alors qu'on parle de cité motorisée qui se déplace ! Rien que ça cela devrait suffire pour voir les bâtiments touchés par la poussière et les voyages incessants !



Troisième point qui fâche à mon humble avis, c'est la réalisation de Christian Rivers. Alors, ce n'est pas catastrophique loin de là, il y a même quelques petites choses plutôt sympas, mais il n'arrive clairement pas à compenser les faiblesses du scénario, hélas il n'est pas aidé par un montage disparate et une musique si générique que j'ai bien failli croire qu'il n'y avait pas de compositeur à bord ! Il en résulte un film qui est trop long et mollasson ou les scènes d'actions manquent clairement de dynamisme et d'imagination. Par exemple le climax final rappelle furieusement ceux de la Guerre des Etoiles et celui de l'Empire contre-attaque, le choc en moins bien sur, puis il y a aussi la séquence du début, la seule où l'on voit la cité de Londres s'attaquait à d'autres. Une scène bien pensée, mais qui en appelait d'autres, car dans le reste du film, on ne ressent pas la puissance de la cité qui se déplace tant elle est seule dans son monde pendant 90% du film, ce qui ne fait que nourrir la frustration que l'on ne fait qu'esquissé un monde fait de cités mobiles !

Quant au casting, à part Hugo Weaving que tout le monde connait, c'est une belle petite équipe d'inconnus. Dans le rôle principal d'Hester, on trouve l'actrice islandaise Hera Hilmar. Une actrice que j'ai trouvé vraiment intéressante, même si son développement dans le film est assez anarchique elle porte bien les deux côtés de son personnage, à la fois forte, déterminée et avec une mélancolie dans le regard qui peut toucher. Dommage que les scènes sensées nous toucher ne marche pas réellement. Son camarade de jeu est joué par Robert Sheehan, il interprète un employé de musée qui se rêve en pilote d'aéronef. C'est un archétype de héros classique, qui vous fera penser à un ancien employé de ferme sur Tatooine qui lui aussi voulait devenir pilote. Ensuite, il y a l'actrice Jihae qui joue une rebelle du nom de Anna Fang et qui sert de guide à Hester, elle est assez cool, mais elle est limitée en terme de développement; Stephen Lang dans le rôle de Shrike, un être à part dans cet univers qui n'a pas un traitement à la hauteur de ce qu'il peut être et c'est dommage. Le méchant est quant à lui joué par ??? Hugo Weaving ! Et c'est tout ce que j'ai à dire sur lui …


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