Ring Ø: Birthday

by - septembre 21, 2018



Sur les trois « Ring » que l'on trouve dans le coffret qu'avait édité Canal, il y en avait un que je n'avais pas vraiment envie de découvrir, c'est « Ring 0 ». Pour une simple et bonne raison que je n'aime pas les préquels, surtout quand ils arrivent après deux films. L'autre problème, c'est que lorsqu'on se penche sur « Ring » et « Ring 2 », on se demande comment ils vont nous raconter le passé de Sadako, car d'un film à l'autre, ce personnage est différent. Bref rembobinez votre cassette, évitez les puits et le bord de mer et installez vous, on va parler de « Ring O ».

« Une trentaine d'années avant les événements de Ring, vivait encore celle que l'on connaît sous le nom de Sadako Yamamura... Jeune fille d'une vingtaine d'années, très belle mais d'une timidité quasi-maladive, Sadako est quotidiennement en proie à ses pouvoirs paranormaux, et vit seule, avec ses souvenirs de sa mère défunte : Shizuko Yamamura. Le théâtre est un moyen d'évacuation, et elle s'y investit tout entière. Hélas, son arrivée dans une troupe de théâtre concorde avec une série d’événements étranges et inquiétants …  »

Sans être une claque monumentale « Ring 0 » est un film intéressant et qui est loin d’être aussi mauvais qu'on peut le lire ici et là sur internet. Le réalisateur Norio Tsuruta, accompagné par le même scénariste que les précédents films, à la lourde tâche de passer après Hideo Nakata. Il choisit pour ça de nous conter un préquel, qui nous prend à contre-pied, passant du film de fantôme vengeur, au film dramatique d'inspiration gothique. Sadako n'est plus un spectre vengeur, mais le produit d'un environnement hostile, qui n'a jamais su la protéger.


Le scénario que l'on nous sert dans ce film a bien des faiblesses, notamment des incohérences notables avec « Ring » qui rendent l'ensemble fragile. Toutefois l'histoire de « Sadako » telle qu'elle est contée à le mérite de donner un tout autre regard sur le personnage que l'on a découvert par le prisme d'une VHS maudite. On se retrouve trente ans en arrière, à l'époque ou Sadako fréquentait le lycée. Un endroit difficile pour elle, car elle a des pouvoirs et surtout une personnalité double, qui tend parfois à se manifester, ce qui ne l'aide pas à se sociabiliser, sauf lorsqu'elle participe à la troupe de théâtre de l'établissement ou elle se trouve. C'est ainsi qu'on est loin la jeune femme menaçante, elle ne rêve que d'une vie normale et d'amour, sauf qu'elle est hantée par son côté sombre et ce qu'il a pu provoquer par le passé. Elle engendre ainsi malgré elle, la haine, le ressentiment et la peur.


Une désacralisation de « Sadako » qui a le mérite d’être bienvenue, même si cela veut dire ne plus voir « Ring » du même œil ! Car désormais ce personnage à des motivations, un passif tragique qui nous pousse à avoir de l'empathie envers elle, alors qu'elle nous était toujours apparue comme un spectre vengeur impitoyable. Dans un sens cela peut paraître totalement incohérent, alors que si on y réfléchit, ce n'est pas aussi simple. Sadako ne fait pas que tuer des gens à travers l'intermédiaire d'une cassette, elle reproduit ce qu'on lui à fait subir, en faisant ressortir les plus vilains côtés de l’âme humaine ou les gens vont constamment se perdre dans les méandres de la cassette, par avidité, orgueil ou égoïsme.

Ce cœur d'intrigue est passionnant, presque poignant, ou l'on assiste impuissant au destin tragique de « Sadako », qui est brillamment interprétée par Yukie Nakama. Mais voilà, une fois encore, il ne s'agit que d'une partie d'un film, la meilleure et qui ne reflète pas la qualité réelle du long-métrage de Norio Tsuruta. Il mélange allègrement les genres sans faire attention à ce que cela va donner ! On est là et on voit de la romance, de la vengeance, du drame ou encore du teenage movie, sans qu'il y est un semblant de cohérence qui s'en dégage. De plus, les nombreuses références jetées à la vite comme « Carrie au bal du diable » ou « Le Fantôme de l'Opéra » se révèlent être aussi inutile que mal digérée. 

Bref si le cœur du film est intéressant, on ne peut pas en dire autant de son enveloppe …

Ring 0: Birthday - 22 Janvier 2000 - Réalisé par Norio Tsuruta

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