His New Job
En
1915, après une année riche au sein de la Keystone, l'acteur,
réalisateur et scénariste Charlie Chaplin laisse Mack Sennett pour
« The Essanay Film Manufacturing Company » ! Ce studio
fut crée par George Kirke Spoor et Gilbert M. Anderson. En son sein
Chaplin signera pas moins de quinze films, tous produits par Jess
Robbins, qui était aussi réalisateur et scénariste à ses heures.
Et comme un symbole, le titre du film (His New Job) correspond à ce
changement, vu qu'il s'agit de son nouveau job et il file la
métaphore, avec beaucoup d'énergie …
« Charlot
se présente à une audition pour devenir acteur ; de nombreuses
personnes passent devant lui et cela finit par l'agacer, il se
dispute avec Ben
Turpin pour
être le prochain à entrer. Il perturbe ensuite le tournage d'un
film et le patron l'engage comme homme à tout faire ; en tant
qu'accessoiriste, il ne fait que retarder le tournage. À la suite du
renvoi d'un comédien, le patron lui donne sa chance mais regrette
rapidement tellement Charlot est maladroit ; Charlot finit par
quitter le plateau après avoir assommé le directeur et Ben
Turpin. »
Rien
de tel donc, que de poser le cadre de son film, dans une agence de
recrutement d'acteur ! Une agence si grande, qu'elle a ses
propres studios de tournages. Et Charlie Chaplin ne perd pas de temps
à rentrer dans le vif du sujet, lui en tant que figurant
récalcitrant, dans un système ou seul les privilégiés percent !
Et c'est assez rafraîchissant, tant ce mélange d'homme révolté et
naïf à la fois, font mouche. Burlesque jusqu'au bout de sa
pellicule, humour slapstick en prime, les gags sont fait avec
intelligence, avec un sens du rythme et du tempo propre à cette
époque et qui me toujours autant rire.
Et
pour que ça fonctionne, Charlie Chaplin signe une réalisation
vraiment très propre, ou chaque cadre est bien réfléchi, avec une
certaine profondeur et surtout une gestion de l'espace admirable. Par
exemple si vous prenez le plan de départ, dans le bureau d'entrée,
on voit la porte sur la droite de l'écran qui indique le bureau du
recruteur, on suit ensuite un personnage dans ce bureau et une fois
fini on revient dans le bureau d'entrée par la gauche, et ainsi de
suite avec les différents décors. Et on ne se retrouve ainsi jamais
perdu, surtout quand l'essentiel est de maintenir un certain rythme
avec les gags, notamment dans les transitions entre les décors.
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