« Die
Welle » ou « La Vague » en français est un film
que je voulais voir depuis longtemps, notamment pour son sujet, qui
traite des mécanismes pouvant amener une dictature. Et je trouve
cela d'autant plus d’intéressant, vu qu'il s'agit d'un film allemand.
« So
you don't think there could be another dictatorship in Germany? »
Cette
phrase cristallise à elle seule, l'intégralité du film et
l'inquiétude sourde que cela évoque des que le professeur pose
cette question à ces élèves. Une « expérience »
éducative qui est à l'origine, une expérience américaine mené par
un professeur d'histoire du nom de Ron Jones dans le lycée de
Cubberley à Palo Alto en Californie. Hélas raconter précisément
les événements qu'eurent lieu cette première semaine d'avril semble
impossible vu le peu de source fiable, les élèves contredisant le
professeur sur les faits et vice-versa.
C'est
ainsi que « La Vague » ,n'est pas l'adaptation stricto sensu de
l'expérience originale. C'est l'adaptation d'un roman écrit par
Todd Strasser, lui meme adapté d'un téléfilm réalisé par
Alexander Grasshoff, qui lui meme adapte librement l'expérience de
Ron Jones.
« En
Allemagne, aujourd'hui. Dans le cadre d'un atelier, un professeur de
lycée propose à ses élèves une expérience visant à leur
expliquer le fonctionnement d'un régime totalitaire. Commence alors
un jeu de rôle grandeur nature, dont les conséquences vont s'avérer
tragiques. »
En
des temps de paix, ce film serait un rappel essentiel de l'histoire,
mais de nos jours, lorsqu'on pose le regard sur notre monde et en
Europe, le film réalisé par Dennis Gansel devient vite anxiogène,
car tout ça, la dictature, le fascisme et le nazisme, ne semble
plus si loin que ça.
L'histoire
que Gansel adapte est celle du livre de Todd Strasser, qu'il
transpose dans un lycée allemand. Les différents mécanismes de
l'intrigue suivent d'assez près les événements de la « véritable »
expérience et dévoile ainsi une dynamique particulièrement
effrayante. Pourtant j'ai lu que cela n'était pas vraisemblable, que
les élèves ne pouvaient perdre aussi vite tout sens commun, ou
encore que c'était caricatural. Et je trouve que l'on oublie bien
vite les conditions de départ dans le film (meme si sur l'aspect
« caricature d'élèves » je suis assez d'accord que ce
n'est pas subtil), le professeur explique ce qu'il veut mettre en
place, la durée et qu'ils devront respecter les règles dictées !
A partir de là, les élèves jouent le jeu, s'approprient le projet, pendant que le professeur ne sert plus que de point de repère. Et c'est la que tout bascule, parce que les élèves deviennent les acteurs conscient de « La Vague » ! Ce qui n'était qu'un jeu, qu'un projet éducatif, bascule dans l'endoctrinement le plus dur. L'esprit de corps prend le pas sur les individualités et dérive peu à peu vers un mouvement fasciste. La fin, essentielle d'un point de vue dramaturgie, que l'on peut apprécier ou non, permet de démontrer qu'un simple « jeu de rôle » à pu amener des jeunes « adultes » vers un extrême qu'ils n'avaient pas songés, pensant au début que cela était impossible.
A partir de là, les élèves jouent le jeu, s'approprient le projet, pendant que le professeur ne sert plus que de point de repère. Et c'est la que tout bascule, parce que les élèves deviennent les acteurs conscient de « La Vague » ! Ce qui n'était qu'un jeu, qu'un projet éducatif, bascule dans l'endoctrinement le plus dur. L'esprit de corps prend le pas sur les individualités et dérive peu à peu vers un mouvement fasciste. La fin, essentielle d'un point de vue dramaturgie, que l'on peut apprécier ou non, permet de démontrer qu'un simple « jeu de rôle » à pu amener des jeunes « adultes » vers un extrême qu'ils n'avaient pas songés, pensant au début que cela était impossible.
« So
you don't think there could be another dictatorship in Germany? »
Est
ce que Dennis Gansel répond à sa propre question ? Oui !
Et pour ça, il use dans sa mise en scène de symboles, parfois
puissant comme « le discours » a la fin du film, ou un
tantinet plus poussif comme la marche au pas cadencé dans la classe
qui rappelle le son des bottes d'un bataillon de militaires défilant.
Mais cela ne s’arrête pas à cela et c'est ce qui rend parfois le
film trop didactique. Malgré ça, il se suit sans déplaisir, le
rythme est bon et le réalisateur maîtrise son récit pour nous
amener la ou il le souhaite. Quant au casting, il est homogène et
chacun tiens sa place avec brio, notamment Jurgen Vogel le professeur
et Frederick Lau l'élève qui en fait trop.
La Vague - 4 Mars 2009 - Réalisé par Dennis Gansel |
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