2000 - 20092009Alexandra Maria LaraAnthony HopkinsCharlotte GainsbourgCritiqueHiroyuki SanadaJames IvoryLaura LinneyOmar Metwally
The City of Your Final Destination
THE CITY OF YOUR
FINAL DESTINATION
de James Ivory
Omar
est un professeur dans une université prestigieuse, mais son poste
ne tient qu'à un fil,ou plutôt à un livre. Une autobiographie de Jules Gound, mort il y a quelques temps, qui n'a écrit qu'un livre
« la gondola ». seulement il vient de recevoir un refus
de la famille de cet auteur. Tous vivent au fin fond de l'Uruguay,
dans un immense domaine appelait Ocho rios. Poussé par sa compagne,
qui voudrait bien faire parti du voyage, il décide d'aller
convaincre ces gens.
Ce
film est le dernier réalisé par James Ivory, à ce jour. Mais il ne
s'est pas retiré de l'industrie du cinéma, je précise au cas où
vous auriez vécu au fin fond de l’Alaska en début d'année, ou que
vous auriez déjà oublié son scénario oscarisé, Call me by your name. les interviews qu'il a donné à cette occasion éclairent ce
film d'une lueur nostalgique qui sied parfaitement à l'histoire.
Pour ce premier et donc seul film qu'il réalisera après la mort de
son partenaire qui était aussi son producteur Ismail Marchant, James
Ivory décide d'adapter le roman éponyme de Peter Cameron; best
seller traduit en douze langues, dont en français ou se titre si
mystérieux et poétique est traduit par La Bas. comment vous
exprimer mon désarroi?
Ce
film, ne plaira pas à tout le monde, comme à peu près pour tous les
films. Mais plus encore, il ne nous parlera pas de la même manière
en fonction de ce que vous attendez de la vie, et de votre
philosophie. Mais avant de appesantir un peu plus sur cet aspect
subjectif, passons à ce qui est plus cartésien dans ce film.
D'abord
la réalisation, tout nous parle d'art dans ce film. La composition
de l'image est recherchée, étudiée. Les cadres sont pensés avec
tellement de talents que certains peuvent les trouver lisses, alors
que moi ils me renvoient vers des peintres. Ce sentiment étant
renforcé par la passion de Caroline: reproduire des tableaux
célèbres. Par exemple les couleurs, la fenêtre, l'éclairage voire parfois la manière dont Omar s'installe, nous ramènent
directement au tableau de Norman Rockwell qui s'appellent WillieGillis in collège. L'ultime scène se passe à l'opéra , et les couleurs, les
niveaux, tout semble sorti du tableau d'Edward Hopper SheridanTheatre. Et il y a plein de choses qui ramènent à son œuvre. Les
verts des décors, leur camaïeu sont ceux que l'on peut voir
dans pennsyvalnia coal town, les mêmes couleurs, les mêmes tons...
ma culture ayant des failles larges comme le grand canyon, je suis
certaine que d'autres en verront plus. Ce film a une beauté
incroyable, qui revêt les aspects de simplicité. L'ambiance est
rythmée par de la musique classique , pour être précise la musique
choisie nimbe l'histoire, elle l'enlace et la porte à un autre
niveau. Les dialogues sont délicats, et soit vous vont directement
au cœur (ce qui est mon cas), soit ne vous parleront pas. De la même manière, j'ai lu que certains trouvaient ce film long, je n'ai pas
vu passer les une heure cinquante qu'il couvre. J'ai eu le sentiment d’être grisée, emportée par sa temporalité, rien n'avait vraiment
de prise sur moi.
Parlons un peu des acteurs, ils sont six principaux, et je parlerai de chacun.
Parlons un peu des acteurs, ils sont six principaux, et je parlerai de chacun.
Charlotte Gainsbourg est Arden, la maman de la fille de
Jules, sa maîtresse. Elle est parfaitement à son aise dedans, elle
est à la fois le moineau tombé du nid, et la mère aimante, sans
jamais paraître faible.
Laura Linney est Caroline, mais elle est aussi l'incarnation du Glamour, de la femme du peintre. D'ailleurs ses habits, son port d'elle même, donne l'impression qu'elle sort d'un des tableaux. Puis son jeu est tellement parfait entre orgueil et blessure. Elle incarne celle qui n'est plus sous le charme de Ocho rios.
Laura Linney est Caroline, mais elle est aussi l'incarnation du Glamour, de la femme du peintre. D'ailleurs ses habits, son port d'elle même, donne l'impression qu'elle sort d'un des tableaux. Puis son jeu est tellement parfait entre orgueil et blessure. Elle incarne celle qui n'est plus sous le charme de Ocho rios.
Omar
Metwally est omar... ça ne s'invente pas. Il est le biographe, mais
aussi l'homme qui ne se reconnaît pas. L'acteur arrive à
interpréter ce personnage en laissant transparaître son amour pour
l'humanité, et une sorte de candeur.
Alexandra Maria Lara est Deirdre. La compagne de Omar qui finira bien sure par
le rejoindre en Uruguay. Elle est l'incarnation de la personne qui ne
comprendra pas Ocho rios. Mais le scénario lui laisse quand même toute son humanité, sa réussite car l'essentiel est ailleurs.
L'actrice est sublime, car elle arrive à intégrer dans son
interprétation toute une raideur, un manque d'ouverture, et une
douceur et un amour sincère pour Omar.
Anthony
Hopkins est Adam le frère aîné de Jules. je suis loin d'avoir vu
tous les films de sa filmographie, mais j'ai été sa spectatrice
quelque fois cependant. Et je ne l'ai jamais vu comme cela dans un
film. Son jeu respire la douceur, l'amour. A aucun moment il ne
convoque le monstre qui dévore de son aura à l'écran. Il joue juste,
plein d'humanité, plein de douceur.
Si
on continue sur le sujet d'un acteur que vous n'avez jamais vu dans
ce genre de rôle et qui est bouleversant,il faut convoquer Hiroyuki
Sanada. Il est tellement loin de ses rôles habituels. J'ai envie de
peu en dire sur lui pour que vous puissiez découvrir ce personnage. Il dévoile ses facettes toutes plus touchantes les unes que les
autres au fil du film. Pour pouvoir tenir ce rôle, pour être ce
«gars sure», et être un des personnages sur qui pèse peut être le
plus le témoignage sociétal et celui d'une part de l'Histoire, et
le faire avec une telle légèreté. Il faut dominer son art, et il le
fait avec une facilité qui touche à la bienveillance.
Pour
revenir à ce que je disais à propos du message du film, je dirai
qu'il peut être différemment perçu en fonction de la personne qui
le regarde. Mais que vous soyez séduit comme moi, ou que vous ne
ressentiez pas ce que je ressens, ce long métrage n'est cependant
pas clivant. Il est toujours dans le respect. Il parle aussi de ce
qu'est l'accomplissement d'une personne, et ça pose des questions
qui doivent avoir une résonance différente et des réponses
personnalisées pour chacun de nous. A quel moment a-t'on réussi sa
vie? Qu'est ce qu'on en attend? à quel moment sommes-nous heureux?
Dans une ère de la start up, et des premiers de cordée, ce film est
presque salutaire et nécessaire à nos vies en tout cas à la mienne.
Ce
film n'est pas sorti en France à cause d'une histoire de sous entre
anthonny hopkins et la boite de production. Et si je suis franche je
ne suis pas sure qu'il aurait rencontré son public. Mais il est un
film qui réchauffe les cœurs et fait du bien.
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