Crying Freeman

by - juillet 22, 2018



CRYING FREEMAN
de Christophe Gans

A long time ago, a very long time ago mon petit frère qui lui lisait des mangas est arrivé avec la cassette vidéo de ce film. C'est une des nombreuses choses qu'il m'a fait découvrir. Je me souviens d'une rencontre pleine d'émotion avec Marc Dacascos,et la fascination pour ce film qui était tellement différent de ceux que j'avais vu.

Alors qu'elle s'octroie des vacances à San Francisco pour peindre, la très jolie et très solitaire Emu O'Hara est la seule témoin d'un meurtre commandité. Une fois les meurtres exécutés, le visage encore larmoyant, l'assassin se présente, il s'appelle Yo. Une fois de retour à Vancouver, la situation se décante, elle va devenir sa proie.


Ce film est sans conteste mon film préféré de Christophe Gans.
Il a avant tout relativement peu vieillit. A part le générique de début qui symbolise à quel point les cgi ont évolué, et les costumes car la mode homme n'a pas encore assumé un retour aux années 90.

Le scénario inspiré par le manga éponyme créé par Kazuo Koike et Ryoichi Ikegami est inégal. 
Si l'histoire et assez agréable à suivre, elle déroule son fil assez plaisamment le pimentant de combats. la composition des personnages est problématique. Si le pan qui concerne le «freeman» est plutôt complet et intéressant bien qu'assez mal amené, ou du moins amené avec peu de finesse. Celui de Emu qui pourtant est aussi la voix off , donc la conteuse de l'histoire est assez délaissé. Si elle aborde ce qui a provoqué sa grande solitude, ce n'est jamais vraiment développé. Et au final on a toujours l'impression paradoxale de mal la connaître, alors qu'elle est notre guide dans ce film. 


Quant aux personnages secondaires, ils sont souvent schématiques voire stéréotypés mais ça fonctionne. Tout comme l'antagonisme entre les yakuza et les 108 dragons qui est esquissé bien plus qu'expliqué. on a du mal à comprendre pourquoi, comment, ça à l'air ancestral d'accord, mais pourquoi? Je ne sais pas si c'est du au montage et aux choix qui le précède, ou à des facilités scénaristiques, en tout cas ça nous laisse sur notre faim. Et la mythologie du freeman finit par en pâtir. Pourquoi choisit on telle personne pour être un freeman?un regard semble être léger! Qu'est-ce que c'est que la malédiction du freeman? Sont deux questions parmi tant d'autres. Autre conséquence de ce flottement scénaristique? il y a de nombreux choix de réalisations gênants. Par exemple l'aspect du chef des 108 dragons est extrêmement stéréotypé, et fait tache au milieu des autres.


Le film est bien filmé. J'aime ses cadres bien propres et le travail sur les prises de vues, qui ne sont pas sans rappelés les dessins des mangas. J'apprécie aussi cette imagerie qui passe son temps à osciller entre celle des «poncifs» romantiques et ceux des films hongkongais pour s'unir dans une sorte de relecture contemporaine des wu xia pian avec sabres et flingues. Je suis pleinement consciente que tout le monde n'appréciera pas ce voyage,mais moi j'adore.
J'ai plusieurs fois évoqué les films d'action hongkongais, et je vous avoue que le key maker de ce blog bien plus versé dans ce domaine que moi. C'est donc lui le premier qui a remarqué l'inspiration de Gans. Il y a du John Woo dans ce film. La scène de la fusillade en ville en est l'un des exemple les plus marquants. De la chorégraphie, à la manière de filmer son freeman, gans s'inspire de woo et marche dans ses pas.


Il n'y aurait pas eu de telles chorégraphie, sans le choix de Mark Dacascos qui est le point fort du film. Cet acteur qui n'a pour l'instant pas eu la carrière qu'il mérite est vraiment exceptionnel pour ce qui fut l'un de ses premiers rôles. Il arrive à être convaincant dans son jeu en tant que tueur, en tant qu'homme amoureux, et combattant acharné. Contrairement à d'autres champion d'arts martiaux qui comme lui deviennent acteurs, il ne favorise pas sa technique par rapport à l'acting. Il est juste est arrive à incarner dans un même film, un héros romantique torturé, et une machine de guerre.
La douce et sublime Emu O'hara prend les traits de Julie Condra, qui arrive à donner de l'épaisseur à ce personnage qui n'est pas aidé par le scénario. Son jeu plein de douceur imprègne le film, et rend possible un pitch de départ un peu compliqué.
Évidemment il y a d'autres acteurs très bons voire plus capés comme Tcheky Karyo, mais finalement malgré tout le charisme ou le talent qu'ils ont ils semblent interchangeables, et il ne reste que ce duo puissant.

J'aime ce film, qui malgré des faiblesses raconte une histoire. J'aime la simplicité de sa forme alors qu'il est pourtant  tellement riche. J'aime l'avoir redécouvert aujourd'hui, et trouver qu'il a assez peu vieilli. et surtout j'aime ce duo d'acteurs et je suis heureuse de retrouver Mark Dacascos dans le prochain John Wick 




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