Sunshine

by Cecile - septembre 19, 2018

SUNSHINE

de Danny Boyle

Sur ce blog, comme dans notre vie d'ailleurs, je ne suis pas et loin de là, la spécialiste des films dans l'espace. Avant tout car je n'aime pas ça. Ça me rend claustrophobe, dès le générique je me mets en apnée. Ensuite car je n'aime pas trop ça, neuf fois sur dix ça se transforme en huis-clos boiteux avec un alien ou autre monstre en guest. Je pense que l'on peut dire que je n'aime pas ça, et donc en général, je les évite. bizarrement depuis le début de l'année je dois être au quatre ou cinquième que je découvre. Ça n'a pas changé mon sentiment pour le genre, juste un peu aiguisé ma curiosité. Du coup j'ai donné sa chance à Sunshine

une fois n'est pas coutume, commençons par ce qui m'a fait me poser devant le dvd qu'on a depuis cinq ou six ans à la maison et que je snobais avec insolence, le casting. c'est donc pour moi, son principal atout, juste devant le nom du réalisateur. Ce film réussi le petit prodige de regrouper un groupe d'acteurs hyper talentueux. Parmi lesquels deux femmes, Michelle Yeoh, qui reprend un rôle créé pour un homme. Qui développe un jeu d'une puissance folle et impressionne la pellicule. Rose Byrne qui joue la candide le catalyseur des sentiments et des émotions. Et si je suis beaucoup moins fan de son personnage, et même de son interprétation, elle fait le job avec mignonnerie. Et entre autre parmi les hommes, Chris Evans dans le rôle du sale con, bas du front, sans état d’âme, numéro un. Mais qui se révélera dans l'adversité. Je vous laisse découvrir par vous même le numéro deux. Cillian Murphy charismatique qui devient l'alibi à toutes les incohérences du film, car ses grands yeux semblent capables de tout faire passer. Ainsi qu'un Hiroyuki Sanada, tout aussi charismatique et encore plus magnétique qui n'a aucun problème à jouer le capitaine de cette épopée.

Tous ces personnages se retrouvent dans les années 2050 à bord de l'Icarius II, un vaisseau spatial qui traîne derrière lui, une immense bombe nucléaire qui a pour but de rallumer le soleil qui s’éteint. Sept ans au par avant le premier Icare avait disparu et n'avait donc pas pu exécuter sa mission. Et bien évidemment à peine ont ils perdu le contact avec la terre qu'ils entendent le signal de détresse du premier Icarius... tadadadam

ce film échappe à bien des écueils. Apres 2050 plus de problème de gravité. Les personnages marchent et évitent de voleter. Et pour ceux qui comme moi, passe les premières minutes d'un film à se demander comment ils ont filmé l'apesanteur, c'est une bonne chose. Ça évite aussi, tout le décor qui va de paire avec la dite apesanteur, pas de sangles, de trucs pour tenir assis pour dormir.... tout ça est très normal et ça permet de faire un décor joli, cosy, avec un jardin pour générer assez d'oxygène pour l'ensemble du voyage, ainsi que plein de salles différentes ma préféré étant une qui s'apparenterait à un observatoire, où se produit l'un des moments les plus beaux du film autour de Mercure.

Il y a eu de grosses tensions autour du scénario, le scénariste Alex garland dont je ne suis pas fan du travail en général et Danny Boyle n'avait pas la même vision. Si d'un coté on y gagne, en allégeant la bluette entre Capa et Cassie (vous trouvez ça facile, vous aussi que le couple en devenir du film est des prénoms aussi proches?), en nous épargnant la scène prévue de sexe dans le « jardin ». on garde quand même la tension sexuelle à deux balles pendant tout le film. Et ça n'apporte rien. Il a refusé également de laisser une place à l'humour dans son histoire, un parti pris qui se tient.
Mais d'un autre coté, il a décidé de trancher dans tout ce qui est le message du film. Dans tout ce qui était religieux et philosophique, la question de l'existence, d'un dieu.

Et si d’après ce que j'ai lu, ce scénario avait une thèse assez engagée à la base. Il n'en reste qu'un espèce d'entre deux, avec un scénario qui brouillonne sur tout ce qui touche à ce pan du film et qui laisse le spectateur dans l’expectative et qui

m'a laissée dubitative.
Et c'est quelque chose d'assez drôle à remarquer. Ce film se délite avec la mort de l'un de ses personnages. Je ne dirai pas lequel, je vous dirai juste que c'est le premier. Comme si le fait que ce

personnage sorte du tableau, fasse perdre toute cohérence à l'histoire et rende les protagonistes bêtes. Déjà qu'ils sont caricaturaux. Car oui chacun à son rôle dans l'histoire, un rôle dessiné à gros traits et sans aucune finesse. Cassie étant le symbole le plus marquant de cet état de fait. Elle est la porteuse des émotions et ça fait d'elle un personnage inégal, et peu réaliste.

On sait tous à quel point danny Boyle est un bon réalisateur, on n'aime pas forcément tous ses films, mais il fait preuve d'un talent réel. Ici il prend les bonnes décisions. Sa photo est sublime, alors oui il a un petit soucis avec la couleur dorée, mais

c'est beau et chaleureux. Les effets spéciaux sont maîtrisés. Mais après le climax, il part dans une surenchère qui transforme le long métrage en stroboscope, ce qui s'oppose à la construction bien pensée de l'image pendant tout ce qui a précédé. Et si certains y sont sensibles et parlent de génie. Moi ça m'a sortie du film un bon quart d'heure avant la fin. Je ne comprenais pas ou peu où capa était, ce qu'il traficotait, pourquoi il le faisait... et j'ai arrêté d'essayer.
Mon deuxième bémol est le rythme du film. On peut le découper en trois parties. J'ai été portée par la première jusqu'à la mort du personnage dont je vous parlais précédemment, je me suis ennuyée pendant un second temps, et après le climax j'ai perdu tout intérêt pour l'histoire. Et je pense vraiment que les choix de coupes dans le scénario y sont pour beaucoup.

Ce film a été si compliqué à faire, la post production si longue, que Danny Boyle a déclaré qu'il ne ferait plus de films de sciences fictions. Et rien que pour ça, il faut si confronter !